mercredi 29 février 2012

Jacques Vergès, Alain Gresh, Serge Quadruppani, Mireille Fanon pour Georges Abdallah

Georges Abdallah : un prisonnier serein et digne. Retour sur la conférence de presse du 9 février 2012 à Paris : extraits. 

http://liberonsgeorges.over-blog.com/article-retour-sur-la-conference-de-presse-du-9-fevrier-2012-a-paris-extraits-100337699.html


"Nous avons donc un scandale, un prisonnier serein et digne, et une opinion longtemps endormie qui maintenant se réveille. Les circonstances nous imposent de travailler dur pour la sortie de Georges."
 
Extrait de l'intervention de Me Vergès à la conférence de presse du 9 février 2012 à Paris sur l'initiative du Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah. 

Ont participé à cette conférence : Jacques Vergès (avocat de Georges Abdallah), Alain Gresh (journaliste au Monde diplomatique), Serge Quadruppani (écrivain) et Mireille Fanon Mendès-France (collaboratrice parlementaire du député Patrick Braouezec).

Parlant de Georges Abdallah, Me Vergès dit encore : "C'est un mur de dignité. M. Bonnet, patron de la DST en France reconnaît que les actes commis  sont des actes de résistance et non des actes de droit commun. En France tout le monde le reconnaît : les policiers, les magistrats et les gardiens de prison. Seul le pouvoir politique s'y refuse, lui qui donne aujourd'hui des leçons de morale à tous les pays arabes."

Alain Gresh rappelle ce qu'était le Liban des années 80 :
"... Juin 82 : invasion israélienne : 15000 morts civils, libanais et palestiniens et des destructions terribles. Une invasion largement soutenue par les Etats-unis et un moment de l'histoire du Proche-Orient qui a permis au Hezbollah de devenir une force dominante sur la scène libanaise. Je suis frappé à quel point, en Europe, nous avons tendance à tourner très rapidement la page des souffrances des autres. Cette invason du Liban par Israêl a eu des conséquences catastrophiques. Elle a abouti à une occupation du Sud Liban qui a duré jusqu'en 2000 au moment où le Hezbollah a chassé les Israéliens de cette zône et elle a continué à faire des victimes. Et pour les combattants libanais et palestiniens, le sentiment que non seulement ils faisaient face à Israël mais qu'ils faisaient face à Israël appuyé par les Etats-unis."
"C'est le cadre dans lequel s'inscrit le combat de Georges Abdallah.(...) On est vraiment dans une situation où les pays occidentaux ne peuvent pas se dire qu'ils sont simplement spectateurs ou qu'on a porté la guerre chez eux alors qu'ils n'étaient pas concernés. D'une certaine manière, la guerre a été portée chez eux parce qu'ils étaient concernés, parce qu'ils étaient responsables, et je pense qu'en partie ils le sont toujours de la situation faite aux Palestiniens et dans la région."

Me Vergès complète : "Non seulement l'Occident est présent dans les massacres commis dans la région par Israël mais la France elle-même était un champ de bataille: Mahmoud Hamchari, représentant de l'OLP a été tué par le Mossad. Mohamed Boudia du FPLP a été tué à Paris, par le Mossad. L'enquête démontre la réalité de l'attentat (...) Aucune poursuite."

Et A. Gresh de rappeler à propos de l'idée du terrorisme qu'"aujourd'hui, toute attaque contre les intérêts occidentaux ou contre les intérêts israéliens est présentée comme une attaque terroriste, alors que les assassinats commis par les services secrets israéliens ne sont pas considérés comme tels et les crimes terroristes d'Etat ne sont pas remis en cause que ce soit à Gaza, en Palestine ou au Liban."

Serge Quadruppani : extrait
"Je salue sa dignité. De mon point de vue, je pense qu'il est extrêmement important de réclamer du système auquel nous sommes confronté, qu'il respecte ses propres règles, même si ces règles-là sont discutables. Et le fait qu'il y ait cet acharnement extra-judiciaire contre lui, c'est un scandale qui doit cesser."

Mireille Fanon Mendès-France : extrait
"Patrick Braouezec a soutenu la démarche du Collectif et a demandé la libération immédiate de Georges Ibrahim Abdallah essentiellement pour deux raisons. La première est de dénoncer le dysfonctionnement de la justice française. La deuxième : il est essentiel que des personnes qui s'engagent dans des mouvements de résistance à l'occupation doivent être considérées comme des résistants et non comme des malfrats."
"La détermination et le refus de Georges Ibrahim Abdallah de ne pas renoncer à ses engagements est une posture politique et intellectuelle importante."
"P. Braouezec sera toujours aux côtés de Georges Ibrahim Abdallah et aussi du Collectif pour réclamer sa libération le plus rapidement possible et son départ vers le Liban en espérant que le Liban précise que Georges Abdallah puisse être accueilli ouvertement et sans aucune difficulté dans son pays."
A la question d'un journaliste : "Qu'avez-vous envie de dire au Premier ministre libanais qui débute une visite en France ?"

Me Vergès répond :
"L'honneur du Liban est en cause. Un citoyen libanais est détenu arbitrairement par une puissance étrangère malgré la parole donnée. Un État ne peut pas tolérer cela."

Adlène Hicheur : message de la prison de Fresnes

photo prison de Fresnes

Une Mise au point d'Adlène Hicheur

Je publie intégralement ci-dessous cette mise au point d'Adlène hicheur au sujet des informations parues récemment dans la presse à son sujet. Rappelons que pour avoir échangé sur des forums internets qualifiés "d'islamistes" par les fonctionnaires de la DCRI, M.Hicheur, chercheur en physique des particules et enseignant à l'EPFL de Lausanne, est maintenu depuis deux ans et demi en détention provisoire à la maison d'arrêt de Fresnes, et sera jugé les 29 et 30 Mars à Paris.

Fresnes, le 15 février 2012

Je me sens obligé de sortir de ma réserve pour dénoncer l’exposition hystérique de ma personne, et la pression qui s’en suit sur mes proches, après avoir déjà subi une campagne acharnée de destruction parallèle à une incarcération injuste basée sur un dossier traficoté de toutes parts et qui sera débattu en temps voulu.
Il s’agit aussi de marquer le coup face aux prétentions de certains organes d’information à vouloir défricher de manière simpliste une intrigue riche en subterfuges. Ces tentatives d’explication avant l’heure, qu’elles soient de bonne ou de mauvaise foi, sont de toute façon au minimum maladroites, préjudiciables à mes intérêts et faussent complètement l’image de la réalité.
Ainsi, je dénonce le saupoudrage d’éléments non débattus, présentés comme des vérités établies, et la tentation générale de faire un procès dans la rue, sur la seule base de la matière accusatoire. Cette situation m’est d’autant plus pénible que je suis éprouvé par une détention très longue, effectuée dans des conditions difficiles, et que je suis dans l’incapacité de préparer convenablement ma défense, une énième demande de mise en liberté ayant été rejeté récemment.
Je dénonce plus particulièrement certains quotidiens français à grand tirage, qui n’hésitent pas à se faire porte-voix, exégètes et pédagogues de la mouture de l’accusation, faisant montre d’une volonté manifeste de me nuire, d’atteindre à ma dignité, voire même de préparer l’opinion au couronnement d’une injustice en cours depuis bientôt 28 mois. 
Deux ans après la campagne de lynchage de la fin 2009, le bal est ré-ouvert depuis quelques semaines comme par exemple dans le quotidien Libération (un article du 10 janvier 2012), dont je n’ai pu prendre connaissance que ces dernier jours. En effet (dans cet article et dans d’autres plus récents, me dit-on), la présentation de l’intrigue suit exactement le script de l’accusation relatant des éléments à prendre avec de grosses pincettes. Si je ne conteste pas aux journalistes le devoir de présenter les deux versions de l’affaire me concernant, je proteste contre des procédés et autres expressions me décrivant de manière assez tendancieuse.
 Ainsi, faute de vouloir aborder la question (principale !) du vide pénal d’une affaire instrumentalisée, on joue sur la représentation symbolique, la psychologie, voire la para-psychologie, pour s’en prendre à ma personne sous différents angles, non sans maintes contradictions. Je découvre ainsi que je serais « Musulman pratiquant … mais avec des flottements dans la foi», phrase recomposée à des fins évidentes et que je n’ai jamais prononcée telle qu’elle est écrite. A contrario, je suis accablé d’un certain nombre de « ismes » et de « istes » disponibles dans le magasin de l’action psychologique. Le dénigrement se parachève par la mention de certains passages supposés de dépositions qui, pris isolément, ne veulent rien dire et qui ne sont utilisés que pour construire un état d’esprit, des traits de « personnalité ».
Viennent ensuite les fameux passages incriminés, extirpés de leur contexte, très approximativement traduits de l’arabe, et montés en épingle comme étant le cœur de l’accusation, qui justifierait tout ce festival et le fait d’enterrer vivante une personne pendant des années, compromettant ainsi même l’idée de procès équitable.
Enfin, puisqu’il faut toujours avoir plusieurs flèches dans le même carquois, il est fait mention de reproches relatifs à une prétendue contribution à un organe médiatique d’une organisation armée. Or, il faudrait prendre le temps de vérifier la crédibilité des énormités et confusions entretenues dans le scénario accusatoire, éléments qui seront dévoilés en un temps et un lieu appropriés.
Aucune précaution n’est prise, aucune remise en cause des contradictions, des excès et des incohérences n’est faite. La connivence journalistique est quasi-totale. Le fait de laisser moisir quelqu’un pendant plus de deux ans sans jugement sur la base d’éléments aussi insignifiants et retravaillés ne semble pas choquer certaines plumes. Quel spectacle lamentable offert sans pudeur !
Il n’est bien sur pas question ici de développer les réfutations de la défense qui mettront en lumière des pratiques détestables et iniques. Il est surtout question d’exprimer un raz le bol car il est à craindre que d’autres adeptes du lynchage et de la chasse aux sorcières emboitent le pas.
Dans tous les cas, on peut espérer que les gens se posent la question sur les raisons profondes pour lesquelles on en arrive à un tel engrenage frénétique qui démontre ‘absence d’un sens minimal de raison, de lucidité, et de responsabilité chez des personnes qui utilisent les moyens de l’état et un pouvoir discrétionnaire quasi illimité pour servir des intérêts qui sont avant tout particuliers

Adlène Hicheur, Maison d’arrêt de Fresnes, 15 février 2012

Organisation de Femmes pour les Prisonnières Politiques (WOFPP) : libérez Hanaa !

