mercredi 19 décembre 2012

En 2013, soutenir les prisonniers palestiniens au niveau international deviendra une question de vie ou de mort


En 2013, Israël va-t-il laisser mourir les prisonniers grévistes de la faim ?
La Marche pour Gaza du jeudi 27 décembre à Bruxelles, « Gaza, on n'oublie pas », sera aussi une Marche à l'honneur et en soutien aux prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes. Ils ont commencé leur mouvement de grèves de la faim en 2011. Historique et perspectives d'un mouvement sans précédent.

Luk Vervaet

Juin 2012, emprisonné en Israël, le footballeur palestinien Mahmoud Sarsak est proche de son 90ième jour de grève de la faim. Il peut mourir d'un jour à l'autre. Ce capitaine de l'équipe nationale palestinienne, qui représente la Palestine sur la scène internationale, a été arrêté par les soldats israéliens en juillet 2009. Jugé « combattant illégal » par le système judiciaire militaire israélien après trente jours d’interrogatoire, il a été incarcéré sans procès, sans avoir été inculpé. En 3 ans, sa détention administrative a été renouvelée six fois. Après avoir brisé sa carrière, Israël était en train de briser sa vie.
Dans le monde, cette grève de la faim a provoqué une vague de solidarité. Dans un communiqué, Éric Cantona, Show Racism the Red Card, Ken Loach et même la FIFPro (l'association mondiale des footballeurs professionnels, dont Israël fait partie) exigent « la libération immédiate de Mahmoud Sarsak ». Le 15 juillet 2012, ce combat est couronné de succès, Mahmoud Sarsak est libéré.

Depuis, d'autres détenus ont repris le flambeau. En ce mois de décembre 2012, d'autres prisonniers palestiniens se battent pour leur survie.
Le 4 décembre 2012, des milliers de détenus palestiniens ont organisé une grève de la faim d'un jour en solidarité avec Samer Issawi et Ayman Sharawneh. Samer est de Jerusalem. Il est en grève de la faim depuis le 1 août 2012. Depuis le 21 novembre 2012, il a aussi arrêté de boire de l'eau. Il a perdu 46 kilos depuis le début de son action. Ayman est de Dora (Hebron). Il est en grève de la faim depuis le 1 juillet 2012 et a perdu 38 kilos depuis le début de la grève. Ces deux détenus ont été remis en détention (administrative) après avoir fait partie en 2011 des 1027 prisonniers palestiniens échangés contre le soldat israélien Gilad Shalit. Suite à leur action et au mouvement de solidarité, un tribunal militaire israélien de la prison d'Ofer devait se réunir d'urgence le 13 décembre 2012 pour traiter le cas des deux détenus.
Le 18 décembre, trois autres détenus Yousef Yassin, Jafar Azzidine et Tarek Qa'addan étaient en grève de la faim depuis 21 jours.
Tous ces grévistes de la faim incarnent la nouvelle résistance palestinienne qui s'est développée depuis deux ans au sein des prisons israéliennes. Printemps palestinien ou troisième intifada, une chose est sûre : la révolte dans les prisons ne s'arrêtera pas. Elle est en train de transformer profondément la carte politique de la Palestine, bloquée depuis vingt ans par les accords d'Oslo1.

Le « modèle carcéral israélien ».

Dans son célèbre ouvrage « Crime control as industry », le criminologue norvégien Nils Christie décrit comment les incarcérations massives et de longue durée qui caractérisent la politique carcérale des USA (et de la Russie) vis-à-vis des pauvres dessinent le cadre dans lequel se développe la politique carcérale de pratiquement toutes les démocraties occidentales.2
Christie explique que dans les quartiers populaires des grandes villes étasuniennes et russes il ne reste guère de famille dont l’un des membres n’est pas ou n’a pas été en prison. Il expose également comment le désespoir, l’éloignement, la solidarité et l’amitié entre les prisonniers a donné naissance à une nouvelle culture, qui s’exprime notamment par des chansons et des écrits, qui est dominée par la nostalgie, qui célèbre la privation et les tragédies, mais aussi la rébellion et la résistance.3

Le constat de Christie est encore bien plus valable en ce qui concerne la Palestine occupée.
Parmi les pays qui tiennent lieu de modèles dans l'organisation de la « lutte contre le terrorisme », Israël figure en première place. Cet état sert de laboratoire en ce qui concerne l'emprisonnement et le traitement des « terroristes », autrement dit des résistants et des prisonniers politiques.
Ainsi, pour redéfinir les méthodes de torture dans le cadre de la « War on Terror », les Américains se sont-ils inspirés entre autres des méthodes de torture connues sous le nom de « Shabeh »4 qu’utilisent les services de sécurité israéliens.

Sur un autre plan, la détention et la prison représentent un aspect permanent et déterminant de la rude existence de la population palestinienne vivant en Cisjordanie ou à Gaza, petits territoires qui sont tout ce qui reste actuellement de la Palestine.
Non seulement les Palestiniens sont emprisonnés dans des lieux de détention israéliens, connus ou secrets, mais, depuis juin 2007, toute la bande de Gaza a été transformée en prison à ciel ouvert par Israël.

