Sheikh Khodr Adnan contre l’humiliation et l’arbitraire de la détention administrative
Rim al Khatib
21 janvier 2012
Sheikh
Khodr Adnan, dirigeant politique du mouvement du Jihad islamique en
Cisjordanie, mène une grève de la faim contre sa détention depuis plus
de 35 jours. Il vient d’être emmené, pour la deuxième fois, à ce qui
tient lieu d’hôpital dans la prison de Ramlé, en Palestine occupée.
Arrêté
le 17 décembre dernier, à Arrabe, dans la province de Jénin, il refuse
toute nourriture et observe le silence, en protestation contre son
humiliation et la brutalité des instructeurs sionistes, lors du premier
interrogatoire qui a eu lieu le 18 décembre. C’est la première fois
qu’un dirigeant politique palestinien mène une grève de la faim et
observe le silence en signe de refus de la détention administrative,
mesure arbitraire de l’occupant qui essaie de faire taire toute voix
résistante et même toute voix appelant à l’unité palestinienne. C’est
ainsi par exemple que sont détenus les responsables politiques Hussam
Khadr, du Fateh (Camp Balata, Nablus), sheikh Bassam Saadi, du mouvement
du Jihad islamique (camp Jénin), et depuis hier, l’arrestation à
nouveau du président du conseil législatif palestinien, Abdel Aziz
Dweik.
Des
comités de solidarité avec les prisonniers, à Gaza et dans l’exil se
mettent en place pour soutenir la lutte du dirigeant prisonnier. Le
président de Nadi al-assir, en Cisjordanie, a déclaré que l’arrestation
du dirigeant Khodr Adnan est « politique », puisqu’elle vise les
dirigeants et symboles de la résistance du peuple palestinien. Il a mis
en garde contre l’accentuation de la répression et des mesures
humiliantes que l’occupant a adopté depuis la libération des
prisonniers, en octobre dernier, dans une tentative désespérée de
contrôler la situation et par vengeance envers les prisonniers.
C’est
contre ces mesures et pratiques humiliantes que le prisonnier dirigeant
Khodr Adnan a décidé de lutter, affirmant que « la dignité est plus
importante que la faim » et qu’il poursuivra son combat, sa grève de la
faim, jusqu’au bout. Le tribunal sioniste a répondu à la grève par des
mesures punitives, en empêchant les visites familiales pendant trois
mois et en resserrant ses menottes. Alors qu’il souffre de l’estomac et
du dos, les instructeurs et les geôliers ont intentionnellement utilisé
des moyens de torture aggravant ses douleurs, et se sont mis à insulter
les membres de sa famille et notamment son épouse, sa sœur et ses
enfants. Lors des interrogatoires, il fut installé dans une position
inconfortable pour accentuer la douleur, mais sheikh Khodr Adnan a
riposté en refusant de répondre et de leur adresser la parole. C’est le
seul moyen qu’il a pour protester contre leur ignoble traitement.
Il
est alors enfermé dans une cellule individuelle, après avoir été
transporté à la prison de Ramlé, suite à la détérioration de sa santé et
son refus de se soumettre à des analyses médicales. Dans sa cellule
minuscule infestée de cafards, il assiste à la rage et la colère des
gardiens qui cognent contre sa porte, et entend leurs insultes et
menaces « Nous parviendrons à te casser », crient-ils en tambourinant
contre la porte.
Le
directeur de la prison intervient et menace, en bloquant l’ouverture
supérieure de la porte, pour empêcher l’air de circuler, et le 8
janvier, le tribunal prononce la détention administrative à partir de
« dossiers secrets », ce qui signifie l’arbitraire le plus total.
C’est
la huitième fois que sheikh Khodr Adnan est arrêté et mis en détention
administrative. Il a passé plus de 5 ans en prison, la dernière fois
étant une période de six mois en 2008. Age de 33 ans, il est diplômé en
mathématiques économiques, et s’était inscrit à une maîtrise à
l’université de Bir Zeit, mais a dû arrêter ses études depuis que
l’occupant le poursuit.
L’association
de la solidarité internationale avec les prisonniers a fermement
dénoncé l’arrestation et la torture physique et morale subie par sheikh
Khodr Adnan.
Une grève pour la dignité des prisonniers
Sheikh
Khodr Adnan mène une grève de la faim et s’abstient de parler aux
geôliers et aux instructeurs de l’occupation, tout comme il refuse de se
soumettre aux analyses médicales. Il a déclaré à l’association Nadi
al-Assir, alors qu’il se trouvait à la prison de Ramlé, qu’il réclame le
respect et qu’à chaque mesure insultante de l’occupant, il accentuera
sa lutte.
Le
mouvement du Jihad islamique en Palestine, qui se mobilise depuis le
début de la grève, pour soutenir la lutte de leur responsable politique,
a publié plusieurs communiqués, appelant au soutien de la lutte du
prisonnier dirigeant Khodr Adnan, qui est la lutte de tous les
prisonniers, de tous les Palestiniens menacés par la détention
administrative et l’humiliation dans les salles d’interrogatoire et dans
les cellules. Le mouvement du Jihad islamique affirme que « sheikh
Khodr Adnan mène une grève de la faim pour défendre tous les détenus
administratifs, il cherche à briser le mur du silence qui entoure cette
forme de détention arbitraire qui menace tout le peuple palestinien sous
occupation ». Il réclame un large mouvement de solidarité avec le
dirigeant détenu et l’attention des médias internationaux sur les
conditions de détention dans les prisons de l’occupation.
Ce
n’est pas la première fois que sheikh Khodr Adnan mène la grève de la
faim contre la détention administrative et les mesures barbares de
l’occupant. Il avait déjà mené une grève de la faim de 28 jours dans la
prison de Kfaryouna, pour protester contre son isolement, tout comme il
avait mené une grève de la faim en 1999 et 2010 dans les prisons de
l’Autorité palestinienne, pour protester contre les poursuites
politiques menées par les services sécuritaires palestiniens qui
agissent pour le compte des autorités sionistes.
Solidarité avec le dirigeant prisonnier Khodr Adnan !
Liberté et dignité pour tous les prisonniers palestiniens et arabes dans les geôles de l’occupation !
COMITE ACTION PALESTINE
6 bis rue de Janeau
33100 BORDEAUX
06 74 60 02 36
actionpalestine@hotmail.com
www.comiteactionpalestine.org
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