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mardi 20 décembre 2011

LE RESSORTISSANT CHILIEN MIGUEL ÁNGEL PEÑA MORENO EST MENACÉ D’UNE EXTRADITION IMMINENTE VERS LE CHILI.



Monsieur Miguel Ángel Peña Moreno –un ressortissant chilien habitant en Belgique– est recherché par la justice chilienne. Celle-ci l'accuse injustement et sans preuves d’être mêlé à un attentat ayant coûté la vie au principal mentor idéologique du régime Pinochet : le sénateur d'extrême droite Jaime Guzmán.

Cette action avait été menée et revendiquée, en avril 1991, par une organisation de résistance, el Frente Patriótico Manuel Rodríguez (FPMR - Front Patriotique Manuel Rodríguez), contre un des acteurs-clé de la dictature pinochettiste. Jaime Guzmán était, en effet, le concepteur principal de la Constitution frauduleuse de 1980 (la Loi fondamentale qui aura permis à Augusto Pinochet de légitimer sa politique de terreur...).

Membre de l'Opus Dei et admirateur du général Franco, Jaime Guzmán (ami personnel d'Augusto Pinochet sur qui il avait une grande influence) avait été l'un des membres fondateurs des milices fascistes Patria y Libertad pendant la période présidentielle de Salvador Allende. De surcroît, Guzmán avait pu être désigné sénateur grâce aux distorsions provoquées par le système binominal qu’il avait lui-même conçu pendant le régime militaire ; cette manipulation légale lui a ainsi permis d’être élu avec 17% de voix contre Ricardo Lagos qui en avait recueilli 31%.


Les faits et le contexte historique
Miguel Peña est issu d’un milieu défavorisé. Très tôt, il a subi les conséquences économiques et répressives de la dictature. Tout comme de nombreux jeunes, il a résisté à l’arbitraire du régime et voulu apporter un élan d’espoir, de justice et de liberté à l’ensemble de la société chilienne. Son engagement dans la lutte contre le régime dictatorial lui a valu d’être fait prisonnier et torturé en 1984 par la CNI (la Central Nacional de Informaciones, un des appareils de répression de la dictature) et ensuite en 1986 par la DIPOLCAR (la Dirección de Inteligencia Policial de Carabineros – la police militarisée chilienne). Ces faits figurent dans les registres de la Vicaría de la Solidaridad (une instance de l’église catholique chargée d'observer le respect des droits humains fondamentaux). Durant la journée de manifestation, à l’occasion de l’anniversaire du coup d’État, le 11 septembre 1986, il fut blessé par balles par des agents de sécurité en civil (cet acte répressif figure dans les Annales de la PDI, Policía de Investigaciones de Chile - la police judiciaire chilienne).

Se sachant poursuivi et recherché par la justice chilienne, Miguel Peña s’est réfugié en Belgique en 1998, où il a introduit une demande de reconnaissance au titre de réfugié politique.

Un an plus tard, Miguel Peña a été inculpé par la Justice chilienne, au motif qu'il aurait été la personne ayant procuré la voiture utilisée lors de l’attentat contre Guzmán. Or, non seulement Monsieur Peña a toujours contesté cette accusation non fondée sur des preuves –l’inculpé se trouvant par ailleurs dans une autre ville au moment des faits–, mais il continue à dénoncer les nombreuses irrégularités de l’enquête judiciaire chilienne qui mena à inculper trois personnes différentes, lors de procès successifs, pour ce même fait. Malgré ce qui précède, le 14 décembre 2011 la Cour Suprême de Justice vient pourtant d’avaliser l’inculpation de Monsieur Peña Moreno et de donner feu vert au gouvernement chilien pour demander à la Belgique de l’extrader.