Appel Urgent!
Libérez Hanaa Shalabi immédiatement!
      Hanaa Shalabi de Borkin, district de Jénine, a été mise en liberté en octobre 2011 lors de l'échange de prisonniers contre Shalit. Le 16 février 2012, les forces d'occupation israéliennes sont entrées dans sa maison pendant la nuit et l'ont arrêtée de nouveau en usant de la violence. Elle a été emmenée à la Prison de Hasharon, et a été mise en détention administrative pour la durée de six mois.

La détention administrative est une détention sans que le la personne détenue soit accusée ou présentée à un tribunal; en plus cette détention peut être prolongée de façon arbitraire et sans limite. Antérieurement, Hanaa avait été mise en détention administrative par Israël pour plus de deux ans.

Le jour de son arrestation, le 16 février 2012, Hanaa a entamé une grève de la faim illimitée, demandant de terminer les détentions administratives, les arrestations violentes et la violence pendant les interrogatoires.

Hanaa a été séparée des autres prisonnières politiques et a été mise dans l'aile des prisonnières criminelles, apparemment comme punition.

Aujourd'hui, le 27 févirer 2012, est la douzième journée de la grève de la faim de Hanaa.

Exprimez votre appui en faveur de Hanaa Shalabi et ses demandes.

Distribuez cet appel urgent aussi largement que possible.

Ecrivez des lettres demandant la mise en liberté immédiate de Hanaa Shalabi, et de mettre fin aux détentions administratives:

La délégation à Tel Aviv
ICRC delegation
Fax: +972-35 27 03 70

La délégation à Jérusalem
ICRC mission
Fax: +972-2-59 17 920

Le Ministre de Défense Israélien:
Ehud Baraq
Fax: +972-3-6976711

mardi 28 février 2012

"Administrative detention" (Mutasem Awad); la "détention administrative" ?? (B'Tselem)

Photo Action pour Khader Adnan, Bourse, Bruxelles

Administrative detention in perspective of International and humanitarian law
 
February 21, 2012

By : Mutasem Awad

Editing and Translation from Arabic to English by : Hiyam Noir

The Israeli occupation forces arrested late last year Khader, Adnan, 34, from Arrabeh village near Jenin. The arrest was transformed to administrative detention, and following this decision, the detainee Khader begin a hunger strike in protest against the manner of his arrest and the interrogation. As a result, of the hunger strike his health condition deteriorated, and he was admitted to a hospital where he still is staying, with an increased danger day by day for his life.

The phenomena of administrative detention in the occupied Palestinian territory, has increased in year 2011, where the occupying power during that year converted the arrest of more than 88 Palestinian detainees to administrative detention, which is based on the administrative order only, without the intervention of the judiciary power and without indictment and trial. 

It is true that International Humanitarian law did not absolutely prohibits administrative detention; however stringent requirements were put for the application of such detention in order to avoid arbitrary detention and not to misuse and violate the human rights to a fair trial. According to international law, administrative detention can be attested only - in very exceptional cases, as a last resort to avoid real danger that cannot be thwarted by less harmful means.

Art. 42 of the fourth Geneva Convention of 1949 stated that “the internment or placing in assigned residence of protected persons may be ordered only if the security of the Detaining Power makes it absolutely necessary”. 

In addition Art. 78 of the convention stated that “If the Occupying Power considers it necessary, for imperative reasons of security, to take safety measures concerning protected persons, it may, at the most, subject them to assigned residence or to internment “.

The way in which administrative detention is used in the Palestine territory occupied by the Israeli occupying power contradicts the restrictions on the application of this kind of detention. This is evident through the expansion of its scope of application; The Israelis has used these measures over the years, against thousands of Palestinians as a means of pressure to extract confessions, or as a form of revenge to a family, or as a kind of political retaliation as happened with members of the Palestinian legislative council, or as a bargaining chip used on some Lebanese detainees in Israeli prisons, as a pressure to restore the prisons and the bodies of Israeli soldiers.

The second indicator which demonstrates a contradiction of the Israeli use of administrative detention is the use of such detention as an easy alternative to normal judiciary procedures, especially when there is no evidence of accusation. 

Administrative detention against Palestinian detainees is employed under the heavy veil of secrecy that prevents detainees from establishing a proper defense in court. It is used without a judicial ruling, without indictment, and without a trial. Moreover, the administrative detainee’s lawyers are not given access to the evidence which is in full breach of the most basic human rights including the prohibition of arbitrary detention, ensuring a fair trial, the right to freedom and to fair legal procedures, the right to defend one’s self and the right to be declared innocent. 

Art 9 of the International Covenant on Civil and Political Rights (1966) stipulates that everyone has the right to liberty and security of person and that no one shall be subjected to arbitrary arrest or detention.

Art 9 also ensures the right to a fair trial. 

International Humanitarian Law also prohibits arbitrary detention and stressed on the principle of fair trial. The study of the International Committee of the Red Cross, on customary International Humanitarian Law, affirmed the aforementioned principles. Customary rule no. 99 of the study prohibited the arbitrary deprivation of liberty. In addition customary rule no.100 of the study ensured that no one may be convicted or sentenced without a fair trial that affords all essential judicial guarantees. 

The fourth Geneva Convention of 1949 relative to the protection of civilian persons in time of war also underlines the importance of ensuring a fair trial. Art. 71. Of the convention stresses that accused persons who are prosecuted by the Occupying Power shall be promptly informed, in writing, in a language which they understand, of the particulars of the charges preferred against them, and shall be brought to trial as rapidly as possible. The notification shall include the following particulars: 

A.                  description of the accused;
B.                  Place of residence or detention;
C.                  Specification of the charge or charges (with mention of the penal provisions under which it is brought);
D.                  Designation of the court which will hear the case;
E.                   Place and date of the first hearing.

In addition, Art. 72 of the convention stipulates that accused persons shall have the right to present evidence necessary to their defense and may, in particular, call witnesses. They shall have the right to be assisted by a qualified advocate or counsel of their own choice, who shall be able to visit them freely and shall enjoy the necessary facilities for preparing the defense.

Moreover, Art.73 of the convention stresses that a convicted person shall have the right of appeal provided for by the laws applied by the court. He shall be fully informed of his right to appeal or petition and of the time limit within which he may do so. 

Thus the misuse of the administrative detention by the Israeli occupying power makes it arbitrary as it violates customary International humanitarian law the aforementioned conventions.
.
The Israeli occupying power bears civil and criminal responsibilities for what is happening or might happen to the detainee, Khader Adnan. It is required now more than ever, to apply the Fourth Geneva Convention of 1949 to the occupied Palestinian territory and to stop arbitrary administrative detention and all other actions that violate International humanitarian law and International human rights law.

I also call upon the international community represented by the ICRC, UNSC, UNGA and all States Parties to the Geneva Conventions (1949) to bear their legal responsibilities through actions and to take all necessary measures to protect civilians in the oPt and to stop all kinds of violations committed by the Israeli occupying power against them.



 B'Tselem :

"La détention administrative est une détention sans inculpation ni jugement qui est autorisé par ordre administratif plutôt que par décision judiciaire. En vertu du droit international, il est autorisé dans certaines circonstances. Toutefois, en raison de la blessure grave à cause de processus-droits inhérents à cette mesure et le danger évident de l'abus, le droit international a imposé des restrictions rigides sur son application. Selon le droit international, la détention administrative peut être utilisé uniquement dans les cas les plus exceptionnels, comme les derniers moyens disponibles pour prévenir un danger qui ne peut pas être contrecarrée par des moyens moins nocifs.

L'utilisation par Israël de la détention administrative viole de manière flagrante ces restrictions. Il est réalisé sous l'épaisse couverture de privilège, qui refuse aux détenus la possibilité de monter une défense adéquate. Au cours des années, Israël a en détention administrative des milliers de Palestiniens pendant des périodes prolongées de temps, sans les poursuivre, sans les informer des accusations portées contre eux, et sans leur permettre ou de leurs avocats à étudier les éléments de preuve, se moquant des protections spécifiées dans israélienne et le droit international de protéger le droit à la liberté et une procédure régulière, le droit des accusés à plaider leur cause, et la présomption d'innocence.

Au fil des ans, Israël a occupé des milliers de Palestiniens en détention administrative, pour des périodes allant de plusieurs mois à plusieurs années. Le plus grand nombre de détenus administratifs a été documentée au cours de la première Intifada. Le 5 Novembre 1989, Israël a été la tenue 1794 Palestiniens en détention administrative. Au début et au milieu des années 1990, le nombre de détenus administratifs ont varié de 100 à 350 à un moment donné, et à la fin de la décennie, il n'y avait pas plus de une dizaine de détenus quelques détenus dans le même temps. Le 13 Décembre 2000, deux mois et demi après la seconde Intifada, Israël a eu lieu 12 Palestiniens en détention administrative. En Mars 2002, le nombre s'élevait à 44. En Avril 2002, au cours de l'opération Bouclier défensif, Israël en détention administrative des centaines de Palestiniens. À la fin de l'année, plus de 1.000 Palestiniens ont été détenus ainsi. Depuis lors, le nombre a diminué: en 2005-2007, il atteignait en moyenne environ 750 à un moment donné, et il a constamment diminué depuis Novembre 2007. En Août 2010, le nombre de détenus administratifs s'élève à 189 ( pour les chiffres détaillés ). Au fil des ans, Israël a également eu lieu quelques citoyens israéliens en détention administrative, parmi eux des colons. Ces cas étaient rares et la plupart des personnes ont été détenues pendant de courtes périodes.

Trois textes de loi permettrait à Israël de maintenir les Palestiniens en détention administrative:

La mesure de détention administrative, qui fait partie de la législation militaire en Cisjordanie. La plupart des détenus administratifs sont tenus sous les ordres de détention individuelles émises en vertu de la présente ordonnance. Un ordre similaire concernant la bande de Gaza a été abrogée lors de la mise en œuvre du «désengagement» plan, en Septembre 2005.

Les pouvoirs d'urgence (détentions) Droit , qui s'applique en Israël et remplacé l'arrangement administratif-de détention établi dans le Règlement d'urgence de la période du Mandat. Il est rare pour les résidents des territoires occupés d'être administrativement détenues en vertu de cette loi.