L'histoire de la Palestine et la question de l'emprisonnement sont indissociables : « Depuis l’occupation par Israël de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est en 1967, 700.000 Palestiniens se sont retrouvés dans les geôles israéliennes. Cela signifie qu’environ 20% de toute la population vivant dans les territoires occupés a connu la prison, soit 40% de la population masculine. Depuis 1967, Israël a également enfermé 10.000 Palestiniennes. Celles-ci ont été soumises aux conditions les plus inhumaines, ce qui inclut le fait d’accoucher tout en restant enchaînées sans bénéficier de soins gynécologiques ».5

La mise en isolement systématique des détenus, contraire à toutes les règles et conventions internationales sur le traitement des prisonniers, est une des principales caractéristiques de la politique carcérale israélienne. Isolement, non seulement au sein des prisons, mais aussi quasi totalement par rapport à leur communauté à l'extérieur. Les seuls visiteurs qu'un détenu peut recevoir sont ses avocats et les membres de sa famille proche. 18 des 19 prisons où Israël enferme les prisonniers palestiniens se trouvent à l'intérieur des frontières d’Israël, ce qui a comme conséquence que les familles, désirant rendre visite à leurs proches en prison, doivent d'abord obtenir un permis pour entrer en Israël. Les permis sont souvent refusés pour des « raisons de sécurité », sans plus de précision. 6 Ces visites sont aussi sujet de représailles. A cause de l'arrestation et de la détention du soldat israélien Gilad Shalit, pendant 5 à 6 ans, 550 prisonniers originaires de Gaza n’ont pas eu droit à des visites de la part de leur famille.

Combien de prisonniers politiques palestiniens y a-t-il aujourd'hui ?
Selon les chiffres les plus récents, le nombre de prisonniers politiques palestiniens dans les prisons israéliennes s’élevait à 4.424 en avril 2012 et à 4.606 en septembre 2012. Parmi eux, 183 enfants, 6 femmes et 27 parlementaires élus, dont Marwan Barghouthi (5 fois la perpétuité), Jamal Terawi (trente ans), Ahmad Sa’adat (trente ans).

La plupart de ces détenus viennent du West Bank. 360 détenus viennent de Jérusalem-Est occupé et des territoires occupés en 1948. 310 prisonniers sont détenus sans procès ni mise en accusation, uniquement sur base de la loi sur la détention administrative. Parmi eux, figurent 24 parlementaires palestiniens élus. Certains prisonniers en détention administrative sont en prison depuis de nombreuses années. 120 prisonniers ont été incarcérés avant la signature des accords d'Oslo en 1993. 23 prisonniers palestiniens sont en prison depuis plus de 25 ans7.
Quant aux enfants prisonniers, ils sont en outre utilisés comme otages et comme moyen de pression sur leurs familles. Les abus sexuels ou les menaces de sévices sexuels sont légion, tant sur les femmes que sur les hommes.

C’est dans ces conditions extrêmes que les prisonniers palestiniens ont entamé des grèves de la faim en chaîne depuis septembre 2011.

Il s’agit d’un mouvement sans précédent.

Toute personne un tant soit peu familiarisée avec le monde carcéral sait que, pour organiser une grève de la faim collective un gigantesque effort est à produire, cela dans une seule prison. La tâche est d’autant plus complexe quand il s’agit d’une action de grande envergure, impliquant plusieurs prisons et plusieurs organisations, et ce, pendant des mois.
C’est pourtant ce qu’ont réalisé les détenus palestiniens. Mourir pour vivre, tel était leur mot d’ordre. Leurs principaux objectifs : la suppression des mesures d’isolement, l'arrêt des détentions administratives, la suppression de la loi Shalit (interdisant les visites familiales de personnes originaires de la bande de Gaza, interdisant d'étudier en prison), l'amélioration des droits des prisonniers au sein de la prison (parmi lesquels le droit d’exercer des activités, l'amélioration des soins médicaux).

Lorsque ce mouvement de grève a été lancé, les conditions extrêmes se sont encore aggravées. Le courage des détenus qui font grève est stupéfiant. Les autorités pénitentiaires ont tout mis en œuvre pour briser leur mouvement. Elles ont eu recours à la violence (elles ont notamment donné assaut à des cellules de grévistes), elles leur ont refusé tout soin médical. L'organisation Adameer8 qui s'occupe de prisonniers raconte que, lors de visites en prison, leurs avocats ont retrouvé des détenus grévistes de la faim dans des chaises roulantes, enfermés à deux dans des cellules conçues pour un seul prisonnier, dépourvues de ventilation, où l'espace est insuffisant pour se mouvoir, remplies des cafards, bref dans des endroits « où, à cause du manque d'hygiène, on n'enfermerait pas même un animal ».

Dans le cahier de revendications des grévistes, la mise en isolement et la détention administrative représentent des points centraux.

La loi israélienne sur la détention administrative permet de détenir tout Palestinien sans qu'il soit inculpé, et sans qu'il ait droit à un jugement, durant une période de deux, quatre ou six mois. Par la suite, la mesure peut être indéfiniment prolongée. Des Palestiniens ont ainsi été maintenus en détention administrative pendant une période ininterrompue de six ans. D’autres détenus ont été relâchés quelque temps et ré-arrêtés ensuite. Tel fut le cas du journaliste Ali Jaradat qui a passé 19 ans en détention administrative.

