Deux prisonniers américains subissent l’isolement depuis 39 ans dans l'établissement pénitentiaire de l'Etat américain de Louisiane. L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International a demandé ce mardi la fin de ce "traitement cruel".Albert Woodfox, 64 ans, et Herman Wallace, 69 ans, sont en cellule d'isolement depuis qu'ils ont été reconnus coupables du meurtre d'un gardien de prison en 1972. Ce traitement "est cruel et inhumain et représente une violation évidente de l'engagement des Etats-Unis vis-à-vis des droits de l'Homme", a estimé le directeur adjoint des Amériques pour Amnesty, Guadalupe Marengo. "Nous ne sommes pas au courant d'autres cas aux Etats-Unis d'individus ayant des contacts humains aussi réduits pendant aussi longtemps", a-t-il ajouté. Le cas de ces deux prisonniers "devrait être étudié de façon urgente, et d'ici là, les autorités doivent s'assurer que leur traitement est conforme avec les standards internationaux" des détenus, a-t-il encore estimé.
Des effets psychologiques dévastateursSelon Amnesty basé à Londres, les deux hommes sont « confinés dans des cellules qui mesurent deux mètres sur trois 23 heures par jour, ont un accès limité aux livres, et n'ont jamais été autorisés à travailler et avoir accès à une éducation ».
Souvent proche du quartier disciplinaire, un quartier d’isolement est prévu dans chaque prison. Il permet au chef d’établissement d’écarter du reste de la détention des détenus gênants, suspects, meneurs, sans qu’ils n’aient commis de faute disciplinaire. Il permet aussi de protéger des détenus qui pourraient subir les agressions de leurs codétenus ou provoquer un certain désordre par leur présence (délinquants sexuels, policiers, détenus célèbres, etc.).
Dénoncé comme une « torture blanche », l’isolement a des effets psychologiques et psychiques dévastateurs sur les détenus qui le subissent pour de longues durées. En 2002, 2.494 détenus ont été placés à l’isolement, dont 814 à leur demande. Parmi eux, 161 se trouvaient isolés depuis plus d’un an.
Les deux détenus, Wallace et Woodfox, poursuivent les autorités de Louisiane, estimant que leur isolement prolongé est "une punition cruelle et inhabituelle" et constitue une violation de la Constitution des Etats-Unis. (ST)
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