dimanche 27 avril 2014

Déclaration du Parti des Egalitaires au sujet de la condamnation à mort de 529 personnes en Egypte

Depuis la révolution égyptienne de 2011, qui a renversé le régime de Mubarak, les Frères musulmans ont gagné toutes les élections libres. Mais l'ancien régime n'a pas été démantelé. Mubarak n'a toujours pas été condamné. Aucun membre des forces de l'ordre, pourtant responsables de la mort de plusieurs milliers de personnes, n’a été condamné. L'inévitable s'est produit : en juillet 2014, un coup d'état de l'armée a remis l'ancien régime au pouvoir. Selon Amnesty International et d’autres sources, ce coup d'état a coûté la vie à un nombre compris entre 1400 à 2000 personnes. Au moins 20.000 personnes ont été mises en prison. En décembre 2013, l'organisation des Frères musulmans, vieille de 85 ans, a été déclarée organisation terroriste. Dès lors toute appartenance, possession d’ouvrages de littérature ou participation à des manifestations est passible de prison. Suite à cela, le gouvernement britannique a mis les Frères musulmans à Londres sous surveillance.

Le lundi 21 mars, à la ville d'El Minia, dans un procès inique, un tribunal a condamné à mort 529 personnes, jugées responsables de la mort d'un policier et d’autres violences pendant l'été 2013. En guise d’information : le 13 août 2013, pendant la même période, 37 détenus menottés ont été gazés dans un fourgon de police, après que des policiers y eurent lancé des grenades lacrymogènes. Un seul policier a été condamné à 10 ans de prison pour ces 37 meurtres ! Et ça continue : le mardi 22 mars, 700 autres personnes ont été citées à comparaître.

Nous assistons à l'extermination pure et simple de l'organisation des Frères musulmans. Nous exigeons l'annulation des procès. Nous exigeons la libération de tous les détenus politiques en Egypte.

C’est aussi une occasion de déclarer que le Parti des Egalitaires est solidaire de tous les détenus politiques en Palestine, à Guantanamo ou au Maroc ! De Georges Ibrahim Abdallah en France à Mumia Abu Jamal aux Etats-Unis : liberté pour les prisonniers politiques.

Pour le Parti des Egalitaires, Amina Amadel et Hicham Hadj Ben Azzouz    

dimanche 13 avril 2014

"1981" : a play about the heroic hungerstrikes of Bobby Sands and his comrades



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During our organising of political delegations to the North of Ireland over the last 3 years, a group of us had the great privilege of seeing a truly incredible, deeply moving and powerful Play about the
Heroic Hunger Strikes of 1981, written & performed by Tony Devlin of Brassneck Theatre Company, based in West Belfast.

Upon seeing the Play, we decided we HAD to bring it to england. That people here needed to see it. That there is still much we have to learn about the heroic Irish Struggle against english imperialism, and that this Play is an important part of that education process.

So! We are deeply fortunate and very happy to announce that Tony & the Brassneck Crew will be bringing over '1981' to London this May!!! We are also very fortunate indeed to have Brendan 'Bik' McFarlane coming over with Tony & the crew!!

Bik is a Republican Legend. He is an ex-POW who was the Officer Commanding in the H-Blocks during the Hunger Strikes. Bik has very kindly agreed to come over and do a Q&A with us to share about his experience of the H-Blocks & the Hunger Strike. He is also a phenomenal Folk Singer, and will be performing a session afterwards!!

So, get your tickets asap before they sell out, and come and join us in London for what will surely be an incredible, very moving, deeply educational and fantastic night!!! :)

About the Play:

'1981'

'The 1981 Irish hungerstrike, in which ten men gave their lives in the struggle for political status, irreversibly shaped political developments for decades to come. In this unique piece of theatre, we are given a deep insight into the lives of each of the ten men as to who they really were.

Through music, song, visuals and performance, this one-person show takes us on an extraordinary journey of how ten very ordinary men, shook the world from their prison cells.

An ultimately uplifting piece of theatre through tragedy of Shakespearean proportions, 1981 is the story behind the legacy of the Irish hungerstrike. The equality that we all enjoy today… the laughter of our children.'

Written and Performed by Tony Devlin.

lundi 7 avril 2014

Témoin du suicide de son codétenu à la prison de Forest : la banalité du mal

J'ai reçu le témoignage de A.S, un ancien détenu à la prison de Forest. Mon témoin parle anglais. Il ne maîtrise pas le français. Il est sans-papiers. Il était enfermé dans la cellule numéro 829 du bâtiment C de la prison quand, la nuit du 3 juillet 2013, vers 3.45h du matin, son codétenu s'est pendu. A.S a crié, hurlé à l'aide jusqu'à ce que des agents sont venus voir par œilleton de la porte de sa cellule. Ne sachant pas si le détenu pendu était encore en vie ou non, ils sont repartis, laissant  A.S seul avec lui. « L'aide » n'est venu qu'à 6h du matin. Soit plus de deux heures plus tard. Mon témoin n'a pas reçu d'aide psychologique. Il a reçu du chocolat et du coca-cola et a été isolé des autres détenus, en lui disant qu'il devait dire : « I don't know » : tu ne parles à personne et tu dis que tu  ne sais rien. Affaire classée. Voici son témoignage pour que la lumière soit faite sur cette affaire. 

Luk Vervaet, Association des familles & ami(e)s des détenus.



« Je m'appelle A.S. J'ai 27 ans. J'ai été incarcéré à la prison de Forest en juin 2013. C'était la première fois de ma vie que j'étais en prison. J'étais au numéro 829,.dans une cellule à deux personnes. La nuit du 3 juillet 2013, vers 3.45 h du matin. j'ai constaté que mon codétenu s'est suicidé.  Peut-être cela s'est passé déjà plus tôt dans la nuit, je ne le sais pas. J'ai crié, crié : « Chef ! Chef ! » Ils sont venus, mais ils n'ont pas ouvert la porte. Ils n'ont ouvert la porte qu'à 6 heures du matin. Là, ils sont venus avec la police, un médecin et des responsables de la prison. Ils ont amené le corps. Je me sentais terriblement mal. Ils m'ont enfermé dans ma cellule ne voulant pas me laisser sortir. Ils m'ont donné du coca-cola et du chocolat en me disant : tu ne parles pas à la presse, tu dis que tu ne sais rien. J'étais seul pendant 9 jours. Je ne pouvais pas dormir, ni manger. Je devenais fou. La police est venue. J'ai donné ma déclaration, mais ils ne m'écoutent pas, ils me disaient : « It's ok now. ». Mais ce qui s'est passé, je ne peux pas l'oublier. Si je ne prends pas de médicaments je n'arrive pas à dormir. Ca a été un drame dans ma vie. »