lundi 25 juin 2012

Un entretien avec Oum Maryam, la femme de Nizar Trabelsi

« Madame la Ministre, ne prenez pas mon mari en otage... »
Luk Vervaet
Oum Maryam est Bruxelloise de naissance. Elle est mère de cinq enfants, dont l'ainée a 15 ans. C'est en assistant à ses procès et en le visitant en prison, qu'elle a connu Nizar Trabelsi. Le couple a décidé de se marier. Nadia, l'amie de toujours d'Oum Maryam, et moi-même ont été sollicités et ont accepté d'être les témoins légaux. Mais jusqu'à présent, les autorités belges ont tout fait pour que ce mariage ne puisse avoir lieu. 
Si je vous en parle, c'est parce que ça illustre ce que vivent des personnes auxquelles l'état belge a déclaré une guerre sans fin et a quasiment ôté les droits les plus élémentaires.
Nizar Trabelsi a bientôt fait onze ans de prison. Soit un an de plus que la peine maximale de dix ans à laquelle il avait été condamné pour avoir eu le plan d'une attaque contre la base militaire de Kleine Brogel. Attaque qui n'a jamais eu lieu.
Voici le récit d'une femme qui l'attend depuis des mois. Aujourd'hui elle a décidé de briser le silence.

« Attendre »

