Par
Marie-Jo Fressard, 7 mars 2018
Salek aura 35 ans la semaine
prochaine. De ces 35 ans de vie, il en a déjà passés 14 en détention. Condamné
à perpétuité pour un crime qu’il nie toujours avoir commis.
En plus de cette terrible sanction, comme chaque prisonnier politique sahraoui en prison marocaine, il endure le mépris, la discrimination, la torture, de nombreuses semaines d’isolation dans un ignoble cachot... Toute cette inhumaine répression pour avoir osé réclamer le respect du droit à l’autodétermination, un droit affirmé dans la déclaration universelle des droits de l’Homme, statué par l'ONU en 1963, et soutenu par le droit international humanitaire.
Depuis trois ans je suis sa « marraine », mais il
préfère m’appeler grand-mère. A travers ses lettres et nos échanges par
téléphone, de plus en plus réduits et de plus en plus rares, j’ai appris
à connaître et à apprécier ce géant d’1 m 95 au cœur tendre et au moral d'acier
qui rêve, malgré l’horrible avenir qui lui est promis, de vivre « plus
tard » avec sa famille qu’il chérit plus que tout, et de rencontrer ses
amis. « Ça ne peut pas durer toute la vie, c’est contre nature »
m’a-t-il écrit.
Pour le nouvel an je lui ai envoyé un petit colis qui, sans
avoir été ouvert m’a été renvoyé de la prison : « Refusé à la
réception ». Pour protester j’ai envoyé une lettre ouverte au ministre de
la justice et des libertés du Maroc, et j’ai renvoyé le colis… qui m’a
encore été retourné.
Mon mot pour lui souhaiter un « bon »
anniversaire lui parviendra-t-il ? Des amis tenteront aussi de lui écrire.
Une carte avec quelques mots pour lui prouver qu’il n’est pas oublié, sachant
que le moindre signe de l’extérieur de la prison lui procure une grande joie.
J’encourage tous ceux qui sont touchés par cette triste et
injuste vie –survie- de Salek, à lui envoyer une belle carte avec quelques mots
d’amitié. Carte à glisser dans une enveloppe (avec un timbre international), ou
mieux pour un envoi à moins de frais, en tarif livre et brochure :
ajouter un magazine (il est fana de foot et de beaux paysages), ou un petit
livre (il lit mieux l'anglais que le français), ou autre petite chose en
papier, mais sans grande valeur marchande pour ne pas tenter d'autres mains ...
Salek
Laasairi,
numéro
écrou 7533
Prison
locale
Aït
Meloul 1
Agadir
Maroc
Merci pour lui !
Pour
en savoir plus,
un chapitre est consacré à Salek dans le livre de Marie-Jo Fressard
: « Drôle d’occupation pour une grand-mère. Histoires de
prisonniers politiques sahraouis, petite histoire du conflit. »
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