À ce jour, Miguel Peña ne connaît pas avec exactitude les accusations officielles qui pèsent contre lui car, en vertu de la loi antiterroriste chilienne, son avocat ne peut avoir qu’un accès très limité à son dossier. C'est finalement la presse chilienne qui a informé officieusement des charges qui seraient imputées à Miguel : que, après avoir été d’abord «suspect», puis «collaborateur», il deviendrait maintenant «auteur». Outre ces flagrantes irrégularités, le dernier verdict émanant de la Cour Suprême comporte, de surcroît, un vice de procédure. En effet, l'un des juges de la Cour Suprême, Hugo Dolmesch, avait déjà inculpé Miguel Peña en première instance et émis un jugement le concernant en 1999.

Tous ces antécédents nous mènent à conclure qu'il existe un acharnement politique et judiciaire de l’extrême-droite chilienne et du gouvernement, soucieux de démontrer leur efficacité dans cette affaire en choisissant comme bouc émissaire la personne de Miguel.


Le cadre juridique institutionnel tel qu'il prévaut au Chili
La Constitution de 1980 (édictée par la dictature militaire sans la moindre norme garantissant une réelle expression de la volonté populaire) est toujours d'application au Chili. Pourtant, c’est cette Constitution qui a continué à déterminer l’itinéraire politique de la société et le cours des événements après la fin de la dictature (en 1989). À partir de 1990, cette Constitution illégitime a ainsi corseté toutes les institutions du pays, conservant son essence autoritaire et antidémocratique, malgré l’organisation d’élections. Les quelques modifications réalisées ne changent rien d’essentiel à cet état des choses.

La liste de jugements arbitraires rendus par la justice chilienne étant très longue, nous nous en tiendrons aux plus récents. Selon le Rapport 2011 de l'association Human Rights Watch, jusqu’en juin 2010, 292 ex-militaires et collaborateurs civils de la dictature ont été condamnés pour des délits tels que disparitions forcées, exécutions extrajudiciaires et torture. En août 2010 moins du tiers de ces condamnés purgeaient leurs peines car la Cour Suprême a régulièrement appliqué son pouvoir discrétionnaire pour les réduire.

Le 29 septembre 2011, le juge spécial Mario Carroza a refusé la demande de la famille de Salvador Allende de juger le général Mario López Tobar qui a pourtant reconnu avoir attaqué le palais présidentiel de La Moneda le 11 septembre 1973 avec comme résultat la mort du Président du Chili. C’est ce même juge spécial qui demande aujourd’hui l’extradition de Miguel Peña vers le Chili.

Ce même 29 septembre 2011, la Cour Suprême de Justice a confirmé l’acquittement par la Cour d’Appel de Valparaíso de dix-neuf des vingt-neuf marins accusés d’avoir torturé et assassiné le prêtre anglo-chilien Michael Woodward en 1973...

D’un côté, il y a donc une série de militaires et de civils jugés et condamnés pour assassinats et disparitions et qui n’ont fait aucun jour de prison ou très peu ; de l’autre, il y a une réalité de répression et de discrimination subie par des centaines de prisonniers politiques, militants anti-dictature, défenseurs des droits humains, de la justice sociale et des peuples indigènes.

La grève de la faim restant l’arme ultime pour faire valoir ses droits, en 2005, 26 prisonniers politiques n’ont pu retrouver leur liberté qu’après 74 jours de grève de la faim. Malgré le fait qu'il s'agissait de civils, ces personnes avaient néanmoins été jugées par la justice militaire et la loi antiterroriste leur fut appliquée. Cette législation avait été instaurée en 1984 en pleine dictature : elle reste pourtant toujours d’application. De ce fait, les conditions de détention infrahumaines auxquelles ils furent soumis sont à comparer avec la sollicitude à laquelle ont droit les quelques rares militaires et collaborateurs civils condamnés à purger leurs peines : pour eux sont réservées des prisons dorées (comme par exemple Punta Peuco).