L'internement en août 1971 en Irlande du nord par les Britanniques de catholiques républicains est ce qui, sur le continent européen, se rapproche le plus de la détention administrative israélienne. Pendant trente ans, l'Irlande du Nord fut la région d'Europe la plus militarisée.
La politique d'internement y permettait de détenir des « suspects terroristes » pendant une durée indéfinie et sans qu'il soit nécessaire de les juger. Elle a été pratiquée jusqu'en décembre 1975. Pendant cette période, près de 2000 personnes ont été internées sans faire l'objet de jugement. Amnesty International a ouvertement accusé le gouvernement britannique de pratiquer la torture. C'est la Cour européenne pour les droits de l'homme qui a mis fin à ces pratiques en condamnant le gouvernement britannique pour « traitement inhumain et dégradant ». 40 ans plus tard, Israël pratique encore et toujours cette même politique d'internement en toute impunité.
Il est intéressant de signaler que le politicien néerlandais d’extrême droite Geert Wilders a tenté de faire adopter par le parlement néerlandais un projet de loi ce qui aurait consisté à introduire dans ce pays la dite pratique de détention administrative israélienne.9 Cette initiative s'est provisoirement soldée par un échec. Par contre, aux États-Unis, le National Defense Authorization Act (NDAA) a été adopté en décembre 2011. Cette loi qui s'inspire du modèle israélien permet de détenir pendant une durée illimitée sans qu'aucune forme de procès ne soit nécessaire des personnes suspectées de terrorisme.10

Aperçu historique d'une grève de la faim

Le mouvement de grève de la faim a commencé le 27 septembre 2011.
Ce jour-là, des centaines de prisonniers palestiniens, dont le dirigeant du FPLP Ahmed Saadat, entament une grève de la faim contre l’enfermement en cellule d’isolement, contre la privation de visites familiales et contre les humiliations infligées à des prisonniers durant leur transfert.

La grève de la faim dure jusqu’au 18 octobre 2011, jour de la libération du soldat israélien Shalit par le Hamas en échange de la libération de plus de 1000 prisonniers palestiniens.
Cette première grande grève de la faim de 22 jours s’est terminée aussi après que les autorités pénitentiaires israéliennes aient promis d’accéder aux revendications des grévistes de la faim endéans une période de trois mois mais à condition que les grévistes mettent fin à leur action.
Mais cet accord n’empêchait pas Israël de continuer à précéder à des arrestations et 150 Palestiniens supplémentaires, accusés de faire partie du FPLP, ont été placés en détention administrative parce qu'ils avaient soutenu cette grève de la faim. Le même sort a été réservé à des Palestiniens libérés lors de l’échange de prisonniers survenu le 18 octobre 2011. Quelques semaines après ce dernier, ils ont été remis en détention administrative.

C’est Khader Adnan, 34 ans, originaire d’Arrabe près de Jénine, membre du Jihad islamique, qui, le 17 décembre 2011, reprend le flambeau et entame à son tour une grève de la faim.
Ce jour-là, Khader Adnan est mis en détention pour raisons administratives. Il est arrêté pour la huitième fois. Il a déjà passé 5 ans en prison pour les mêmes motifs. La fois précédente, c’était en 2008, et il était resté en détention pendant 6 mois.
Cette fois, pour Adnan, la mesure est comble. Il a un diplôme d'économie et il espérait poursuivre ses études à l’université de Bir Zeit. Mais à cause de ses arrestations et de ses périodes de réclusion, il avait interrompu ses études et travaillait dans une boulangerie. Il entame une grève de la faim qui va durer 66 jours. (Après celle-ci, pour se rétablir, il lui faudra le même nombre de jours.)
Khader Adnan gagne le combat. Il est libéré le 17 avril au lieu du 8 mai. Mais il obtient surtout le non renouvellement de son « ordre de détention administrative ». Tout en accomplissant son action, Adnan a rejoint le mouvement lancé par le FPLP quelques mois plus tôt et il a déclaré : « Je ne suis pas le premier à avoir entamé une grève de la faim. Je ne fais rien d'autre que mener la résistance palestinienne dans les prisons… Je ne souhaite pas être la cause d'une division au sein du peuple. Nous ne pouvons pas abandonner les prisonniers FPLP à leur sort… ».11
Adnan a précisé qu’il ne faisait pas la grève de la faim à cause du Jihad islamique, mais pour les 300 prisonniers maintenus en détention administrative.
L’action des prisonniers du FPLP et surtout celle d’Adnan ont déclenché une nouvelle série de grèves de la faim individuelles.

Hana al-Shalabi, 30 ans, originaire de Burqin en Cisjordanie, figurait parmi les prisonnières relâchéees en échange du soldat israélien Shalid. Mais sa liberté sera de courte durée.
Ré-arrêtée le 16 février 2012, elle est enfermée dans la prison de Hasharon, moins de quatre mois après sa libération. De 2009 à sa libération en 2011, elle avait déjà passé 30 mois en détention administrative dans la même prison. Après sa libération, à cause de l'expérience traumatisante de la prison, Hana éprouvait des difficultés à sortir de chez elle. Elle avait du mal à se rétablir.
Le jour de sa nouvelle arrestation, pour protester contre son arrestation violente et contre le traitement inhumain qu’on lui a infligé (dont une fouille corporelle effectuée par un soldat masculin), elle a entamé une grève de la faim .
Sa grève durera 45 jours et elle aboutit à sa libération. Elle dut cependant accepter d'être reléguée à Gaza pendant trois ans. Condition dure et illégale, mais qu'elle accepta pour témoigner de l'interdiction faite à plus de 4, 2 millions de Palestiniens (1,7 million vivant dans la bande de Gaza et plus de 2,5 millions vivant en Cisjordanie) de se déplacer de la bande de Gaza vers la Cisjordanie et inversement.