J'attends sa libération depuis septembre 2011.
A ce moment là, il avait fait ses dix ans de prison ferme, fond de peine, jusqu'au dernier jour.
Une assitante sociale envoyée par le tribunal a inspecté ma maison pour voir si tout était en ordre. Si je pouvais bien l'acceuillir quand il sortirait. Ils m'ont dit que c'était positif. Que c'était bien.
Et puis, il y a eu la décision d'ajouter six mois de prison supplémentaires, une punition pour un incident en prison.
Puis, ils ont ajouté trois mois de prison parce qu'il n'avait pas payé une ammende. Enfermer quelqu'un pour trois mois pour une ammende de 5550 euros non-payée, c'est une peine qu'on n'applique pour personne en Belgique. Sauf pour Nizar Trabelsi.
Le 10 mars 2012, Nizar avait purgé toutes ses peines, y compris les neufs mois de prison supplémentaires.
La maison était prète pour l'acceuillir. Nous avons tout repeint, tout arrangé. Nizar et moi avions déjà le projet d'amener les enfants ensemble à l'école. 
Psychologiquement, c'est dur. Il y a eu le stress. J'avais peur que des journalistes se pointent devant ma porte quand il sortirait de la prison. Pendant longtemps, j'ai eu peur pour mes enfants, ma famille, mes frères et soeurs qu'ils auraient à supporter des conséquences de tout ça.
A partir du 10 mars, les autorités ont commencé à dire qu'elles allaient maintenir Nizar en détention en attendant le jugement sur l'extradition de la Cour européenne. En novembre 2011, cette Cour a bloqué la décision de la Belgique de l'extrader vers les Etats-Unis. La ministre de la Justice avait alors dit qu'elle respecterait la décision de la Cour européenne. Mais dans les faits la Belgique se venge de cette décision en maintenant Nizar en prison. Pour justifier l'injustifiable, ils mentent. Un procureur comme Bernard Michel ment quand il dit que la décision de la Cour peut arriver d'ici quelques mois. C'est un mensonge et il le sait. Un jugement peut prendre un an ou même plusieurs années. Ca m'inquiète, qu'ils peuvent mentir à tel point.
Nous n'avons pas accepté cette décision et nous avons saisi le tribunal. Quand début juin, la Chambre du Conseil de Nivelles a décidé de rejeter la demande de Maitre Marc Nève de mettre Nizar en liberté, sous conditions et sous surveillance s'il le faut, j'ai craqué face à tant d'injustice.
J'ai pleuré... j'attendais tellement sa libération.
J'ai eu l'impression que les procès de Nizar sont devenus des pièces de théatre. Quoi qu'on dise, le scénario est là, ils ont déjà pris leurs décisions.
Mais c'est quoi la justice alors. Où est-elle ?
Il doit rentrer à la maison. Je veux qu'il sorte. Je veux dire à la Ministre : arrêtez de le prendre en otage, laissez nous vivre en paix, il a payé, il a assumé, il a fait ses 10 ans de prison et plus que ça. Sa place est à la maison, pas dans une prison de haute sécurité. Ne vous comportez pas comme les dictateurs dans les pays arabes. Vous avez lu l'article de l'ancien procureur du Roi Christian De Valkeneer de Charleroi sur Nizar ? Il a dit plein de bonnes choses sur lui.
Oui, je veux parler à la Ministre Turtelboom. Je suis citoyenne de ce pays. Je suis née ici. Je veux qu'elle soit accessible et qu'elle m'écoute. Je veux lui parler de la pression américaine sur notre pays. Lui demander si la Belgique est toujours un pays libre. Si on a toujours notre indépendance par rapport aux Américains ? Pour moi, la réponse est non. Avant, je ne le voyais pas comme ça, mais je l'ai constaté, je l'ai vécu, je veux qu'elle m'explique.
« Dix ans de tranferts et d'isolement »
Ca fait des années que je vis cette injustice. Je me lève le matin et j'attends un coup de fil, qui m'annonce qu'il va encore une fois être tranféré. Jamais il n'a pu rester dans la même prison plus de 5 ou 6 mois. Sur la seule dernière année, il a connu la prison d'Ittre, celle de Bruges, celle de Nivelles, celle de Bruges, celle d'Ittre, et aujourd'hui le voilà à nouveau à Bruges.
C'est épuisant. D'abord ils ont justifié les tranferts parce qu'il y avait le risque d'évasion. Maintenant , ce n'est plus ça. Maintenant c'est au nom de la haute sécurité.
Durant 10 ans, Nizar n'a jamais eu un régime normal. Toujour un régime spécial ou en isolement. Il est ou bien en section spéciale ou en section haute sécurité. Dans les prisons où il y a plusieurs fois par jour une sortie au préo.. lui il n'y a pas droit. Il est seul. Il sort seul pour faire son sport, ou ce sont eux qui choisissent qui peut aller avec lui. Dès qu'il établit un bon contact avec un co-détenu, celui ci est déplacé vers une autre cellule.
Les effets de l'isolement pendant si longtemps sont graves. Différents psychiatres qui l'ont examiné se sont opposés à ce qu'on continue à l'enfermer en isolement. Personne ne les a écoutés.
J'ai vu trembler Nizar pour la première fois à Ittre. Il avait perdu beaucoup de poids à ce moment là. Il était cerné, ne dormait pas, il avait besoin de soins pour sa tete, rien ne se faisait. Il a un ulcer à l'estomac. Il manque de vitamine D. Sa vue a baissée. Maintenant, à Bruges, ils veulent bien l'amener à l'hopital dans la prison, mais à condition qu'il accepte d'être menotté les bras dans le dos et de porter des entraves. Mais vous imaginez-vous d'être examiné pour votre estomac les mains et pieds menottés ?
