Tous à Haren ce samedi!
Le TuiniersForum des jardiniers, le VrijKeelbeel libre ! et le Comité de Haren organisent une journée de rencontre, de fête, de réflexion, et d’action pour sauver le Keelbeek.
20 Ha de nature vivante et fertile que les gouvernement fédéral et régional veulent totalement détruire pour y construire la plus grosse, la plus chère, et la plus stupide des prisons du royaume.
C’est non.
Tous à Haren !
Keelbeek : la lutte continue !
09/04/2018 • Jardins - Tuinen
Le TuiniersForum des jardiniers, le VrijKeelbeel libre ! et le Comité de Haren organisent une journée de rencontre, de fête, de réflexion, et d’action pour sauver le Keelbeek.
20 Ha de nature vivante et fertile que les gouvernement fédéral et régional veulent totalement détruire pour y construire la plus grosse, la plus chère, et la plus stupide des prisons du royaume.
C’est non.
Tous à Haren !
Keelbeek : la lutte continue !
09/04/2018 • Jardins - Tuinen
Dans La Cité des Ânes par et pour 1030 Source
La friche du Keelbeek est (ou était) – il faut peut-être
déjà en parler au passé – un des derniers grands espaces verts du nord de
Bruxelles (18 hectares de nature). A partir de 2014, des centaines de
Bruxellois – riverains et d’activistes – s’y sont réunis pour en faire la
première ZAD de Belgique (« zone à défendre »).
Le combat des zadistes du Keelbeek c’est la rencontre de
deux mondes qui n’avaient pas forcément l’habitude de se côtoyer : d’une part
des gens comme Luk Vervaet qui – depuis plus de 15 ans – voient la Belgique
s’enfoncer dans une spirale sécuritaire et qui militent pour la défense des
droits des détenus. Et d’autre part des militants d’écologistes qui voient leur
ville se minéraliser, année après année, et demandent un moratoire sur la
démolition des espaces de nature.
Les premiers soulignent l’inefficacité et le caractère
profondément dégradant de la politique carcérale : pour remédier aux maux
qu’elle engendre, les autorités publiques n’ont pas trouvé de meilleure
solution que de … les placer loin des regards : parquer les détenus en marge de
la ville, loin des lieux de vie de leurs familles et de leurs amis, loin du
palais de justice aussi, loin des cabinets d’avocats chargés de les défendre …
Les seconds demandent – comme dans la lettre ouverte de Tom
Grimonprez, le 24 novembre 2014 – une meilleure protection du patrimoine
naturel bruxellois. Ceux-ci estiment qu’avant de permettre la démolition d’un
espace de nature, les pouvoirs publics devraient évaluer le potentiel de
certains espaces déjà bâtis, mais inutilisés. Des milliers de logements restent
vides. Plus d’un million de m2 de bureaux restent totalement inoccupés. Alors
pourquoi s’acharner à imperméabiliser ce qui reste de nature ?
La prison de Haren : ou comment sacrifier un espace naturel
à l’appétit des spéculateurs (en prétendant servir le « bien commun »)
Face à ces critiques, les promoteurs du projet de la
méga-prison utilisent le prétexte de la surpopulation carcérale et du respect
de la dignité des détenus (voir Masterplan Prisons & Internement). Pour Luk
Vervaet – qui travaille en prison depuis les années 1990 – c’est clairement un
faux prétexte … et, il suffit de s’intéresser à la logique des promoteurs du
projet (Macquarie, Denijs …) pour se convaincre de son caractère foncièrement
inutile, et étranger au « bien commun ».
Macquarie est un groupe financier australien passé maître
dans l’art de transformer les biens publics en « produits financiers », avec la
complicité des Etats. Depuis quelques années, elle jette son dévolu sont les
réseaux autoroutiers (en France), les aéroports (Aberdeen, Glasgow,
Southampton), les réseaux de chemins de fer, les réseaux hydrologiques, les
réseaux gaziers (en Irlande), les centrales thermiques au gaz (au Royaume-Uni),
les réseaux électriques (en Chine et au Royaume-Uni), mais aussi … les prisons
(Gafton en Australie, Auckland et Wiri en Nouvelle-Zélande, Haren en Belgique).