Le 29 février 2012, Bilal Diab, (27), de Jénine, et Thaer Halahla, (34), de Hébron, entameront une grève de la faim contre leur détention administrative.
Thaer était détenu sans jugement depuis juin 2010. Après 76 jours de grève de la faim, il obtient gain de cause. Il sera libéré début juin. Bilal Diab sera libéré en août.
Les grèves de Bilal et Thaer seront suivies à leur tour par celles de Hassan Safadi, Omar Abu Shalal, Mohammad Taj, Jaafar Azzedine, Mahmoud Sarsak, Abdullah Barghouti...12 Et par celles d'Akram Rikhawi et de Samer Al-Barq.
Après 102 jours, le 25 juillet 2012, après avoir obtenu que la date de sa libération soit fixée pour janvier 2013, Akram Rikhawi, a arrêté sa grève de la faim. Akram souffre du diabète, de problèmes liés à la vue, d'un taux élevé de cholestérol et de problèmes de tension, et il marche avec une canne à la suite d'une blessure occasionnée à un nerf de la jambe.
Fin septembre 2012, Israël annoncera l'expulsion vers l'Egypte de Samer Al-Barq, détenu sans inculpation depuis juillet 2010 et en grève de la faim depuis 118 jours.

Le 17 avril 2012, journée internationale des prisonniers palestiniens, Khader Adnan est libéré. À ce moment, cela fait six mois qu’Israël a cessé de respecter les promesses faites à cause de de la première grève de ce mouvement de grèves de la faim. Ce jour-là, entre 1.600 et 2.500 prisonniers palestiniens repartent en grève de la faim. C'est un mouvement de masse qui dure presqu'un mois. L'action s’arrête (provisoirement) le 14 mai 2012, après un accord conclu entre les autorités pénitentiaires israéliennes et les représentants des grévistes.

L’accord stipule l'arrêt pour tous les prisonniers de la réclusion dans des cellules d’isolement, y compris pour Hassan Salama, pour Ibraheem Hamed et pour Abdullah al Barghouti. Il stipule aussi que la détention administrative ne pourra pas se prolonger du moins sans que de nouvelles informations soient apportées ou que des preuves soient fournies par un tribunal militaire. Il met fin aux conséquences de la loi Shalit et autorise les visites par les familles originaires de la bande de Gaza, améliore les conditions de détention, autorisant l’usage du téléphone et la télévision. En échange, les Palestiniens sont censés cesser « toute activité terroriste, du recrutement jusqu’à la formation » au sein des prisons.

Pour les grévistes de la faim, l’accord est une victoire. Les prisonniers palestiniens se sont rendus compte de leur force et, de ce fait, ouvrent la voie à de nouvelles actions.

Signification de la grève
Les grèves de la faim ont conféré aux prisonniers de nouveau une place centrale dans la lutte des Palestiniens. Elles ont mis fin à la résignation par rapport à leur détention. Il y a la résistance du Hamas et du Hezbollah, qui ont capturé des soldats israéliens et qui ont procédé à des échanges spectaculaires de détenus et libéré un maximum de détenus palestiniens. Mais, hormis ces actions de la résistance, depuis les accords d'Oslo, la cause des prisonniers n'était plus un obstacle pour « le processus de paix avec Israël». Tout comme la demande de la libération de tous les prisonniers politiques n'était plus à l'ordre du jour dans les discussions sur l'avenir de la Palestine.
Ce sont les prisonniers qui symbolisent la résistance contre l’occupation. Ils personnalisent le droit et la nécessité pour les Palestiniens de résister, une option qui, au nom des négociations de paix (et pour sauvegarder les subsides qui lui étaient octroyés) avait été écartée par l'Autorité palestinienne. Ce sont les prisonniers qui incarnent l’unité du peuple palestinien dans la résistance, là où cette unité avait volé en éclats en dehors des prisons.

La grève de la faim a aussi propulsé une nouvelle génération de dirigeants politiques palestiniens à l'avant-plan. L'époque où, comme ce fut le cas de Nelson Mandela en Afrique du Sud et de Bobby Sands et de ses camarades en Irlande du Nord, c'étaient les prisonniers palestiniens qui étaient à la base de la résistance du peuple palestinien est revenue à la mémoire de certains. Khader Adnan est devenu le Bobby Sands palestinien. « Khader Adnan est un jeune – il a 34 ans – qui a montré qu’il était un véritable résistant. Des gens l’appellent leur dirigeant, dans la rue, on dit 'notre Khader Adnan’. Le mouvement des jeunes a puisé en lui un exemple et nombreux sont ceux qui s’identifient à lui. Pendant les manifestations de soutien à Khader Adnan, des jeunes de tous les partis politiques se sont rassemblés devant la prison d’Ofer en déclarant : Saeb Eerekat (le négociateur palestinien dans les pourparlers de paix) n’est pas notre chef. Notre chef, c’est Khader Adnan. »13

Comme les grévistes de la faim irlandais dans les années 1970 et 1980 avaient réussi à attirer l'attention sur l'Irlande, les Palestiniens grévistes de la faim en prison sont conscients d’avoir réussi à mobiliser l’opinion mondiale pour leur cause et pour celle du peuple palestinien tout entier. Alors que le monde cessait de s'intéresser à eux, ils ont fait réagir le monde.
En entamant une grève de la faim, l’unique arme qui leur restait, en se servant de leur corps, les prisonniers palestiniens ont suscité une vague de solidarité. Après sa libération, Khader Adnan a déclaré : « Je demande à Dieu qu’il mette en action tous les hommes libres du monde, qu'il les réveille. Je les remercie tous, et particulièrement le peuple irlandais qui, durant ma grève de la faim, a été de mon côté. »14
Face à l’ampleur du mouvement de grève et au risque de voir mourir certains grévistes de la faim, Israël a cédé. La mort d’un des grévistes de la faim aurait été le point de départ d’une révolte dans les territoires occupés qui aurait été capable d’emporter l’autorité palestinienne. Après la signature de l'accord entre les prisonniers et les autorités israéliennes, les porte-paroles israéliens ont déclaré que l’accord était intervenu à la demande expresse d’Abbas et qu’il servait à sauver « le processus de paix ».

