dimanche 8 janvier 2012,
Lettre ouverte de madame Belliraj a monsieur le ministre de la justice
Monsieur
le ministre, cela fait déjà quatre longues années, que mon mari
monsieur Belliraj Abdelkader est détenu, condamné à perpétuité dans
ladite « Affaire Belliraj », que vous avez vous-même défendu et dont
vous connaissez parfaitement les manquements, les dépassements et
l’impartialité.
Monsieur le ministre, cela fait déjà quatre
longues années que mes enfants restent orphelins d’un père encore en
vie, qu’ils ne peuvent voir qu’une fois par an dans des conditions
pitoyables : derrière un grillage et pendant un quart d’heure comme
c’était le cas cette année.
Monsieur le ministre, votre argument
avancé aux medias, stipulant qu’en démocratie le gouvernement ne peut
intervenir dans le judiciaire, ne peut être accepté que dans le cas où
toutes les conditions qui ont entouré cette affaire ont été elles aussi
et du début démocratiques, partiales et non dictées.
Cet argument
ne tient pas puisque que vous savez mieux que quiconque, que cette
affaire a commencé par un enlèvement en pleine rue, suivi de torture qui
a duré plus d’un mois, puis d’une violation flagrante du secret
d’instruction et d’une diabolisation médiatique sans précédent.
Cet
argument, monsieur le ministre, est loin de nous satisfaire ou de nous
réconforter (nous, familles des détenus) pour la simple raison qu’une
affaire qui a manqué d’éléments élémentaires de justice et de démocratie
ne peut être traitée par la suite par des moyens démocratiques.
Nous
estimons que cette mascarade a suffisamment duré, et nous réclamons
une intervention directe pour la libération pure et simple et sans
conditions de tous les détenus de ce dossier.
Nous ne mettons en
aucun cas en doute ni votre intégrité ni votre engagement. C’est pour
cela que je me permets en mon nom et au nom de mes enfants de faire
appel à vous à un moment où nos conditions de vie et celles des femmes
et enfants de tous les détenus se dégradent de jour en jour et
deviennent de plus en plus désastreuses. Je fais appel à vous afin
d’éviter que tout cela ne tourne au drame.
Madame Belliraj
La lettre en arabe dans les publications suivantes :
La lettre en arabe dans les publications suivantes :
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