L'internement des combattants illégaux, qui est entré en vigueur en 2002. A l'origine, la loi était destinée à permettre la tenue de citoyens libanais qui étaient détenus en Israël à l'époque comme «monnaie d'échange» pour le retour des captifs et des organismes. Maintenant, Israël utilise la loi de détenir les résidents palestiniens de la bande de Gaza sans jugement.

La position de B'Tselem, c'est que le gouvernement d'Israël doit libérer tous les détenus administratifs ou de les poursuivre, conformément à une procédure régulière, pour les infractions qu'ils auraient commises. Tant qu'Israël continue de recourir à la détention administrative, elle doit le faire d'une manière qui s'accorde avec le droit international - que dans les cas les plus exceptionnels, lorsqu'il n'y a pas d'autre alternative, et de manière proportionnée. "

Hana Shalabi continuera sa grève de la faim jusqu'au jour de sa libération (Engl/fr)

Palestinian hunger striker's brother: she won't eat until she is free

Published Monday, February 27, 2012 Al-Akhbar, Reuters
 
The brother of a female Palestinian hunger striker has warned she will not stop her protest until she is freed.
Hana Shalabi has refused to eat since she was arrested in a violent raid and held without trial 12 days ago. Since beginning her strike she has kept in solitary confinement without access to her family, her lawyers said on Monday.
Taking strength from the success of Khader Adnan's campaign, Shalabi's brother said she had sworn to continue until she is released.
Israel struck a deal last week with Adnan persuading him to end his 66-day fast after assuring him that he would be released in April from his detention without trial.
“Her protest is an open hunger strike until she is freed. That is the one demand,” Shalabi's brother Ammar told Al-Akhbar.
Ammar said she had been arrested by Israeli security forces in a violent raid on Febraury 16.
“The army came to the house, and went around for five minutes beating everyone. But they were looking for her by name, they picked her up and dragged her out.”
“Her medical situation is bad, very bad. The army hit her and they are holding her in solitary confinement. She hasn't been allowed to see a doctor but a lawyer has been permitted.”
Like Adnan, Shalabi is being held under so-called administrative detention, where she can effectively be held without trial indefinitely.
Shalabi was held by Israel for 25 months under the system before she was released last October as part of a prisoner swap in which some 1,000 Palestinians were freed in exchange for Israeli soldier Gilad Shalit, who was held in Gaza for five years.
Israel has claimed she is active within Islamic Jihad, the same claim made against Adnan, but her brother called on the Israeli authorities to produce evidence to back up the charge.
“They say that she is an activist in Islamic Jihad, but they have arrested her under administrative detention because they have no proof,” he said.
“They just took her and gave her administrative detention and said she is a danger to the state of Israel because they don't have any evidence.”
Ammar said allegations of mistreatment were of great concern to his family and promised to protest for her release.
"Of course we are very worried and we are working all the time. We have a sit-in and God willing she will be freed."
Israel's Prisons Service denied the allegations. "The isolation was part of routine procedure to deal with hunger strikers and she was put in a cell on her own, but it was not solitary confinement punishment. Today she was returned to a cell with another inmate," spokeswoman Sivan Weizman said.
"There has been no mistreatment in prison. She was not searched by a male prison guard and she is getting visits. Indeed, she has not complained of mistreatment while in the custody of the Prisons Service," Weizman added.
Human rights groups have condemned detention without trial. Amnesty International has called on Israel to either release or charge all prisoners held under the law.
Israeli authorities say the procedure is used in some security-related cases and helps to protect confidential sources from exposure in court.
Qaddoura Fares, the chairman of the main Palestinian prisoner's organization, said 310 Palestinians are in administrative detention. He said that since the Shalit deal, 15 Palestinians have been rearrested and six are still in jail.

Hana Shalabi est en grève de la faim depuis le 16 février, date de son enlèvement

lundi 27 février 2012 - 11h:53
Ma’an News


Hana Shalabi, prisonnière palestinienne en Israël, a été placée en isolement, dans une volonté de la punir pour sa grève de la faim, a déclaré ce lundi une avocate du ministère palestinien pour les détenus. 
 
(JPG)
 
La mère de Hana Shalabi tient un portrait de sa fille - Photo : MaanImages
 
L’avocate Shireen Iraki a déclaré que les autorités de la prison de Hasharon ont placé Shalabi en isolement. La santé d’Hana Shalabi est en train de se détériorer, a-t-elle ajouté, et elle n’a été examinée par aucun médecin depuis qu’elle s’est mise en grève.
Hana Shalabi, du village de Burquin au nord de la Cisjordanie, est détenue sans inculpation depuis son arrestation [kidnapping par les troupes d’occupation] survenue le 16 février. Elle a annoncé une grève de la faim immédiate après que les soldats l’ait enlevée dans sa maison familiale dans le district de Jénine.
Shalabi fait savoir par son avocat qu’elle n’a pas peur de la mort et qu’elle continuera de refuser la détention administrative.
Hana Shalabi avait été libérée en octobre 2011 lorsque le Hamas a obtenu la libération de plus de 1000 Palestiniens dans les geôles israéliennes en échange d’un soldat israélien capturé [par la résistance palestinienne].
Elle avait déjà passé 25 mois en détention administrative selon des procédures qui permettent à Israël de garder les Palestiniens emprisonnés pendant un nombre illimité de périodes renouvelables de six mois, sans procès ni publication d’acte d’accusation, en exploitant des lois datant de l’occupation britannique.
Quatre mois plus tard, Shalabi s’est retrouvée en prison selon les mêmes ordres de détention. Trois autres détenus libérés dans le cadre du même accord ont été de nouveau arrêtés par les forces israéliennes d’occupation la semaine dernière.
Israël garde prisonniers 309 Palestiniens en détention administrative, selon les chiffres publiés par l’organisation Addameer qui défend les droits des prisonniers. Il y a actuellement six femmes palestiniennes détenues en Israël.

 http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
Traduction : Info-Palestine.net

FOA Friends of Al Aqsa : Free Hana !

Action Alert: Free Hana - Stop Administrative Detention

NEWS / Posted by Administrator / Tuesday, 28th February, 2012 
 
 
 
Hana Al-Shalabi, 30, is on her 12th day of hunger strike to protest against her administrative detention by Israel. Administrative detention allows the military to detain prisoners indefinitely, without charging them or making them stand trial.
 
There are 309 Palestinian prisoners currently being held under administrative detention by Israel. Their situation has recently been highlighted by Khader Adnan’s hunger strike. He was kidnapped from his home in the West Bank by occupation soldiers on 17 December 2011 and began his hunger strike the day after as the only means available to him to protest against this treatment. For 66 days, he refused food and water even though his health seriously deteriorated and was likely to lead to his death.
 
Khader’s hunger strike highlighted Israel’s policy of ‘administrative detention’, a violation of international human rights. Article 9 of the International Covenant on Civil and Political Rights (ICCPR) says that no person should be "subjected to arbitrary arrest or detention".
 
His cause was taken up by grass root activists and gained huge support on twitter, which finally attracted mainstream coverage.
 
Khader finally ended his hunger strike after Israel agreed not to renew his administrative detention on April 17. This was branded ‘insufficient’ by Amnesty International who called for his immediate release and the end to administrative detention.
 
If campaigners had not put the international spotlight on Khader Adnan, he would have probably died in Israeli detention. As Richard Falk, United Nations Special Rapporteur on Palestinian human rights commented; "Keeping Mr Adnan alive was also seen by Israelis as a means to avoid a wider scrutiny of the institution and practice of administrative detention."
 
Hana Al Shalabi is now in the 11th day of her hunger strike. She was originally arrested and detained under administrative detention on the 14th September 2009. Hana was released on the 18th October 2010 as part of the prisoner release deal but was re-arrested on February 17th and has been on hunger strike since. According to Addameer, a Palestinian organisation to support Palestinian political prisoners Hana has been subjected to sexual harassment and physical violence during her interrogation.
 
Hana’s plight needs to be brought to the world’s attention so that she, along with the other 308 Palestinians held under administrative detention can be put on trial or released. For decades, Israel has used administrative detention to arrest and imprison Palestinians without cause. Many never know why they are being held and face months if not years imprisoned. This will only stop if the right pressure and influence is exerted and it should be lead by the British Government.

Action:

Contact your MP and inform them about the case of Hana Al-Shalabi, and the other 308 prisoners held under a policy of ‘administrative detention’ by Israel. Inform your MP that Israel is breaking international rights under Article 9 of the International Covenant on Civil and Political Rights (ICCPR) which says that no person should be "subjected to arbitrary arrest or detention".
 
Ask your MP to write to the Foreign Secretary to ask him to formally condemn administrative detention and call for the immediate end of its use by Israel.
 
You can find your MP’s contact details here.
 