Perspectives.

Se dirige-t-on vers une situation à l'irlandaise?
Il y a différents éléments qui font craindre qu'en 2013, Israël pourrait laisser mourir des prisonniers suite à leurs grèves de la faim.

Tout d'abord, Israël ne respecte aucun des accords conclus.
En moins d'un an de temps les prisonniers ont déclenché deux mouvements de masse. C'est suite aux accords qu'en 2011 et 2012, ces grèves collectives de la faim se sont arrêtées. Depuis la nouvelle agression contre Gaza en novembre dernier, même les quelques petites concessions accordées, comme le droit à la visite des familles des détenus de Gaza, sont sous pression. Israël a montré qu'il ne tenait ni sa parole ni ses promesses.La situation devient extrêmement dangereuse pour les détenus qui sont actuellement en grève de la faim ou qui le seront dans les mois qui viennent. 15 Une comparaison avec la situation lors des grèves de la faim en Irlande du nord s'impose. C'est après des années de « blanket protest » sans résultat et après une grève de la faim de 54 jours sans résultat que Bobby Sands et ses camarades ont décidé de lancer une grève de la faim jusqu'à la mort pour faire bouger les autorités britanniques.

À la fin de cette année, non seulement on est confronté à des promesses non-tenues, mais aussi a un durcissement de la répression israélienne sur toute la ligne. Des arrestations à grande échelle dans les territoires occupées, des attaques et des razzias dans les locaux des organisations qui s'occupent des détenus et de leur défense se sont produites et des responsables, comme Ayman Nasser, arrêtés.
Pendant l'offensive israélienne de huit jours menée contre Gaza en novembre dernier, pas moins de 200 Palestiniens se sont fait arrêter par les Israéliens sur le West Bank. Le matin de la signature de l'accord entre Israël et le Hamas qui mettait fin aux attaques, plus de 50 Palestiniens ont été arrêtés. À Nabi Saleh, Rushdi Tamimi (28 ans) a été tué par un soldat israélien. À Hebron, Hamdi Al-Fallah (22 ans) a été tué de quatre balles. Parmi les arrêtés, 28 parlementaires du Hamas et du Front Populaire pour la libération de la Palestine. « Nécessaire », selon le porte parole des militaires israéliens, « à cause d'un attentat contre un bus à Tel Aviv et du caractère fragile du cessez-le-feu ».
Enfin, un boycott de la cause des prisonniers a cours à l'intérieur des frontières de la Palestine. Il n'y a pas seulement les arrestations par Israël de dizaines de prisonniers libérés en 2011, mais aussi celles effectuées par l'Autorité palestinienne. Le 18 et le 19 septembre, l'Autorité palestinienne a arrêté pas moins de 114 personnes. 35 d'entre elles sont des ex-prisonniers. Il s'agit de membres du Hamas, mais aussi de membres et de cadres d'autres organisations qui s'opposent à la ligne du PA.
Voici un exemple. Alaa Sadeq (30 ans), de Qalqiliya, a passé neuf ans et demi dans les prisons israéliennes avant d'être relâché le 5 juin 2012. Il avait été accusé de faire partie du Hamas et d'être actif dans la résistance contre l'occupation. Le 14 septembre, trois mois après sa libération, Sadeq s'est marié. 4 jours plus tard, il a de nouveau été arrêté, cette fois-ci par les forces de sécurité du PA.
Addameer écrit à propos de cette politique : “Depuis la formation en 1994 de l'Autorité palestinienne, ses forces de sécurité ont arrêté des centaines de Palestiniens, pas seulement des membres de sa faction rivale au sein du Hamas, mais également beaucoup de cadres et de membres d'autres organisations qui s'opposent à la solution que représente le processus de paix actuel ».16

Pour utiliser le langage des prisonniers : l’avenir dira si « le processus de paix » sera autre chose qu’une grâce provisoire. En 2013, soutenir la cause des prisonniers palestiniens au niveau international deviendra une question de vie ou de mort.





1http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2012/jun/11/palestinian-spring-oslo-accords
2Crime control as industry, Nils Christie, Routledge, p. 62
3Crime control as industry, Nils Christie, Routledge, p. 80
4Dispatches from the dark side, Gareth Peirce, Verso, p. 5
5Les chiffres proviennent de « Dying to live - Belfast, Palestinian prisoners’ conference declaration statement », Organisers: UFree Network and Irish Friends of Palestine, Belfast, Ireland 2012
7http://www.imemc.org/article/63654
8http://www.addameer.org/
9The Making of Anders B. Breivik, Luk Vervaet, égalité éditions, p. 48
10http://www.huffingtonpost.com/2011/11/29/senate-votes-to-let-military-detain-americans-indefinitely_n_1119473.html
11http://electronicintifada.net/content/interview-addameers-mourad-jadallah-hunger-strikes-reignite-prisoner-movement/11013
12http://www.existenceisresistance.org/archives/1528
13http://electronicintifada.net/content/interview-addameers-mourad-jadallah-hunger-strikes-reignite-prisoner-movement/11013
14http://www.ism-france.org/temoignages/-La-greve-de-la-faim-est-un-signal-aux-opprimes-du-monde-Entretien-avec-Khader-Adnan-article-16896
15http://english.al-akhbar.com/node/12668

mercredi 5 décembre 2012

Prison : guillotine des temps modernes ou réinsertion ?