Sans oublier que les prisonniers politiques sont, eux, soumis à de mauvais traitements (y compris la torture) et qu’ils n’ont pas pu bénéficier de procès impartiaux ni d’une défense judiciaire équitable. Cas récent : quatorze jeunes, accusés d’avoir placé des bombes. À la suite d’une grève de la faim, ils ont été libérés après avoir passé un an en prison. Le Procureur a essayé de les condamner pour association de malfaiteurs sans jamais arriver à prouver l’existence d'un quelconque «réseau» ; or, il s'agit là d'un des dossiers les plus polémiques de ces dernières années car les avocats ont pu prouver qu'il y avait eu, de la part de l'accusation, fabrication manifeste de fausses preuves. L’illégalité de la majorité des soi-disant preuves avancées par le Procureur ayant été clairement démontrée, les parlementaires Hugo Gutiérrez et Sergio Aguiló ont demandé la démission du ministre de l’Intérieur Rodrigo Hinzpeter et du Procureur (chargé du procès de ces quatorze jeunes) pour «participation à la fabrication de faux»...


La justice chilienne et le droit international
Ces vingt dernières années, les Rapports de multiples organismes de défense des droits de l'Homme ont, de manière récurrente, condamné l’État chilien pour le caractère arbitraire et partial de sa justice, spécialement dans les affaires à connotation politique. De leur côté, les porte-parole des Nations Unies et de la Cour Interaméricaine des Droits Humains ont recommandé des réformes afin d’adapter le cadre juridique interne pour qu'il se conforme à l’ordre juridique international.

Il faut aussi dénoncer l’application systématique et à tort de la loi antiterroriste qui criminalise les mouvements sociaux et les revendications légitimes des communautés indigènes.

La volonté de l’État chilien de ne pas changer sa politique répressive étant avérée, la Cour Interaméricaine des Droits Humains a pris, en août 2011, une importante décision : elle entend juger le Chili dont l’application de la loi antiterroriste aux Mapuche se traduit par le recours à des témoins masqués (anonymes soudoyés ou menacés), par l’usage de constructions accusatoires fantaisistes de la part des procureurs et par la violation systématique du droit à la présomption d’innocence.


La justice internationale et le refus de l’extradition
Le cadre juridique institutionnel existant au Chili a déjà été étudié par d’autres États dans le cas de demandes d’extraditions pour des faits à connotation politique. Dans tous ces dossiers, les extraditions ont été refusées par les divers États sollicités. En cause: l’absence de garanties conduisant à des jugements équitables étant donné l’usage de la loi antiterroriste, les limitations et restrictions du droit à la défense et l'importance des peines imposées par l’État chilien.

L’asile politique octroyé à Patricio Ortíz en Suisse en 2005, à Claudio Molina en Argentine en 2002 et à Galvarino Apablaza en Argentine en 2010, illustre bien cette situation. Tous les trois sont d’anciens militants du FPMR et sont l'objet de mandats extraditionnels demandés par le Chili.

Précision importante : Galvarino Apablaza était accusé d’avoir été l'auteur intellectuel de l’attentat contre Jaime Guzmán, la même affaire pour laquelle est poursuivi aujourd’hui Miguel Peña. Or, l’accusation portée à l'encontre de G. Apablaza peut être considérée comme beaucoup plus grave que celle à l’encontre de Miguel. Pourtant G. Apablaza a obtenu l’asile politique en Argentine malgré la gravité de l’accusation dont il a été l'objet et malgré sa qualité de fondateur du Frente Patriótico Manuel Rodríguez. Constatant qu’entre la date de l'obtention de son statut de réfugié politique et aujourd’hui, la justice chilienne n’a pas surmonté son manque d’impartialité, ce cas constitue un précédent à considérer.


Le Chili n'est toujours pas un État de droit
L’existence d’un système juridique toujours fondé sur l’idéologie d'un régime militaire (lequel pérennise l’application de la loi antiterroriste et n’assure pas le droit à la défense ni les normes d’un procès juste) nous font affirmer que les conditions ne sont pas remplies pour que Miguel Peña puisse bénéficier d’un procès correct, impartial, équitable. Nous avons donc de très sérieuses raisons de nous inquiéter pour son intégrité physique et morale.

Nous craignons aussi que son arrestation soit utilisée comme monnaie d’échange contre l’acquittement des assassins et tortionnaires du passé.