Please cc: Alistair Burt MP, Foreign Office Ministerpsministerburtaction@fco.gov.uk

http://www.criminaljusticedegreesguide.com/ : Les 10 meilleurs chansons sur la prison

10 Best Songs About Prison


February 27, 2012

"I Want to Hold Your Hand," "Breaking Up is Hard to Do," "Dance the Night Away:" these are three of the most well-worn lyrical themes found in pop songs. But dig a little deeper into the 20th and 21st century songbook, and you’ll discover a large and varied repertoire of music directly inspired by the prison experience. In fact, there are so many examples in blues, country, rock, and hip hop of songs about prison, that you could argue getting locked up is as common a subject for a song lyric as boy meets girl. Here are 10 classic songs, most of them widely known, that support this point.
  1. "Folsom Prison Blues (Live)" performed by Johnny Cash

    This is the opening number from the 1968 live album At Folsom Prison, recorded by the late great Johnny Cash before a loud, rowdy, and — as you can hear right after Cash introduces himself — thoroughly appreciative audience. "Prisoners are the greatest audience that an entertainer can perform for," writes Cash in the album’s liner notes. "They’re not ashamed to respond and show their appreciation."
  2. "Mama Tried" performed by Merle Haggard

    Merle Haggard’s classic "Mama Tried" simply and concisely conveys the feelings of its guilt-ridden narrator, a young "one and only rebel child," who ignores his mother’s pleas to straighten up and behave and ends up in prison serving "life without parole." The respect the young imprisoned man now affords his mother comes across in Haggard’s lyrics and delivery, and offers a glimpse of redemption in the bleakest of circumstances.
  3. "Jailbreak" performed by Thin Lizzy

    Probably the cheeriest song on this list, Thin Lizzy’s "Jailbreak" is more of a metal club banger than a realistic account of escaping from an actual brick-and-mortar prison. It’s quite possible Thin Lizzy lead singer Phil Lynott just liked the threat and aggression implicit in the word "jailbreak" and crafted a lyric around it. "Jailbreak," along with "The Boys Are Back In Town," made Thin Lizzy international superstars, and both songs enjoy eternal rotation on American FM radio.
  4. "Chain Gang" performed by Sam Cooke

    Singer Sam Cooke composed, arranged, and produced nearly all of his recorded output. He’s also responsible for some of the most powerfully socially conscious songs of the 20th century, including the well-known "A Change Is Gonna Come." "Chain Gang," released in 1960, was inspired by a chance meeting with a chained group of prisoners working on a highway Cooke was traveling during a tour. The background chant is quite consciously reminiscent of the rhythm and cadences heard on field recordings of actual prisoners, including "Po’ Lazarus," included on this list.
  5. "The Mercy Seat" performed by Nick Cave and the Bad Seeds

    Recorded while lead singer Nick Cave was in the throes of heroin addiction, the first-person lyrics of "The Mercy Seat" describe the conviction and impending electrocution of an unrepentant prisoner who may or may not be innocent of his crimes. Cave and the Bad Seeds have performed this song in a variety of ways, sometimes slowing down the tempo and stripping down the number of accompanying instruments. The relentless panicked poetry of the lyrics and simple melody of the refrain make this song a contemporary example of prison folk blues.
  6. "Murder Was The Case" performed by Snoop Dogg

    Recorded in 1994 for the soundtrack to the short film of the same name, "Murder Was The Case" dropped at a time when murder, and the possibility of gang violence, was either subtly or explicitly referenced in the lyrics of both East and West Coast rappers. On this track, Snoop Dogg is resurrected from a certain death by shooting thanks to a deal he makes with the devil who, as the devil is wont to do, sends him to prison once their deal is broken.
  7. "Po Lazarus" performed by James Carter and prisoners

    Beginning back in the 1930s, folklorist and historian Alan Lomax and his father, John, visited several prisons in the South to record and archive the inmates’ work songs. This 1959 recording by Lomax of a group of Mississippi prisoners singing the work song "Po’ Lazarus" appears on the Grammy award-winning film soundtrack O Brother Where Art Thou? James Carter, the lead singer heard on "Po’ Lazarus," was tracked down by the producers of the soundtrack, paid $20,000, and credited for his decades-old performance.
  8. "Women’s Prison" performed by Loretta Lynn

    Country singer and songwriter Loretta Lynn has never been one to pull punches when it came to the lyrics of her songs. Over the course of her career, she’s written and sung songs about spousal abuse, infidelity, and the pill, much to the horror of conservative country radio, and on more than one occasion had her music banned from the airwaves. "Women’s Prison," another great addition to Lynn’s repertoire of blue-collar women’s songs, comes from her comeback album Van Lear Rose, produced by young rock singer and guitarist Jack White.
  9. "Black Steel in the Hour of Chaos" performed by Public Enemy

    "I got a letter from the government / the other day / opened it and read it / it said they were suckers!" So begins Public Enemy’s "Black Steel in the Hour of Chaos," featuring a harrowing lyric by MC Chuck D describing his arrest and imprisonment for dodging the draft and an ensuing prison riot and breakout. It’s a fantasy of course, but one inspired by the reality of America’s out-of-control military and prison industry.
  10. "Back On The Chain Gang" performed by The Pretenders

    While the lyrics to "Back On The Chain Gang" aren’t explicitly about prison, the background chant in the refrain, directly referencing Sam Cooke’s "Chain Gang," and lines describing separation of two friends or lovers by "the powers that be," speak to a poetic "prison" from which there may be no escape. This song was written as an elegy for The Pretenders’ founding guitarist James Honeyman-Scott who died of an overdose early in their career. Perhaps referring to the troubled Honeyman-Scott, lead singer and songwriter Chrissie Hynde vows that those powers will "fall to ruin one day / for making us part."

mercredi 22 février 2012

Le Journal de Souad : Malines

 Photo Marcel Mussen


Malines.

Après Arlon, Bruges, Merksplaats, voilà la prison de Malines.
Le samedi, je m'y rends et de temps en temps je résiste : je préviens mon frère le vendredi que je ne viendrai pas.
J'ai 20 ans, je veux réussir, j'essaie de me détacher car, après les peines de prison purgées, il y a bien sûr le retour à la maison.
Avec le retour à la maison il y a, après quelques semaines au grand maximum, le retour de la drogue.
Alors cela implique leur changement ou leur isolement mais rien ne se passe comme on l'aurait souhaité, rien n'a abouti, la déception est trop grande.
J'essaie de me durcir mais ma raison me rattrape : je sais que la drogue nécessite un suivi et pas une condamnation de 4 ou 5 ans purgés aux deux-tiers pour les récidivistes. Mais dites-moi comment on ne récidive pas, dites-le moi ?
Qui a réussi à nous apporter cette solution entre 4 murs et l'éveil, l'horreur de se retrouver à nouveau enfermé ?
Combien de fois j'ai vu mon frère derrière le carreau dans un état piteux, sanglots ravalés pour ne pas me heurter.
Qui libérera ma mémoire ? Lui, chaque fois qu'il est libre il s'endort, mais moi je n'y arrive pas. Cela veux dire que pour l'heure nous devons nous préparer à l'éventualité de perdre 4 membres de la famille.
Je sais aussi qu'après une certaine limite on est en danger, et nous en avons fait l'expérience.
Alors, combien de familles vivent ce drame et surtout dans quelles circonstances prévoit-on la réinsertion de ces enfants ?
La période où mon frère est à Malines.
Ma sœur est décédée cet été, c'est un drame qui nous désunit en apparence mais on souffre tellement...
Lui, je le vois comme un zombie, il tourne à vélo pour s'approvisionner, il se reproche tellement de choses et on se reproche mutuellement des choses dans un silence qui nous tue. C'est une arme à double tranchant : on s'aime mais on s'aime mal.
Puis, un jour comme un autre, j'arrive de mes cours : arrestation spectaculaire pour un gars qui ne tient même pas debout.
Je m'en souviens comme si c'était hier. Ma mère ne dit plus rien. Elle a perdu dans un accident, il n'y a même pas trois mois, sa fille de 10 ans.
Elle nous aime et nous accuse, elle nous blesse et nous, on culpabilise et on fini par l’éviter.
J'ai enfilé un costume qui ne me sied guère, j’arrête pas de sortir ; le vide, ce vide m'habite de plus en plus.
Je sors mais ne me sens bien nulle part, je vais tout de même aller à Malines plus d'un an et demi.
Quand, à des moments de ma vie, je suis heureuse, je suis rattrapée, encerclée. Comment vivre la joie dans des circonstances pareilles. Pour l'heure, peu m'importe si on me juge : c'est ma vie et c'est ainsi que je l'ai vécue.

Le Journal de Souad : D'Arlon à Bruges

Photo Marcel Mussen


D'Arlon à Bruges

Je suis sur un quai, Bruxelles gare du Midi, je ne sais trop si je suis heureuse ou fatiguée, je suis tiraillée.
C'est lundi matin, pour les autres, il y a cours, mais moi, lundi, je brosse presque deux fois par mois.
Ce quai direction Bruges me porte d'un monde ordinaire à un autre extra-ordinaire.
Je suis comme toutes les ados de 17 ans en apparence, je m'habille, je me coiffe comme elles et j'ai même leurs attentes.
Pourtant je suis là, debout, direction la prison de Bruges : mon frère y a été transféré.
Avant cela, il était à Arlon avec son cadet.
Il y a, durant mes déplacements, une multitude de questions qui me bousculent, mais personne pour y répondre.
Cela fait environ deux années que, régulièrement, je voyage seule par le train, à raison d'au moins une fois par semaine.
Je suis allée pratiquement tous les samedis à Arlon. Mon train partait à 6h 21, arrivée à 9h30.
Je continue d'y aller après le transfert, mais il faut en plus que je me rende à Bruges deux fois par mois.
Les voilà séparés les deux frères et, curieusement, je me sens scindée aussi.
J'ai toujours cette culpabilité si je n'arrive pas à leur rendre visite ; un sentiment d'injustice profonde qui me ronge.
Je suis libre et eux pas, je ne supporte toujours pas l'idée de l'enfermement.
Parfois, j'ai l'impression que ma liberté se résume à mes trajets car je me dirige vers eux, et le retour me laisse souvent un goût amer : je revois les visages me saluant de loin, ces uniformes qui différencient les individus, cet habit qui les stigmatise, cet habit de la honte, cet habit qui discrimine.
Puis les visages disparaissent et les sentiments de révolte s'immiscent, tels des orages.
J'ai compris très vite, même trop vite, mais cela ne m'a pas toujours servi.
J'ai crié souvent haut et fort que la drogue aliène, que la drogue est le moteur néfaste d'une jeunesse en quête de reconnaissance.
Mais je suis toujours passé pour un être sensible, fragile ; ce que j'ai appris sur moi, c'est qu'on est plus fort si on regarde la vérité et qu'on admet les conséquences de ce ravage.
Les prisons enferment une majorité de jeunes entre 18 et 25 ans, l'âge est révélateur : il y a un manquement grave et on ne se soucie pas de l'effet boule de neige.
Rien n'est tout à fait noir ou tout à fait blanc, personne ne rêve de cette vie-là, c'est tout ce que je peux dire.