Le modus operendi du groupe Macquarie est le suivant :
premièrement, nouer (avec des gestionnaires de services publics) des
partenariats avantageux et peu risqués, deuxièmement en tirer tous ce qu’on
peut en tirer et troisièmement s’en défaire avant de risquer d’en payer les
conséquences. C’est-à-dire que (quand le bien semi-public et n’offre plus les
‘retours’ attendus) on le jette, et on passe à autre chose. Bref, si Macquire
place ses billes dans les infrastructures publiques, c’est moins pour répondre
à des besoins de société que pour proposer des « produits spéculatifs » sûrs
(avec la promesse de gros dividendes pour les actionnaires du groupe).
Les effets collatéraux c’est abandon des travaux
d’infrastructure, la dégradation des biens publics, la déterioration des
conditions de travail … Les employés de l’aéroport de Bruxelles en savent
quelque chose : après neuf ans de gestion calamiteuse, Macquarie (propriétaire
à 70%) commence à se désintéresser de l’aéroport pour investir … dans le
secteur carcéral belge. Oui, car, (pour les apprentis sorciers du « financial
ingeneering ») il n’y a pas de pari plus sûr que de miser sur la capacité à
enfermer.
L’Etat fédéral examine la demande – en 2013 – et accepte
confier à Macquarie (via le consortium Cafasso) le projet du futur « village
pénitentiaire » de Haren, sur le site naturel du Keelbeek. Opacité complète sur
les termes de ce contrat. A Bruxelles, le projet a été confronté à une forte
résistance locale – occupations, manifestations et multiples recours au conseil
d’Etat – qui n’aura hélas pas suffit à faire échouer le projet. Les travaux de
« déblaiement » ont débuté fin février : aujourd’hui, près de 300 arbres ont
déjà abattus …
La lutte du Keelbeek continue, à Haren (où des associations telles que « Haren Observatory » mettent le doigt sur l’illégalité de la procédure suivie par Cafasso, le SPF Justice et la Régie des Bâtiments). Elle continue également dans une foule d’autres coins menacés par la spéculation immobilière : la plateau Avijl (à Uccle), les jardins Ernotte (à Ixelles), le plateau du Heysel (à Laeken), ou encore le parc Tenreuken à Boitsfort où la commune a remporté son recours (début 2018) contre le projet immobilier de la société Cofinimmo, en lisière de la forêt de Soignes.
Ce samedi 14 avril à partir de 11h, le « Tuiniersforum des jardiniers » organise une journée de mobilisation de 11h à 22h au n°11 de la rue Kortenbach à Haren.
« Des bruxellois-e-s de tous âges et horizons ont créé le Tuiniersforum des jardiniers pour défendre les jardins auxquels ils sont attachés le 17 avril 2016, à Haren. Deux ans plus tard, des dizaines d’hectares de terres fertiles sont toujours plus menacées et nous y retournons ! Malgré la mobilisation citoyenne constante depuis 10 ans, les gouvernements fédéral et régional veulent imposer leur projet de mégaprison passéiste, ruineux et destructeur. Après avoir clôturé les 20 hectares du terrain, ils ont coupé tous les arbres (des milliers) en ce début d’année, alors que 4 recours sont encore pendants. L’obstination insensée des politiciens à détruire la Terre qui nous fait vivre en piétinant la démocratie doit être combattue fermement. Organisons-nous pour sortir de l’ornière et créer d’autres manières de vivre AVEC la nature et pas contre elle. Tous à Haren le 14/04 !
En partenariat avec le Réseau de soutien à l’agriculture paysanne (programme sur www.luttespaysannes.be) et en solidarité avec les paysans qui nous nourrissent. ».