Si Miguel Peña est extradé vers le Chili, il sera jugé selon des lois mises en place par Jaime Guzmán, sous un régime d'exception, afin de pérenniser la dictature militaire et réprimer le peuple chilien. C’est-à-dire que la justice chilienne sera juge et partie contre une personne innocente.

Ces dernières années, un mouvement de solidarité pour la défense des droits humains au Chili s’est formé en Belgique, comme dans d’autres pays européens. Miguel a activement participé à ce mouvement en faisant (entre autres) partie des grévistes de la faim qui, lors de l’arrestation de Pinochet à Londres, ont demandé son extradition vers l’Espagne. Extradition qui n’a pas eu lieu, le dictateur ayant été renvoyé vers le Chili où il ne fut ni jugé ni condamné. Jamais.

L’engagement politique et social de Miguel, dans un contexte historique déterminé, peut être assimilé à l’engagement des résistants européens face au régime nazi.

Se sachant poursuivi et recherché par la justice chilienne, Miguel s’est réfugié en Belgique, il y a déjà 13 ans, où il a demandé l’asile politique, sans réponse positive à ce jour. Malgré les difficultés liées à son statut précaire, il a pu développer chez nous une vie sociale, professionnelle et affective normale, s’intégrant de manière transparente à la société belge. Il a suivi des études d’infographie et d’aide familiale. Actuellement, il travaille légalement en tant qu’aide-soignant. Une façon de concilier sa sensibilité sociale avec sa vie professionnelle. Miguel aime la lecture et faire du sport. C’est une personne qui se caractérise par sa grande sociabilité ; il se réserve toujours un temps pour partager un moment sincère et amical avec ses proches.

Au vu de tous ces éléments ci-dessus évoqués, nous demandons aux autorités compétentes d’octroyer l’asile politique à Miguel Peña car nous reconnaissons en lui un résistant à la dictature. Tout comme les milliers d’exilés politiques accueillis par la Belgique durant «les années Pinochet» ou comme les dizaines de prisonniers politiques, arrivés au début des années 90, dont les peines de prison furent changées en peine d’exil.

Nous appelons tous les défenseurs des causes justes à se solidariser avec notre ami et camarade en danger d’extradition.

Bruxelles, décembre 2011

GANE-Miguel Ángel Peña Moreno
(Groupe d’Appui Non à l’Extradition de Miguel Ángel Peña Moreno)
http://www.egalite.be/?p=1367