“He’s shown by his steadfastness that we can be victorious”

 
Ismael Mohamad / United Press International

Deal reached to end Khader Adnan’s detention by 17 April; 66 day hunger strike ends

Lawyers for Khader Adnan have reached a deal with Israel for Adnan to be released on 17 April, Addameer announced today via Twitter. Khader Adnan has agreed to end his hunger strike. Addameer said the deal appears to meet minimum conditions Adnan had previously communicated to lawyers.
Adnan has been on hunger strike for 66 days against his “administrative detention” by Israel without charge or trial. Addameer is a Palestinian prisoners rights group whose lawyers have been closely following Adnan’s case.
According to the deal, Adnan will be released on 17 April – three weeks before the original 8 May expiry of his current administrative detention order. But under the deal his admistrative detention order would not be renewed. Israel has typically renewed administrative detention orders repeatedly.
Early reports in some media reports said Adnan had agreed to end his hunger strike, but as of just before 4pm local time in Palestine, Addameer tweeted in Arabic that a lawyer for the group was waiting for permission to visit Adnan to “confirm his decision.”
Just before 5pm local time, Addameer tweeted in Arabic that its lawyers had still not been allowed to see Khader Adnan:
Prison authorities are still preventing Addameer’s lawyer from entering to visit the prisoner, and we have received no decision from Khader Adnan about stopping the hunger strike.
Final confirmation came this evening from Physicians for Human Rights - Israel, one of whose doctors visited Adnan.

Family “ecstatic”

The Associated Press reported that it had spoken to Randa Adnan, Khader’s wife:
Adnan’s wife, Randa, was ecstatic over the news.
This is of course a victory,” she said in a telephone interview. “The Israelis had no proof and that’s why they’ve agreed to these four months,” she said. She laughed, and supporters could be heard screaming with joy in the background.
He’s shown by his steadfastness that we can be victorious,” she said.

Minimum requirements”

A press release from Addameer gave more information about the possible shape of a deal:
On Khader’s 66th day of hunger strike in protest of his administrative detention and inhuman and degrading treatment by the Israeli authorities, one of Khader’s lawyers negotiated a deal with the Israeli military prosecutor that Khader will be released on 17 April instead of 8 May and that his administrative detention order will not be renewed. Addameer lawyer Samer Sam’an is actively working to gain permission to visit Khader to confirm whether or not he will continue with his hunger strike.
Khader previously stated to Addameer lawyers that though he was calling for his immediate and unconditional release, the minimum requirements he would consider for ending his hunger strike would be the guarantee that he would not receive a new administrative detention order and that his duration of detention would be considered from the date of his arrest on 17 December 2011 and not from the date that he received his administrative detention order on 8 January 2012. The provisions of the deal reached today as announced by the lawyer involved do meet these minimum requirements.
Addameer reiterated grave concern for Adnan’s health even if he ends his hunger strike:
Addameer’s main concern remains Khader’s health, in critical condition after over two months of hunger strike. Whether or not Khader continues his hunger strike, he must receive proper arrangements for observing his health condition, which will likely now have irreversible consequences. If he does decide to end his hunger strike, the potential complications from such a protracted hunger strike will require urgent and trusted care, which can only be provided if he is released.

Confirming deal, Israel government spokesman also repeats baseless accusations

News of the deal was confirmed by Israeli government spokesperson Ofir Gendleman over Twitter. Gendleman stated that Khader Adnan “will finish his sentence on April 17, if there’s no new evidence. If he returnes to violence & terror, he will be arrested again” and in a second tweet stated, “The Supreme Court did not decide to release #khaderadnan. His attorney reached an agreement w/ the State prosecution. He wasn’t exhonerated.”
Gendleman’s allegations against Adnan it must be noted are just that. Adnan was never charged with any crime by Israel, and it seems unlikely Israel would release him if it had any evidence whatsoever to back up such lurid claims. Nor has Adnan been “sentenced” - a term usually used in relation to punishment for a crime of which a person has been convicted.
Earlier this morning, Aljazeera English had caused confusion by reporting that Adnan was to be released before it had been confirmed. Even now, the information is somewhat confusing, and should be treated with caution until more emerges.
This post will be updated as information becomes available.

mardi 21 février 2012

Danny Morrison for Khader Adnan


On behalf of the Bobby Sands Trust, its secretary Danny Morrison has called upon the Israeli government to immediately release Palestinian prisoner Khader Adnan who is close to death. 

Danny Morrison said: “Here in Ireland the British government’s prime minister Margaret Thatcher thought that she could break the will of our struggle by killing our prisoners who were hunger striking for their rights as political prisoners. She was wrong and the violence that the British sewed only reaped a whirlwind of resistance but at a heavy cost in Irish and British lives. The lesson from history is that one must talk and negotiate and recognise the rights of people to be free and to be free from injustice and persecution.

“An earlier British prime minister, Ted Heath, thought that he could also break us through the use of ‘administrative detention’, that is through the use of internment-without-charge-or-trial, which is the pretext used by the Israelis for imprisoning Khader Asnan against whom they have no evidence. People in Derry who marched against internment were massacred on Bloody Sunday and fourteen of them were killed by British paratroopers. Again, that did not break us but only made us more determined to fight for our rights.

“It is probable that Israeli rulers are so hardened that they cannot find it within themselves to exercise clemency and resolve this hunger strike. They possibly do not even care what effect their behaviour has on their reputations and how people around the world view Israel’s behaviour with disgust. But they cannot win over the Palestinian people – even should Khader Adnan lose his right to life.

“It was a great Irishman, Terence MacSwiney, the Mayor of Cork, who was arrested by the British and went on hunger strike to the death, who said: ‘It is not those who can inflict the most but those who can suffer the most who will conquer in the end’.

“The thoughts of Irish republicans throughout Ireland are with Khader Adnan and his family and we hope that he wins his right to freedom.”

dimanche 19 février 2012

AN IRISH SONG for KHADER ADNAN (with lyrics) by David Rovics








Khader Adnan's current hunger strike, presumably to the death, is more than a little reminiscent of the IRA hunger strikes of 1981. As, no doubt, the Israeli occupation of Palestine is more than a little reminiscent of the British occupation of Ireland, most particularly during the Troubles.

Lyric:

Khader Adnan, Bobby Sands

Khader Adnan grew up near Jenin City
You could say he was a product of his time
Ever since he was a kid he'd get arrested
Though he was never charged with any crime
Spending half his life in prison
A life lived like so many of his friends
Arbitrary and indefinite detention
Never knowing if your jail time would end
Khader Adnan was arrested last December
Again he wasn't told the reason why
He was shackled, he was beaten, he was tortured
There beneath the Middle Eastern sky
Perhaps there was a moment when he realized
That right then, with his body, he'd say no
But from then on he refused to eat another meal
Like in Belfast not many years ago

Khader Adnan grew up in a war zone
But all the tanks and planes were only on one side
It was a type of war that they call occupation
Settlement, removal, fratricide
And anyone who talked about resistance
Who thought they did not deserve to be a slave
Would be looking down the barrel of a gun
And often find themselves inside an early grave
Khader Adnan loves his wife and daughters
And he likes to eat his daily bread
But in prison he can't see his children
Or live life with the lady that he wed
So on behalf of all the children without fathers
He decided he had to strike a blow
He said I will have dignity or death
Like in Belfast not many years ago

Each time Khader Adnan was arrested
In prison he would learn a little more
And soon he became the teacher
And he'd talk about the times that came before
They talked about civil disobedience
They talked about the ballot and the gun
They talked about the Occupied Six Counties
And the H Blocks in 1981
Khader Adnan talked of perseverance
And how someday their people might be free
How someday they might hear their children laughing
Unafraid, how someday things could be
And then at 3:30 on one morning
The soldiers came, their rifles pointed low
And they took Khader Adnan from his family
Like in Belfast not many years ago

They say Khader Adnan is a terrorist
Just like they said of Bobby Sands
Because he dares speak out against injustice
Because he dares to make a stand
Because he dares believe that he is human
And he does not deserve to live this way
Because he dares to consider an alternative
Because he dares imagine a new day
Khader Adnan lost his liberty before he was born
To fight for life it's death he must embrace
But just like others come before him
There are others waiting to take his place
And even the great powers can lose interest
In supporting such a vicious status quo
Because you can't break a man who won't be broken
Like in Belfast not many years ago

Former hunger striker Raymond McCartney (SinnFein) for Khader Adnan

Photo : Raymond McCartney pendant sa grève de la faim en 1980

The first hungerstrike, undertaken by seven republican volunteers began on October 27th 1980.Brendan Hughes the I.R.A Officer Commanding the prison would lead the prisoners on the strike followed by six others John Nixon, Sean McKenna, Raymond McCartney, Tommy McKearney and Leo Green.Five basic demands had been drafted by the prisoners beforehand and made public.These demands were basically political status in another form:
The Five Demands:
1. The Right not to wear a prison uniform;
2. The Right not to do prison work;
3. The Right of free association with other prisoners;
4. The Right to organize their own educational and recreational facilities;
5. The Right to one visit, one letter and one parcel per week.


Former hungerstriker Raymond McCartney for solidarity with Khader Adnan


samedi 18 février 2012

Pour Khader Adnan par Reham Alhelsi

Palestine - 17 février 2012

Khader Adnan : 61 jours de détermination légendaire

Par Reham Alhelsi

Cher frère, cher camarade,

Tandis que tu continues de défier l'oppression et que tu continues de lutter pour la liberté, en ton nom et au nom de chaque Palestinien et au nom de chaque être humain de conscience, écoute les voix autour de toi, écoute les voix des murs du donjon qui te retient captif, écoute leur murmure silencieux, honteux d'emprisonner ton esprit digne, honteux de t'enterrer vivant, honteux devant ta fermeté. Écoute ton corps qui brise les limites de la faim, brise les limites de la souffrance. Écoute ta volonté qui brise les murs des donjons, écoute ton courage qui défait l'oppression, écoute ta voix qui brise le silence. Et écoute les voix par delà ta cellule sombre et froide ; écoute-les voix qui s'élèvent et se renforcent chaque jour et chaque heure, écoute-les scander ton nom, écoute-les exiger ta libération, écoute-les répéter tes paroles : ma dignité est plus précieuse que la nourriture.
Khader Adnan : 61 jours de détermination légendaire
Écoute les milliers de mères palestiniennes : écoute-les se rassembler en face des immeubles de la Croix-Rouge, marcher à travers les rues de Ramallah, Bethléem, Jérusalem, Naplouse et Gaza, protester en face des geôles israéliennes. Écoute-les alors qu'elles embrassent les photos de leurs enfants, caressent leurs visages chéris de leurs doigts. Écoute-les murmurer les noms de leurs enfants, écoute-les murmurer ton nom, assises devant leurs maisons, comptant les jours, les heures, les minutes avant ton retour, avant le retour de chacun de vous. Écoute les milliers de mères palestiniennes dire : J'ai deux fils en captivité : Mohammad et Khader... Baism et Khader... Amal et Khader... Issa et Khader. Écoute-les dire : chaque prisonnier dans les geôles israéliennes est mon fils, chaque prisonnier dans les geôles israéliennes est ma fille, parce qu'un Palestinien n'a pas qu'une seule mère, il a des milliers de mères. Écoute-les essuyer leurs larmes, car la douleur d'une seule mère palestinienne est la douleur de toutes les mères palestiniennes. Écoute-les alors qu'elles lèvent haut la tête, de fierté parce que leurs enfants sont des héros, leurs enfants écrivent l'histoire, combattent l'oppression avec leur simple volonté, défient le silence du monde, défient l'injustice. Écoute ta mère et chaque mère palestinienne te dire : Allah yerda ‘alek yamma.

