25 novembre 2011 -
COMMUNIQUE DE PRESSE
CABINET D’AVOCATS JUS
COGENS – Me Christophe MARCHAND (GSM: 32.486.32.22.88 ;
cm@juscogens.be), Me Dounia ALAMAT (GSM:32.472.40.58.02 ;
da@juscogens.be) et Me Nicolas COHEN (GSM: 32. 470.02.65.41;
nc@juscogens.be)
Affaire Ali AARRASS :
Parodie de justice jusqu’au bout, le Maroc condamne Ali AARRASS à
quinze ans d’emprisonnement sur base d’aveux extorqués sous la
torture !
Ce 24 novembre 2011, le
procès d’Ali AARRASS s’est déroulé devant trois magistrats de
la Cour d’appel de Rabat siégeant à Salé.
Malgré l’absence de
tout élément de preuve objectif[1], notamment des déclarations de
ses prétendus accusateurs, Ali AARRASS a été condamné à quinze
ans d’emprisonnement sur la seule base de ses aveux obtenus sous la
torture.
Ne répondant à aucun des
arguments juridiques et factuels soulevés par la défense au cours
de plus de trois heures de plaidoiries et au travers de conclusions
écrites, les magistrats ont pris leur décision en à peine plus
d’une heure.
Plus choquant encore,
alors que la réouverture de l’audience était prévue pour 16h,
les magistrats ont prononcé la sentence en l’absence des avocats
de la défense, de la famille d’Ali AARRASS et des nombreuses
personnes venues le soutenir. Ali AARRASS s’est retrouvé seul face
à ses juges pour entendre ce verdict inique. L’interprète n’avait
même pas été appelé par la Cour. Ali AARRASS n’a donc pas
compris le jugement qui a été prononcé. Ce sont ses avocats qui
ont dû le lui expliquer dans les geôles du palais de justice.
Le collectif de défense
ne peut que constater qu’il s’agit d’une pression
supplémentaire exercée sur Ali AARRASS. Après la torture et les
conditions de détention extrêmement pénibles, Ali AARRASS étant
placé en régime d’isolement sévère, cet évènement s’ajoute
encore au fait qu’aucun entretien confidentiel n’est autorisé
entre Ali et ses avocats.
Parallèlement à cette
sordide condamnation, il faut rappeler que les autorités marocaines
ont refusé d’enquêter sur la plainte déposée par Ali AARRASS
pour la torture qu’il a subie en garde-à-vue. Il y a pourtant des
devoirs d’enquête élémentaires qui auraient dû être réalisés
avant de pouvoir considérer qu’il n’y aurait pas matière à
sanctionner : entendre Ali AARRASS de manière approfondie, le
confronter avec tous les agents s’étant « occupés » de lui
pendant sa garde-à-vue, réaliser une expertise médicale, la
comparer avec le dossier médical espagnol, … Le Maroc n’a rien
fait !
Est-ce étonnant ? Pas
vraiment. Ces même magistrats avaient statué dans l’affaire «
Belliraj » et avaient condamnés les inculpés à des peines
d’emprisonnement extrêmement lourdes, malgré les allégations
persistantes de torture et les nombreuses violations du droit au
procès équitable, constatées tant par les ONG[2] que par des
observateurs officiels[3].
Honteusement pour le
Maroc, ces juges persistent dans leur pratique contraire aux droits
humains les plus fondamentaux. Ces magistrats avaient pourtant été
désavoués par le roi Mohamed VI, qui a accordé la grâce à
plusieurs personnes condamnées à vingt ans d’emprisonnement dans
le dossier « Belliraj ».
Est-ce que la justice
remplacera un jour l’injustice au Maroc ?
Quoi qu’il en soit, le
combat continue pour Ali AARRASS, qui a d’ores et déjà saisi le
Comité des Nations Unies contre la Torture et le Comité des Droits
de l’Homme.
[1] Le dossier marocain ne
contient aucun devoir tel une perquisition chez Ali AARRASS, des
écoutes téléphoniques, des analyse ADN, …
[2] Cf. notamment :
Commission arabe des droits humains, « Rapport d’observation du
procès des six détenus politiques au Maroc – Affaire Belliraj »,
10/12/2009
[3] Tel le Consul belge,
cf. Document paru sur wikileaks de l’ambassade US de Rabat, sujet «
Landmark terrorism case raises human rights »
Amnesty internAtionale presente des bougies a vendre pour la cause mais a t elle encore un sens?Quand on sait que des hommes sont consummes par la flamme de l injustice...
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