lundi 7 novembre 2011

Security in Venezuela: Between State Politics and Political Manipulation


We’ve seen in previous articles how political manipulation of the issue of security attempts to show an increase in murders as a specific factor of the Bolivarian revolution. However, we can see how violence has been dramatically increasing for a long time now, since the opposition of today was the government.
According to statistics from the Studies for Peace Centre of the UCV [Venezuelan Central University], in the nineties the homicide rate for every 100,000 people increased by 153%, from 13 murders per 100,000 people in 1991 to 33 murders per 100,000 people in 2000.
The political game of manipulation consists of analysing the phenomenon while at the same time disconnecting it from its historical development, given that the problem of insecurity, as previous statistics indicate, is a social phenomenon that has its origin in the framework of the fourth republic [1958-1999] governments of the end of the eighties and all of the nineties. Insecurity is a result of the rupture of the basic links of socialisation that are expressed in the family: the family that is structured as a product of neoliberal policies of adjustment and the elimination of social policy, which condemns thousands of them to poverty and extreme poverty.
As a consequence of these neoliberal policies a new young protagonism in the social arena has emerged, mediated by violence and the visibility of criminal expression, which aren’t anything more than the materialisation of the loss of future and hope, especially in the D and E sectors [translator: D and E refer to the poorest sectors when poll companies like GISXXI analyse survey results, the author of this article is director of GISXXI].
Manipulation also consists of the construction of a social sensation of chaos and danger, of which the only entity responsible for its occurrence and for its being overcome is the national government. They [the opposition] portray the government as the bearer of all solutions and the only saviours. But this attempt hasn’t dominated national opinion. While Venezuelans recognise insecurity as the main problem, likewise, the institution they most value for its action towards resolving the problem of insecurity is President [Hugo] Chavez with 51%.
Popular opinion expresses a wise criterion, something the various political tendencies should understand. Insecurity can’t be a topic used like a trampoline, or as a weapon to wear down [people], as insecurity is a fire in which all of us can burn.
On the device used by various [opposition] political actors of presenting themselves as the bearers of the correct alternative to the problem of insecurity, it’s important to emphasise how they try to erase the evidence of their bad management of insecurity when they were the government, or to make everyone forget that today they are the government and responsible for insecurity in various states and municipalities.
If we look at two municipalities like Baruta and Chacao [both in Caracas] and two states like Nueva Esparta and Zulia (see the graphs below) where the opposition has been in government for almost all of the last decade, the results put into question the supposed expertise that they have to contain violence. A quick look at the statistics allows us to conclude that the homicide rate has increased between 2000 and 2008 in these regions, while, in municipalities such as Libertador [in Caracas], governed by Chavismo, the rate has decreased.
Seeking to portray themselves as the alternative, the Venezuelan opposition has presented its proposal for security called ‘All of the New Government against Criminality, Violence, and Impunity’ in which they highlight Lolita Aniyar de Castro as head of their group of consultants. She occupies a high place among world criminologists. However the proposal basically copies the premises of the CONAREPOL process and the National Police System [translator: Conarepol is the National Commission for Police Reform, and with the National Police System, is an initiative of the Bolivarian government] without recognising or valuing such efforts, instead minimising them and stigmatising them as purely political.
It’s worth pointing out that during her time as governor of Zulia state (1993 to 1995) Dr Lolita Aniyar didn’t do anything to bring down the high crime rates at a national level that in 1993 were at 1276 and in 1994 at 1270, two years with the highest crime rates in Venezuela’s contemporary history. Likewise the crime rate in Zulia state for 1995 increased to 829 (the highest between 1995 and 2009).
The reflection that we have undertaken up to this point [in the article] doesn’t attempt to minimise the magnitude of insecurity today in Venezuela and the multi-factored complexity of the problem. But we are attempting to unmask the manipulations and to invite the totality of national actors to think about the problem and the alternatives for its solution.
A revolution which, in twelve years has achieved significant improvements in the quality of life of its population, especially in the least favoured sectors, has a great challenge ahead of it, to provide a structural solution to the spiral of violence inherited from the fourth republic, and for that the following is necessary:
  1. The construction of a national plan of citizen security as a national agreement where all sectors of national life participate
  2. To transform and optimise the functioning of the entire penal justice system: investigation (CICPC), prosecution (Fiscalia – the public prosecutor’s office) and trial (TSJ- the Supreme Court). It’s essential that the feeling of impunity that is present today in Venezuelan society is ended.
  3. The sincere adaptation of all regional and municipal police that were created in an anarchistic fashion during the fourth republic to the standards of the new Venezuelan police system.
  4. The creation of a policy aimed at the eradication of the cycles of territorial violence that exist today in vast sectors of Venezuelan society, looking to favour the youth of those sectors in order to advance in substituting their symbols of violence and consumerism of today with new symbols based on hope, self respect, and solidarity.
The task is everyone’s and even more so when insecurity and violence is a problem that arose in Latin America at the end of the eighties as a consequence of the adjustment measures that destroyed the fragile social contract in place at the time. It goes beyond national borders and is a problem of the societies and processes of urbanisation of the third world and the new typologies of global organised crime.

Comparison of homicide rates by municipality
  2000
2001ª
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Chacao
15
16
36
32
22
14
28
21
24
Baruta
5
13
20
22
16
18
17
21
24
Libertador
83
68
91
97
55
56
57
76
73
Source: PROVEA

Comparison of homicide rates by state

2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Nueva Esparta
21
20
19
17
23
17
27
38
53
Zulia
23
27
30
36
29
31
38
38
40
Source: PROVEA

Translated by Tamara Pearson for Venezuelanalysis.com