Écoute les milliers de prisonniers palestiniens enfermés derrière les barreaux sionistes ; écoute-les dans les cellules d'interrogatoire, défiant la torture, refusant de se soumettre et disant : nous sommes Khader. Écoute-les dans les donjons obscurs, défiant le harcèlement, combattant contre l'injustice et disant : nous sommes Khader. Écoute-les sur leurs lits de souffrance, défiant la douleur, défiant la négligence médicale et disant : nous sommes Khader. Écoute-les dans les cellules d'isolement, défiant le temps et l'espace, défiant la mort et disant : nous sommes Khader. Écoute leurs voix pénétrer les murs des donjons et dire : nous sommes Khader. Écoute leurs voix qui traversent les murs des prisons, réduisent les distances entre une geôle sioniste et l'autre et unissent tous les prisonniers palestiniens. Écoute-les dire : Khader, tu n'es pas seul, ton message est le nôtre, ta lutte est la nôtre, ta souffrance est la nôtre, ta faim est la nôtre. Écoute-les frapper les murs des donjons, espérant réveiller le monde endormi. Écoute-les se joindre à ta grève de la faim, un seul corps palestinien, déterminé à briser les liens des oppressions, déterminé à faire tomber les murs de la captivité, déterminé à être libre.

Écoute les millions de Palestiniens ; écoute les hommes et les femmes, écoute les enfants, des jeunes aux vieux. Écoute les Palestiniens en Palestine occupée et les Palestiniens en exil forcé. Écoute-les marcher tous les jours dans les rues de Palestine occupée, protestant en face des geôles sionistes, rejoignant les grèves de la faim et installant des tentes de soutien et exigeant la justice pour Khader, exigeant notre libération, exigeant la libération de chaque prisonnier palestinien. Écoute les écoliers palestiniens écrire ton nom sur leurs cahiers et chantant pour la liberté, écoute les étudiants palestiniens chantant ton nom et racontant des histoires de résistance et de détermination. Écoute la jeunesse palestinienne porter la flamme, continuer la lutte, jurer qu'elle n'abandonnera jamais, qu'elle ne se rendra jamais, jusqu'à ce que chaque prisonnier palestinien soit libéré, jusqu'à ce que la Palestine soit libérée, de la Rivière à la Mer. Écoute les ouvriers, les fermiers et les enseignants, écoute-les défier l'oppression, faire face à l'occupation avec leurs corps nus et se tenir autour de toi. Écoute les masses en marche déclarer au monde : ta captivité est notre captivité, ta liberté est notre liberté.

Écoute la Palestine ; écoute Haifa, écoute Beisan, écoute Naplouse et écoute Jérusalem, écoute Gaza, écoute Um al-Fahim, écoute Nazareth et écoute Jenin. Écoute ton nom résonner dans la vieille ville de Jérusalem, résonner dans les rues étroites des camps de réfugiés, résonner dans les champs et les plaines de Palestine. Écoute chaque maison murmurer ton nom ; chaque maison palestinienne est ta maison, chaque village palestinien est ton village. Écoute ta mère Palestine ; écoute-la parler de ta fermeté en face de l'oppression, qui fait se tenir droits et fiers les oliviers, qui fait danser les ruisseaux pour épeler le mot dignité. Écoute ta mère Palestine crier de douleur ton nom, faire pleurer le ciel, se cacher le soleil de honte derrière les nuages. Écoute les mots de la Palestine : ce sont mes enfants, ils sont ma fierté. Écoute la Palestine une, unie, derrière toi.

Écoute les gens de conscience partout ; écoute les partisans de la justice exiger que justice soit faite pour toi et tes camarades. Écoute-les bâtir des ponts de solidarité avec toi et avec tes camarades partout, en tout lieu. Écoute-les briser les frontières, tendre leurs mains pour tenir les tiennes. Écoute-les se rassembler pour toi, pour chaque prisonnier palestinien. Écoute-les se réunir pour la justice, pour la Palestine. Écoute-les dire : انا خضر, I am Khader, Ich bin Khader, Je suis Khader, Ta’ Me’ Khader, jo soc’ Khader, Khader naiz, 我卡德尔,olen Khader, eu son Khader, saya Khader, Είμαι Καντέρ, 私はKhader午前, मैं कादर हूँ, saya pagi Khader, jestem Khader, estoy Khader, Я Кадер, من خدر, ben Khader.

Et si tu écoutes attentivement, tu entendras autre chose...

Tu entendras le déshonneur de la Ligue arabe, trop affairée à des projets de guerre pour entendre ton cri pour la justice, trop pressée de faire plaisir aux impérialistes pour entendre ta souffrance, trop occupée à normaliser avec les sionistes pour prêter attention à ta lutte. Tu entendras la couardise des aboiements et des menaces des geôliers sionistes. Tu entendras leur défaite dans les bruits des balles et des grenades lacrymogènes, tirées sur des protestations et des tentes de soutien, pour taire ton nom. Tu entendras la fausseté des paroles timides de "condamnations" de ceux qui affirment "soutenir les droits de l'homme' mais ignorent nos droits légitimes. Tu entendras le mensonge dans les paroles prudentes de "soutien" de ceux qui affirment que "tous les hommes sont égaux" mais te considèrent "moins égal" parce que tu oses défier l'entité sioniste, tu oses défier l'injustice. Tu entendras le silence, rien, nichts, nada, de ceux qui se sont rassemblés non stop tous les jours pour la libération d'un soldat de l'occupation envoyé tuer et détruire, mais qui t'ignorent, toi et tes milliers de frères et sœurs retenus captifs dans les geôles sionistes pour avoir combattu l'oppression. Tu entendras le silence, rien, nichts, nada, de ceux qui se sont rassemblés non stop tous les jours pour la libération d'un soldat de l'occupation envoyé tuer et détruire, mais t'ont ignoré le premier jour de ta grève de la faim, ignoré le deuxième jour, le 10ème jour, le 30ème jour, le 50ème jour et t'ignorent le 60ème jour de ta grève de la faim légendaire. Écoute-les tandis qu'ils suintent la lâcheté à chaque minute de te grève de la faim, écoute leurs visages craquer, écoute leurs peur, écoute leur silence, écoute leur honte, écoute leur inhumanité. Ils veulent vaincre ta volonté, ils veulent que tu capitules, ils veulent que tu meures, parce qu'avec chaque jour, chaque heure, chaque minute de ta grève de la faim tu les exposes, tu exposes leur hypocrisie, tu exposes leur manque de conscience.

Cher frère, cher camarade,

Écoute ces voix : écoute les voix de ton peuple, de tes amis et de tes soutiens partout dans le monde. Écoute tes milliers de mères, écoute tes milliers de frères et sœurs, écoute tes milliers de camarades : leur voix est ta voix, leur lutte est ta lutte, leurs aspirations sont tes aspirations, leur liberté est ta liberté. Écoute leurs voix par delà les murs de ta cellule, écoute leurs voix qui s'unissent en une seule voix, écoute-les tandis qu'ils forment un seul corps pour t'étreindre et te protéger, pour te donner de la force. Écoute ces voix et sache-le : tu n'es pas seul. Écoute ces voix et sache que tu as vaincu l'injustice, que ta résistance a donné au monde une leçon, a dénoncé son hypocrisie, a brisé son silence. Écoute ces voix et sache que tu écris une épopée d'héroïsme, de détermination. Écoute ces voix et sache que nous disons au monde, d'une seul voix palestinienne : Oui à la douleur de la faim, et non, mille fois non, à la douleur de la soumission.


Signez la pétition exigeant la libération immédiate de Khader Adnan, qui est envoyée régulièrement au Comité International de la Croix-Rouge, au fur et à mesure des nouvelles signatures.


Traduction : MR pour ISM

De uitlevering van Nizar Trabelsi en de Amerikaanse verglijding

De uitlevering van Nizar Trabelsi aan de VS

15-02-2012 | Luk Vervaet
 
De Amerikaanse verglijding

Zou België ingaan op het verzoek van de Amerikaanse federale rechter Alan Kaye om de Tunesiër Nizar Trabelsi uit te leveren aan de VS? Sinds 11 april 2008, de dag dat België het verzoek voorgelegd kreeg, al vier jaar dus, houdt deze zaak het Belgisch gerecht, de minister van Justitie, de regering en de media bezig.
Eerst waren er drie jaar van gerechtelijke procedures gevoerd door de advocaten van Trabelsi, meesters Marc Neve, Chantal Moreau en Fernande Motte-Deraedt, om zich te verzetten tegen de uitlevering. Ze zijn er niet in geslaagd het Belgisch gerecht te overtuigen om het Amerikaans verzoek te weigeren. In juni 2010 maakten de Belgische rechtbanken hun uiteindelijke advies over aan de minister van Justitie: geen bezwaar tegen de uitlevering.
Als minister van Justitie van een aftredende regering die zich alleen nog met lopende zaken kon bezig houden en terwijl Nizar Trabelsi nog altijd in de gevangenis zat, had Stefaan De Clerck geen enkele wettelijke of andere verplichting dit dossier af te ronden voor zijn vertrek. Hij had het kunnen overmaken aan de nieuwe minister van Justitie, mevrouw Turtelboom, die al voor zijn deur stond te trappelen. Hij zat volgens eigen zeggen met zijn hoofd trouwens al volop op de vredige Vlaamse buiten. Al wat hem persoonlijk bezig hield, zo zei hij, was zo snel mogelijk zijn taken als burgemeester van Kortrijk weer opnemen: 'Ik ben bijna drie jaar federaal minister geweest maar dit hoofdstuk is nu afgesloten. Opnieuw burgemeester worden, dat vind ik een mooi perspectief''. (1)
Achteraf besef je dat dit toneelstukje over mooie perspectieven alleen moest dienen om andere ambities te verhullen. Eén week voor hij zijn ministerpost opgaf, besliste Stefaan De Clerck zijn sporen na te laten. Op 23 november 2011 zette hij zijn handtekening onder het verzoek tot uitlevering van Nizar Trabelsi. Heeft dit gebaar, helemaal op het eind van zijn mandaat, in de laatste dagen van een regeringscrisis die 535 dagen duurde, nog iets vandoen met gerechtigheid ? Of gaat het om een politiek gebaar dat aangeeft hoe België, na tien jaar crisis en oorlog tegen het terrorisme, verworden is tot niets meer of minder dan een Amerikaanse oorlogsbasis ? In dit verband is het parcours van De Clerck, van reformist tot The American friend, wellicht tekenend voor de evolutie van de hele Belgische politieke klasse.