Jean Marc Mahy dans Lalibre.be

Mis en ligne le 28/11/2012 


"Nous avons la prétention de resocialiser des individus en leur imposant la pire des vies sociales qu’on puisse imaginer (1)" (C. Demonchy). 
Dans sa déclaration de politique fédérale au volet Justice et Affaires intérieures du 17 octobre 2006, le gouvernement se fixait comme "défi" pour 2007 "l’indispensable mobilisation de tous les niveaux de pouvoirs concernés pour œuvrer à la réinsertion sociale des détenus en misant plus encore sur la formation par exemple"
En 2012, le défi n’a pas été relevé. Les missions des services sociaux et psycho-sociaux des prisons ont été réduites. Dans l’opinion publique, on observe un désintérêt pour le développement de l’éducation dans les prisons, ce qui se traduit par une opposition à l’affectation de moyens financiers et humains pour améliorer les conditions de vie des personnes incarcérées. L’état de carence du système pénitentiaire et le contexte économique s’opposent à la réinsertion. Le casier judiciaire et l’absence de diplômes rendent la recherche d’un emploi très difficile. Sans argent et sans travail, il est impossible de se loger. Faute de budget, nous dit-on, mais pour construire de nouvelles prisons, l’argent est là (un milliard d’euros pour la construction de ces nouveaux établissements semi-privatisés). 
Lors d’un débat sur Canal C en mai 2012 sur le thème "La prison est-elle utile ?" Eric Delchevalerie, directeur de la prison de Namur et ancien directeur de la prison d’Andenne, vingt ans d’expérience carcérale, concluait : "La réinsertion n’a jamais été la priorité des prisons [ ] et elle ne le sera jamais", alors que la fonction de resocialisation fait partie, d’après l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, de leurs missions. 
Parler de réinsertion a d’ailleurs quelque chose de paradoxal dans la mesure où ces personnes n’ont jamais été réellement insérées dans la société. Leur passé est marqué par l’exclusion sociale : faible niveau d’éducation, chômage, assuétudes, problèmes familiaux Faute de réinsertion réussie, la récidive est une réalité. 
En Belgique, l’Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) a publié les résultats d’une enquête sur le taux de récidive. Pour les personnes en régime normal, le taux est de 45,6 %; celles sous surveillance électronique ont un taux de récidive moindre, soit 36,1 %; pour celles en semi-liberté (travail à l’extérieur avec réintégration de la prison le soir), le taux est de 47 %. 
En 2011, il y a eu trois cent quarante-trois libérations conditionnelles alors que les détenus ayant accompli leur peine jusqu’à la fin sont au nombre de cinq cent soixante-huit ! Cette comparaison est révélatrice du manque de préparation à la réinsertion. 
Lorsque le professeur Lieven Dupont, qui est à l’origine de la loi qui porte son nom, propose de réduire le "traumatisme carcéral", ce n’est pas le seul intérêt des détenus qui est visé, mais celui de la société tout entière. Les 130 euros que coûte quotidiennement un détenu en prison ne représentent qu’une infime partie du coût d’une non-réinsertion. Pour les détenus, le prix financier et humain est immense, mais, pour la société, la criminalité peut constituer un coût important en termes de réparation des dégâts commis et en frais de sanction et représente une menace importante contre l’ordre social et la cohésion. La peine doit avoir un sens et cela passe par une mission psycho-sociale et éducative. On devrait outiller les détenus, leur faire découvrir leur potentiel et leurs qualités, leur apprendre ce que sera leur vie une fois dehors (gestion d’un budget, contacts avec les diverses administrations) afin qu’ils ne soient plus des assistés sociaux. Car, pour moi, une des causes de la récidive est l’infantilisation du détenu : on l’assiste et il ne parvient plus à prendre des initiatives. En ce qui concerne le domaine professionnel, une formation effectuée en détention avec des simulations d’entretien d’embauche donnerait davantage confiance au détenu pour vaincre la peur de son futur employeur. Il serait utile de l’initier également à Internet pour des recherches d’emploi, de logement Enfin, la remise en question par le détenu se fait via la justice restauratrice, un service d’aide aux justiciables mal connu en prison (comme l’ASBL Médiante, subventionnée par le ministère de la Justice). Or la justice restauratrice est une triangulation "société, victime, agresseur". Il reviendrait plutôt aux associations sociales officielles (et non aux ASBL) d’organiser la médiation : la justice restauratrice doit être une justice parallèle à la justice pénale (2). 
Mon expérience de dix-neuf années de détention où je suis passé par dix établissements pénitentiaires différents me fait dire que les deux prisons semi-ouvertes que sont Marneffe et Saint-Hubert devraient pouvoir accueillir les détenus en congé ou en permission pour une préparation à la réinsertion. Les détenus sont des gens comme tout un chacun. Sauf qu’à un moment, leur vie a basculé dans la transgression et l’illégalité. Il ne sert à rien de rappeler que tout le monde est en sursis face à l’envers du décor. Dès lors, ne sommes-nous pas tous concernés par leur sort, véritable reflet de notre société ? Aujourd’hui, chaque citoyen se doit de comprendre ce qui se passe derrière "les hauts murs", de poser un regard nouveau sur les personnes incarcérées et d’exiger qu’elles soient traitées avec dignité dans ces lieux où notre société les a mises à l’écart. Les aider aussi à se remettre debout, à réparer et à se réintégrer dans la vie courante après leur sortie. 
En Belgique, à l’exception de quelques cas, tous les détenus sortent un jour de prison. Les médias et le monde politique portent une part de responsabilité si l’on vit dans une société axée prioritairement sur la sécurité. 
Si une partie du budget consacré à la sécurité était affectée à la réinsertion, il y aurait davantage d’acteurs sociaux en prison et à l’extérieur de celle-ci pour l’accompagnement des ex-détenus et il y aurait beaucoup moins de récidives. Comme le disait Socrate, la seule chose qu’on ne peut pas enlever à un homme, c’est son espoir. 
Si vous enlevez tout espoir à un homme, il faudra se préparer à en subir les conséquences. Car le désespoir conduit au néant ! 
Je tiens vivement à remercier Luk Vervaet et Gérard De Coninck pour leur aide et leur soutien. 
(1) C. Demonchy, "La réinsertion des personnes détenues", http://prisons.free.fr/reinsertion.htm. (2) Jean-Pierre Malmendier, Jean-Marc Mahy, Anne-Marie Pirard, "Après le meurtre, revivre", Editions Couleurs livres.