De Clerck: van hervorming van het gevangeniswezen tot een opsluitingsbeleid op zijn Amerikaans

Wanneer Stefaan De Clerck voor het eerst minister van Justitie wordt, in 1995, in de regering Dehaene, wekt hij veel hoop. Al op 12 juni 1996 stelt hij een Oriëntatienota op over het strafbeleid en de strafuitvoering. De nota werd beschouwd als een vernieuwing van het strafbeleid in België. De Clerck pleit voor alternatieve straffen in plaats van opsluiting. Hij klaagt de inefficiëntie aan van de gevangenis op het vlak van recidive. Je vindt er een pleidooi ten gunste van een “selectief gebruik van de gevangenisstraf”. Dit betekent : “- minder snel overgaan tot het voorarrest, dat ook beperkt moet worden in de tijd. Invrijheidstelling onder voorwaarden lijkt meer aangewezen; - de prioriteit moet worden gegeven aan autonome repressieve maatregelen, die herstel en re-integratie beogen - een beleid van invrijheidsstelling dat geïndivualiseerd wordt - een evaluatie van de nadelige gevolgen van een te lange vrijheidsberoving voor de samenleving. " (2)
In september 1996 vertrouwt De Clerck professor Lieven Dupont de taak toe een wetsontwerp te schrijven over de principes omtrent het strafbeleid.
In 1997 schrijft hij een boek met de titel 'Het bos en de bomen. Justitie hervormen'. In zijn motivatie verklaart hij : “Al tientallen jaren staat Justitie in de kou. Tot voor kort, was het Belgische gevangenissysteem een weinig bekend aspect van onze samenleving. De gevangenis wekte nauwelijks de belangstelling van politici of van het publiek. Het ging wellicht om een wereld die we liever negeerden. Dit alles heeft ertoe bijgedragen dat de detentie niet enkel een fysiek isolement tot gevolg had, maar ook een sociaal isolement. " (3)
De Nota De Clerck van 96 wordt in 2000 gevolgd door de Oriëntatienota van het ministerie van Justitie van Marc Verwilghen. Over de beleidsvoorstellen van De Clerck en Verwilghen schrijft het CRISP (centrum voor sociaal-politiek onderzoek en informatie): 'De standpunten die beide ministers, ongeacht hun politieke familie, ontwikkelen op het vlak van strafbeleid, gaan mee met die stroming in de criminologie, die afstand neemt van een zuiver repressieve politiek die de fundamentele rechten van de gevangenen vernietigt.'  (4). Een benadering die duidelijk afsteekt tegen de Amerikaanse politiek van massale opsluiting met steeds langere straffen.
 
Maar dan is er de affaire Dutroux

Het dossier van de verdwenen en vermoorde kinderen veroorzaakt een breuk met de hervormingspolitiek en het zoeken naar alternatieven in het gevangeniswezen, hoe voorzichtig dit ook was. De affaire Dutroux brengt verschillende zaken aan de oppervlakte: een politieapparaat en een klassengerecht die zich niets of nauwelijks iets aantrekken van het lot van een verdwenen kind als dat uit de volksklasse komt; rivaliteit tussen verschillende politiediensten die pistes voor elkaar achterhouden, wat sommige kinderen het leven heeft gekost; het bestaan van netwerken van pedofielen die kinderen kopen om ze te misbruiken. De affaire Dutroux zet het vervolgen van seksueel misbruik van kinderen op de dagorde, zowel in België als op internationaal vlak. Je kan stellen dat de affaire Dutroux een globaal en negatief effect heeft gehad op de gevangeniswereld: voorwaardelijke invrijheidstelling wordt sindsdien voor alle gevangenen veel moeilijker. Er komt een repressiever beleid op alle niveaus. Termen als 'recidive' en 'veiligheid' worden sleutelwoorden in de politiek en in de media. De gevangenispopulatie telt nu meer seksuele delinquenten. Weinigen merkten op dat de zaak Dutroux niet alleen strafrechtelijke problemen aan de orde stelde. Ze had ons er bewust van moeten maken dat er in dit land niet alleen sociale miserie bestaat maar ook een seksuele miserie. En dat in beide gevallen de gevangenis niet de (enige) oplossing is.
De Clerck betaalt de kosten van de affaire Dutroux cash: na de mislukte ontsnapping van Dutroux neemt hij in 1998 ontslag als minister. De Clerck neemt dan het voortouw als voorzitter van de CVP, die hij omvormt tot CD&V. Nieuwe mislukking: onder zijn leiding kent zijn partij een serieuze verkiezingsnederlaag in 2003.
Wanneer De Clerck tien jaar later opnieuw minister van Justitie wordt, in december 2008, is alles anders. Hijzelf vaart niet langer een hervormingskoers. Maar vooral: na de affaire Dutroux was er ook 9/11 en de internationale oorlog tegen het terrorisme en een gevangenisboom zonder weerga, niet alleen in de VS maar ook in Europa.
 
Gevangenisboom

Eind 2010 (5) bevonden zich in de VS 2.266.832 personen in de gevangenis, aldus het Bureau voor Statistiek. Eind 2011 telde Groot-Brittannië 86.131 gevangenen (alleen in Engeland en Wales), Frankrijk 73.149 en Spanje 70.491.
Ook in België bereikt het aantal gevangenen een hoogtepunt: in 2008 zitten er in dit land 9.871 mensen achter de tralies, terwijl er maar plaats is voor 8.422. De gevangeniscapaciteit wordt opgetrokken tot 8.949 plaatsen in 2010. Maar in november 2010 waren er al 1.000 gevangenen méér dan in 2008, in totaal 10.846. Voeg daarbij nog eens 1.106 personen onder elektronisch toezicht en 1.914 anderen met strafopschorting.
In februari 2011 bereikt de gevangenispopulatie “de historische kaap van 11.044”, aldus de woordvoerder van de gevangenisadministratie (6) . Met als gevolg situaties zoals in Vorst waar 679 mensen opgesloten zitten terwijl daar maar plaats is voor 400. Er wordt alarm geslagen: “De aalmoezeniers, de islamconsulenten en de lekenconsulenten moeten de gevangen opzoeken in hun cellen en worden er geconfronteerd met situaties die steeds alarmerender zijn. Veel gevangenen beschikken slechts over een gewone matras naast andere gevangenen die een bed hebben, in veel te kleine cellen... Ze zijn erg ongerust dat de vaak weggewimpelde ontevredenheid van de gevangenen tenoverstaan van de onmenselijke behandeling die hen tebeurt valt, onvermijdelijk zal omslaan in een uitbarsting van geweld zonder voorgaande met alle schadelijke gevolgen vandien.” (7) "Het probleem van de overbevolking is bijzonder acuut in België, waar we aankijken tegen de verschrikkelijke score van 128,4 gedetineerden voor 100 plaatsen, tegenover een gemiddelde bezettingsgraad van 98,4% voor de Europese gevangenissen," schrijft het Rekenhof dat alle maatregelen van de laatste 15 jaar heeft onderzocht (8) . Het Rekenhof stelt : “Tussen 1991 en 2009, merkt men ook op dat het aantal veroordelingen tot meer dan vijf jaar is gestegen van 39% naar 65% ... Een andere veelzeggende vaststelling : in 2010 bedroeg het percentage van de veroordeelden 53%, 35% van de gevangenen bevond zich in voorlopige hechtenis en 10% zijn geïnterneerden. De toename van deze drie categorieën is aanzienlijk sinds 1990. Het aantal geïnterneerden is opgelopen tot 109%, er zijn 90% veroordeelden meer en een stijging van 69% van de gevangenen in voorlopige hechtenis...”
Voeg daarbij de 328 personen van boven de zestig die in de gevangenis verblijven: een toename van 180% in twaalf jaar tijd (er zijn 59 gevangenen tussen de 70 en de 80 jaar en 9 gevangenen zijn 80 of ouder). (9)
In deze impasse had de regering de keuze: ofwel radikaal van koers veranderen ofwel verder afglijden op de Amerikaanse piste en proberen de “achterstand” in te halen op het vlak van de overbevolking in de gevangenissen. De regering kiest de tweede optie.
In april 2008 stelt minister van Justitie Van Deurzen zijn Masterplan 2008-2012 voor. Hij beweert het hoofd te willen bieden aan de overbevolking en de onmenselijke omstandigheden in onze gevangenissen. Maar, net als De Clerck 10 jaar tevoren, zal Van Deurzen kort daarop ontslag nemen als minister van Justitie. De Clerck volgt zijn collega op. Dit keer wil hij geen risico's meer nemen. Hij gaat niets anders uitvinden dan het Masterplan dat nu zijn plan wordt. Hij verklaart : “In Kortrijk kreeg ik de kans om zeven bruggen te bouwen, nu kan ik op federaal niveau zeven nieuwe gevangenissen bouwen.” (10) . In cijfers uitgedrukt betekent dit plan: de bouw van 2.500 nieuwe cellen à 100.000 euro per cel (kostprijs in de jaren 90) voor een totaalbedrag van 250.000.000 euro. Op kosten van de belastingbetaler en ten gunste van de privé, die van A tot Z zal instaan voor de nieuwe gevangenissen, volgens de DBFM-formule: « Design, Build, Finance, Maintain » (ontwerp, bouw, financiering, onderhoud). De minister van Justitie De Clerck wordt een technocraat en een minister van gevangenisgebouwen en -immobiliën. Het Masterplan, dat 'een uitbreiding van de gevangeniscapaciteit en een menselijker infrastructuur' beoogt, wordt het antwoord en de mirakeloplossing voor alle kwalen.
Op 31 oktober 2009 zorgt De Clerck voor een Europese première: een conventie tussen België en Nederland maakt de overdracht mogelijk van 500 gevangenen uit de overbevolkte Belgische gevangenissen naar de gevangenis van Tilburg in Nederland. Kostprijs: 10 miljoen per jaar. De overdracht begint in februari 2010. Minder dan een jaar later is dit al niet meer voldoende: eind 2010 kondigt de regering aan dat er '150 plaatsen bijkomen in de gevangenis van Tilburg'.
Op 14 december 2010 keurt de ministerraad, in het kader van het Masterplan, de sluiting goed van 'de erg oude gevangenissen van Vorst, Sint-Gillis en Berkendael, die zullen worden vervangen door een nieuwe instelling in Haren in 2016'. Deze Brusselse mega-gevangenis zal een capaciteit hebben van 1.190 plaatsen. 200 cellen meer dan in de drie oude gevangenissen samen.
Wat je zou verwacht hebben van de hervormer De Clerck was een moratorium op de bouw van gevangenissen. Wat je had willen horen is dat de bouw van nieuwe gevangenissen niet de oplossing is. Hij kon gewoon steunen op Europa om dit standpunt te rechtvaardigen. In het rapport van het Comité voor de Preventie van Foltering van de Raad van Europa (CPT), na een controlebezoek aan de Belgische gevangenissen in 2009, staat dat 'het Comité voor de Preventie van Foltering wil onderstrepen dat de verhoging van de gevangeniscapaciteit het probleem van de overbevolking in de gevangenissen op zich niet kan oplossen. In veel landen – België inbegrepen – stelt men vast dat de gevangenisbevolking toeneemt naarmate dat de gevangeniscapaciteit toeneemt .' (11) Van De Clerck had je meer gratieverleningen verwacht (koninklijke of andere), snellere voorwaardelijke invrijheidstellingen van mensen die ervoor in aanmerking komen, van zieke of oude gevangenen, van vrouwen... om zo de gevangenissen te ontlasten. Gewoon omdat de onmenselijke omstandigheden veroorzaakt door de overbevolking onaanvaardbaar waren en blijven. We hadden moeten horen : op het vlak van het gevangeniswezen heeft België zich vergist, we zijn te ver gegaan, we kunnen niet verder op deze weg van massale en langdurige opsluiting, we moeten breken met een evolutie die ons op een muur doet afstevenen. Alle mensen die betrokken zijn bij het gevangeniswezen hadden gemobiliseerd moeten worden om oplossingen te zoeken op het vlak van de samenleving, de school, tewerkstelling, huisvesting, alternatieve straffen. Met als doel een zo laag mogelijke graad van opsluiting.
Maar niets van dit alles.
 
De Clerck : de auteur van de afschaffing van de doodstraf in België wordt de man die een uitlevering tekent naar een land dat foltering en doodstraf toepast

De doodstraf wordt in België niet meer toegepast sinds het einde van de Tweede Wereldoorlog. Maar de formele afschaffing ervan, op 13 juni 1996, is het werk van De Clerck. Het is zijn wetsontwerp dat gestemd werd in het parlement (120 afgevaardigden voor en 13 tegen) ter bekrachtiging van de volledige afschaffing van de doodstraf in België. Amnesty België schreef: 'Voor de toenmalige minister van Justitie, Stefaan De Clerck, is de doodstraf een daad van wraak. De afschaffing ervan moet beschouwd worden als een eerste schakel in de vernieuwing van het strafbeleid in België. De doodstraf was ook nutteloos geworden, vermits ze niet meer werd toegepast. En tot slot veroorzaakte ze juridische problemen met andere landen aan wie om uitlevering van misdadigers gevraagd werd.' (12) U hebt de laatste zin goed gelezen: een land waar de doodstraf nog altijd in de teksten staat, ook als die niet meer wordt toegepast, kan moeilijk om uitlevering van misdadigers vragen, die in andere landen vastzitten. Vijftien jaar later ondertekent diezelfde De Clerck de uitlevering van Nizar Trabelsi, opgesloten in België, naar een land dat niet alleen voorziet in de doodstraf in zijn teksten maar dat die doodstraf ook nog eens toepast met de regelmaat van een klok!
Nauwelijks twee maanden eerder, op 20 september 2011, tekende De Clerck nog een uitleveringscontract met de VS. “Op voorstel van de minister van Buitenlandse Zaken Steven Vanackere, momenteel op verplaatsing in New York voor de Algemene Vergadering van de Verenigde Naties, ondertekenden de minister van Justitie Stefaan De Clerck, minister van Binnenlandse Zaken Annemie Turtelboom en de US Attorney General Eric H. Holder vandaag in het Egmontpaleis in Brussel een akkoord met het oog op de Preventie van en de Strijd tegen de Zware Misdaad.. Dit akkoord zal de Belgische en Amerikaanse onderzoekers in staat stellen gegevens uit te wisselen in het kader van gerechtelijke en politie-onderzoeken, zoals vingerafdrukken en genetische gegevens (DNA) om de identificatie van eventuele terroristen en verdachten van zware misdaden te versnellen en te verbeteren.” (13) Met dit akkoord belooft België dus om “alle DNA-gegevens, vingerafdrukken, biometrische en biografische gegevens van misdadigers en potentiële terroristen in ons land” (14) door te geven aan de VS. Hiermee werd België het twintigste land ter wereld, dat een dergelijk akkoord tekent met de VS.
Om deze nooit geziene onderwerping van België aan de VS te begrijpen, moeten we verschillende elementen in aanmerking nemen.
Ten eerste is er de druk van de oorlog tegen het terrorisme, die de hele mentaliteit heeft gewijzigd. Die druk heeft zelfs de grootste twijfelaars onder de Europeanen in het Amerikaanse kamp (en aan het oorlogsfront) doen belanden. “Wie niet met ons is, is tegen ons”, zei Bush. En het politiek personeel in België heeft zijn kamp gekozen.
Vervolgens is er de verzwakte positie van België op het internationale vlak. Net als andere landen is België geconfronteerd met een economische crisis zonder voorgaande. Maar ze is ook geconfronteerd met een diepe institutionele crisis. Bij gebrek aan echte antwoorden op de economische crisis of bij gebrek aan een gegarandeerde institutionele toekomst op langere termijn (de regeringscrisis van 2010 tot 2011 is de langste ooit in heel de wereld), is de deelname aan de oorlog tegen het terrorisme en het gebruiken van terroristen als pasmunt een middel om zich vertrouwen terug te kopen op de internationale scène. Vooral dan tegenover de VS, waar we bijna volledig van afhangen. Die politiek wordt het middel om de rol van België op internationaal vlak te vrijwaren. Het middel om de positie van Brussel als Europese hoofdstad en zetel van de Navo te vrijwaren. Of het nu gaat om deelname aan de oorlog in Afghanistan (15), in Somalië, in Libië (16)... de laatste jaren heeft het trio Van Ackere, De Crem, De Clerck - alle drie CD&V, Nederlandstalige christendemocraten op sleutelposten als Buitenlandse Zaken, Defensie en Justitie - 'ja' gezegd op alle verzoeken van de VS en de Navo. Van het verzoek tot meer effectieve oorlogstroepen in Afghanistan, veel meer dan de reële capaciteit van dit land het toelaat, tot het verzoek om uitlevering van Trabelsi: dit trio heeft elk spoor van verzet vanwege de Belgische regering, hoe zwak ook, tegen de oorlogszuchtige politiek van de VS of de Navo uitgewist.
En tot slot is De Clerck lid en ex-voorzitter van de CD&V. Een partij die al tien jaar zwaar achteruit gaat bij de verkiezingen. Een partij die uitgehold wordt door een extreem-rechtse oppositie: van de nationalistische en pro-Amerikaanse NVA tot de extreem-rechtse partij Vlaams Belang, die samen de absolute meerderheid vormen in Vlaanderen. De CD&V, een traditioneel-rechtse partij, gebruikt de internationale scène om haar imago op te poetsen. Zo leverde de CD&V al de voorzitter van de Europese Raad, Herman Van Rompuy. De Amerikanen noemen De Crem « one of the United States’ strongest friends in the Belgian government » (een van de beste vrienden van de VS in de Belgische regering) (17). En het is een publiek geheim dat ook De Clerck ambities koestert op het internationale vlak, ver weg van Kortrijks vredige buiten.

1. Belga, 5 december 2011
2. Le monde pénitentiaire : des propositions à la réalité, CRISP/CH 1766-1767
6. http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/644664/nombre-record-de-11000-detenus-dans-les-prisons-en-belgique.html.
7. Les aumôniers, les conseillers islamiques et laïques des prisons lancent un cri d'alarme devant la surpopulation des prisons belges dans http://aumonerie-catholique-des-prisons.be
8. Un audit très critique sur la surpopulation carcérale, La Libre Belgique Annick Hovine, le 20/12/2011 ; http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/707811/les-prisons-debordent-et-le-phenomene-va-s-amplifiant.html
9. De Standaard 29 novembre 2010
10. http://www.stefaandeclerck.be/nl/na-een-pijnlijke-start-wacht-heel-veel-werk/144
13. http://diplomatie.belgium.be/fr/Newsroom/actualites/communiques_de_press...
14. Belga, 20 september 2011
15. « Op drie jaar tijd, tussen Flahaut en De Crem, liep het totale aantal Belgische militairen in Afghanistan op van 360 tot 626 manschappen » Le Soir, 28 januari 2011
16. « Volgens militaire bronnen hebben de Belgische F-16's tijdens de operatie « Unified Protector » sinds het begin van de operatie « meer dan 500 bommen » gedropt – dat willen zeggen ongeveer twee keer meer dan de Britse vliegtuigen, en dit terwijl Groot Brittannië voorgesteld wordt als een van de landen die de speerpunt vormen van de interventie in Libië » Le Soir, 12 october 2011
17. « Pieter De Crem is Amerika’s vriend in de regering », De Standaard 28 janvier 2011