Jean-Marc MAHY
Ancien détenu. Educateur et acteur pédagogique

Source : http://www.lalibre.be/debats/opinions/article/780441/prison-guillotine-des-temps-modernes-ou-reinsertion.html

lundi 3 décembre 2012

Madame la Ministre, pourquoi mettez-vous tant de détermination à laisser l'institution judiciaire belge dépérir !?


La ministre de la justice nous a annoncée encore (!!!) une solution miracle pour désengorger les prisons.
Cette fois la solution miracle ce sont des bracelets électroniques avec système de tracking (GPS).
Le problème est que même après l'entrée en vigueur de cette fausse bonne idée, la problématique, elle, ne changera pas sur le terrain. Et pour cause. Cet outil sera encore une fois non pas utilisé pour dégorger les prisons, mais bien pour créer d'autres formes de détentions intermédiaires à la prison.
Pour réduire la surpopulation, ces bracelets sont complètements obsolètes. Sauf si on fait porter ce bracelet immédiatement à 50% des détenus déjà incarcérés en ce moment. En plus, étant donné que ces fameux bracelet dispose d'un dispositif de tracking, on pourrait même envisager d'élargir la mesure à d'autres détenus, qui ne possèdent pas encore de congés, voir même des personnes trop âgées, trop malades etc. Mais non, Madame la ministre préfère créer une nouvelle catégorie de détenus. On se demande si madame la ministre ne joue pas le jeu de la NVA. Car on pourrait croire que Madame la ministre laisse le secteur de la justice, et plus particulièrement celui des prisons, pourrir volontairement, afin de légitimer une régionalisation de la justice (un ministre de la justice pour la Flandre et un ministre pour la Wallonie, avec une justice bien différente entre le nord du pays et le sud du pays).

Résumons.
Apres la déportation de détenus Belge vers les Pays-Bas, la construction de nouvelles prisons, l'entrée en marche de nouveaux bracelets électroniques toutes sortes confondus, le durcissement des libérations conditionnelles et des congés... nous en sommes toujours au même point. Rien ne s'arrange, au contraire tout s'empire. Et c'est ce qui me mène à poser une seule et unique question : pourquoi mettez vous tant de détermination à laisser l'institution judiciaire belge dépérir !!!


Nordin Benallal


dimanche 25 novembre 2012

Le Journal de Nordin : L'illogique du système judiciaire


Les grandes réformes en matière judiciaire et carcérale sont dues en grande partie à cause de l'affaire Dutroux.
Depuis l'affaire Dutroux, les réformes ont explosées !
Le problème est que les hommes et femmes politiques ont chaque fois réagi à chaud dans le but non pas de régler certains disfonctionnements de la justice.
Mais uniquement par stratégie élèctorale.

Pour lutter contre les pédophiles, les règles de la libération conditionnelle ont été changées soi-disant dans le but d'éviter de refaire la même erreur que par le passé (libération de Dutroux par l'ancien Ministre de la justice).

En vérité c'est beaucoup plus simple. Le politique s'est déchargé de cette tache au ''profit'' d'une autre tête de turque (à cette époque c'était la commission de libération conditionnelle présidée par trois juges).

Cette commission a eu un effet très néfaste qui se voit encore de nos jours puisque cette commission a créé un retard considérable des libérations conditionnelles et dans le même temps une surpopulation carcérale récurrente.

L'illogique totale est que seul les pédophiles passèrent et passent encore entre les mailles du filet.
En effet, un pédophile en prison n'est un danger pour personne et passe le plus clair de son temps dans sa cellule sans créer le moindre souci.
Et une fois celui-ci devant la commission son dossier montre un comportement exemplaire sans aucun rapport négatif de la part des agents ou de la direction.
Et le voila libéré pour bonne conduite en temps et en heure.
Aujourd'hui c'est encore la même histoire.
 
À cause de la libération de Michelle Martin les politiques ont encore réagi à chaud soi-disant dans le but d'empêcher Dutroux d'introduire une demande de libération conditionnelle.
Les politiques ont changé les conditions des libérations conditionnelles mais en vain, puisque Dutroux a quand même introduit sa demande et passera devant le TAP dans plus ou moins huit semaines.
En résumé: tout ce cirque pour empêcher les protagonistes de l'affaire Dutroux ''de passer entre les mailles du filet''.

Et le résultat est que tout le monde est quasi bloqué sauf les protagonistes de l'affaire Dutroux.

-Michel Nihoul : LIBRE.
-Michelle Martin : LIBRE.
-Michelle Lelievre: a introduit sa demande de libération conditionnelle.
-Marc Dutroux: a introduit sa demande de libération conditionnelle.


Nordin Benallal

samedi 17 novembre 2012

Le Journal de Nordin : UMP - MR : même racisme

14 novembre 2012
Aujourd'hui encore, on peut voir à la une du magazine L'EXPRESS, une photo montrant une femme voilée entrant dans un bâtiment de caisse d'allocations familiales .
Cette photo a été prise il y a déjà quelques mois dans le cadre d'une visite faite par l'ancienne ministre Roseline Bachelot, pour une affaire qui n'a rien à voir avec l'immigration, car j'ai oublié de le préciser, le magazine parle de l'immigration et laisse voir ou veut faire croire à ses lecteurs que les caisses d'allocations familiales sont pompées par les immigrés, plus particulièrement par les musulmans.

Je ne comprends pas !!!

D'un coté, il existe des lois qui condamnent les gens qui insultent les juifs et nient des faits historiques, comme le massacre de millions de juifs durant la seconde guerre mondiale et d'un autre coté, tout le monde a le droit d'insulter et stigmatiser les arabes (musulmans).
Depuis le 11 Septembre, c'est la porte ouverte à toutes les dérives verbales lorsqu'il s'agit des musulmans.
En fait, le 11 septembre a simplement légitimé la haine illégitime de nombreuses personnes et gouvernements, qui depuis toujours utilisent l’étranger comme une main d’œuvre bon marché que l'on peut jeter après utilisation et renouveler à souhait.
Soyons lucide un instant.
L'Europe entière s'est construite à la sueur du front des étrangers de toutes parts du globe mais plus principalement de l'Afrique.
Restons dans cette lucidité encore un moment et analysons des propos tenus par certains hommes et femmes politiques , qu'ils soient de France ou de Belgique.

Jean-François Copé, qui se dit de droite et surtout pas raciste, n’hésite pas à mentir ouvertement en parlant de soi disant petits musulmans, qui, à la sortie de l'école, auraient dit à un petit Français de ne pas manger son pain au chocolat durant le ramadan.
Ceci est vraiment peu probable. Car depuis quelques années, le ramadan prend place durant les grandes vacances.
Tout aussi raciste que lui, on en trouve encore pleins d'autres, membres de L'UMP comme: Brice Ortefeu, Claude Gueant, Nadine Maurano, Rachida Dati, etc...
Moi, ça ne me dérange pas qu'ils soient racistes (des cons, il y en a partout). En revanche, ce qui m’énerve c'est qu'eux soient offusqués lorsque quelqu'un leur demande des explications par rapport aux propos racistes qu'ils tiennent par rapport à une certaine tranche de la population française qui, dans son grand malheur, n'a qu'une chose à se reprocher, c'est de vivre dans un pays gouverné en grande partie par des fachos qui n'ont toujours pas tiré un trait sur le passé colonial et honteux de la France.

Alors , certains diront "oui mais Rachida Dati", « elle est d'origine arabe ! ». C'est vrai !
Mais durant la seconde guerre mondiale, de telles personnes avaient un nom propre à eux : Les Collabos.

Bon, revenons un peu de notre côté, car pour nous, en Belgique, c'est pas mieux.
Et pour avoir une bonne comparaison, prenons les même couleurs politiques et comparons.
Prenons les propos D'Alain Destexhe lorsqu'une station de trams a été taguée par on ne sait qui. Monsieur Destexhe a directement envoyé un mail à une personne, pour lui dire que ce qui s’était passé à la station de trams était l’œuvre de Norvégiens. Comprenez par là : des Nord-Africains.
Mais il y beaucoup plus de racistes et d'islamophobes en la personne de :
Dani Ducarme, Jacqueline Gallant, Charles Michel , Didier reynders, etc...

Dites-moi, mesdames et messieurs politicards, pourquoi ne pas vous affirmer en tant que ce que vous êtes réellement : des fachos bourgeois.
Donc pourquoi ? Les musulmans, eux, peuvent se faire traiter de terroristes, de profiteurs, de saccageurs, de barbares,etc.. ?
Pourquoi? Les droits des femmes musulmanes ne sont pas respectés. Car elles ne peuvent pas porter un voile intégrale dans la rue sans se prendre une amende. Elles doivent vivre leur foi de manière cachée. Car cela dérange des politicards qui prônent des valeurs racistes et populistes tout en pensant nous faire croire que c'est pour le bien de la société et pour celui des femmes musulmanes elles mêmes, que les droits des femmes musulmanes leurs ont été retirés. Voire pire. Certains disent qu'ils souhaitent défendre ces femmes car elles sont obligées de porter le voile.
Vive les droits de l'homme, mais ce qu'ils ont oublié de nous dire c'est :
DROITS DE L'HOMME OUI! MAIS UNIQUEMENT DE L'HOMME BLANC!

Nordin Benallal.

vendredi 16 novembre 2012

Festival du Cinéma d'Attac, 22 novembre : à l'ombre de la république


Le 13ème Festival du Cinéma d’ATTAC

aura lieu du 22 au 25 novembre au Botanique.

Jeudi 22 novembre 20.45

«A l'ombre de la république»
 
Pour la première fois, après trois ans d’existence, le CGLPL (Contrôle général des lieux de privation de liberté) accepte qu’une équipe de tournage le suive dans son travail, minutieux, essentiel de contrôle des droits fondamentaux dans les prisons, hôpitaux psychiatriques, commissariats… 
Stéphane Mercurio a suivi une quinzaine de contrôleurs. 
Leurs lieux de mission : la maison d’arrêt de femmes de Versailles, l’hôpital psychiatrique d’Evreux, la Centrale de l’île de Ré, et enfin la toute nouvelle prison de Bourg-en-Bresse. 



Pendant ces quelques semaines d’immersion à leurs côtés au coeur des quartiers disciplinaires, dans les cours de promenade des prisons ou dans le secret des chambres d’isolement, un voile se lève sur l’enfermement et la réalité des droits fondamentaux en ces lieux






Débat avec Luk Vervaet, ex-enseignant dans les prisons belges