Il ne reçoit pas les soins dont il a besoin. Mais la semaine passée, le procureur a envoyé un medecin légiste pour l'examiner dans sa cellule, voir sa condition, et voir s'il était capable de se présenter devant la Cour. Or, il y a un rapport du psychiatre de Bruges qui dit clairement que Nizar a besoin de soins médicaux psychologiques après tant d'années d'enfermement en isolement, et donc pas d'un examen par un médecin. Le médecin était accompagné de quatre gardiens. Nizar a dit qu'il voulait bien passer l'examen, mais sans la présence des quatre gardiens. Ils ont refusé sa demande, et l'examen n'a pas eu lieu. Résultat : le procureur a dit que Nizar Trabelsi a refusé de se faire examiner par un médecin.
« Visite à un prisonnier en isolement à Bruges »
Il en est maintenant à sa onzième année de détention, pourtant il n'a été condamné qu'à dix ans. Pendant ces dix années il n'a pas eu droit à un jour de congé pénitentiaire pour le préparer à sa libération. Il n'a pas eu droit à une libération conditionnelle.
Quand il est Bruges, ça me prend une bonne partie de la journée pour aller le visiter pendant une heure. Il faut être là à temps. Une fois, j'avais un rendez-vous avec lui fixé à 16.15 h. J'avais 5 minutes de retard à cause des embouteillages. Ils m'ont refusé l'accès. « C'est le règelement madame ».
Quand j'entre à la prison, un gardien m'amène à la salle de visite du quartier de haute sécurité. Il faut passer des couloirs et des couloirs. C'est un labyrinthe très impressionnant. C'est menaçant aussi. Quand j'arrive au quartier de haute sécurité en sous-sol, cinq, six gardiens me dirigent directement vers le lieu de la visite. Mais je passe quand-même devant les quelques cellules à gauche et à droite. J'entends des cris. La fenêtre dans la salle de visite est très haute. Il y a un banc, une table, ils sont fixés, on ne peut pas les déplacer; je ne peux pas m'asseoir à côté de lui, ni lui à côté de moi.
Quand j'allais le visiter avec mon plus petit enfant d'un an, je ne pouvais emporter ni lingettes, ni biscuits, ni biberon d'eau. Ce dernier était fourni par la prison. Une fois, ma fille de huit ans devait absolument aller aux toilettes. Nous avons demandé si elle pouvait aller aux toilettes au rez-de -chaussée, elle était tellement pressée. Nizar et moi ont assuré les gardiens qu'on ne demandait pas de l'accompagner, mais qu'elle pouvait y aller toute seule. Ils n'ont pas voulu la laisser aller. Ils ont dit que la petite devait refaire tout le chemin et aller aux toilettes à l'entrée de la prison. Elle avait huit ans. Et là, j'ai vu la peur dans ses yeux. Elle doit avoir ressenti ça comme quelque chose de tellement injuste. Et d'un coup elle s'est renfermée. Elle a dit qu'elle ne voulait plus aller à la toilette. C'est comme si elle se réalisait soudainement dans quel monde elle avait atterri. Depuis ce moment là, je ne prends plus jamais les enfants avec moi en prison.
« La vie, la foi et la mort »
Ma maman est décédée quand j'avais 17 ans. Je me suis occupée de mes frères et soeurs. Maintenant, j'ai 5 enfants. L'ainée a 15 ans, le cadet aura bientôt 3 ans.
Je me dis qu'on va tous mourir un jour. Ce qu'on vît est une épreuve. Le destin est entre les mains de Dieu. Je lui fais confiance à 100 %. Dieu est au-dessus de la justice humaine. Pour le reste, rien n'est définitif. J'ai entendu l'histoire d'une femme palestinienne condamnée à perpétuité. Elle a été libérée en échange du prisonnier israelien.
Nizar est l'homme au plus grand coeur que j'ai jamais rencontré. Il n'a jamais tué ni blessé personne. Je l'aime beaucoup. Je souffre en sachant qu'il n'est pas soigné comme il le faut. Il préparait un attentat contre une base militaire, pas contre des civils. Au dernier moment il a même abandonné ce plan et a voulu refaire ses bagages et repartir.
Maintenant, ils baffouent leurs propres lois. Quand il n'a pas voulu collaborer avec les Américains et qu'il n'a pas cèdé à leurs chantages, ils lui ont dit : « on va te montrer ce que c'est Guantanamo ». Un des agents américains lui a dit : « tu ne verras plus jamais le ciel. »
Ils font la guerre contre nous, mais le peuple lui n'est pas en guerre. Il veut vivre en paix.

samedi 23 juin 2012

Le journal de Souad : J'ai comme un sentiment de fin



Peut-être me suis-je trompée.
Nous avons sûrement fait le tour de nos expériences dans notre famille. Cela a été dramatique mais là, j'ai comme un sentiment de fin.
La fin de nos sentiments : nous avons exploré colère, tristesse, douleur, angoisse.
Aujourd'hui, mon frère est de nouveau en prison depuis le 21 avril 2012. J'ai mal, mais comme derrière une sorte d'écran.
La barrière se dresse : suis-je trop épuisée pour regarder l'autre ?
Je me tourne peut-être le dos ?
Je ne sais plus, je ne sais plus qui a eu tort ou raison, mais nous nous sommes éloignés.
Je n'irai pas à la prison et il ne veut plus de moi car je l'ai blessé...alors qu'il m'avait tendu la main.
Malheureusement, sache que je n'ai jamais trop su recevoir de ta part car je me sens déjà esclave de notre fraternité, je voulais sans doute me libérer de ces chaînes car je n'en peux plus.
Je ne veux pas demander pardon ni m'excuser, car tu m'as fait violence souviens-toi. Mais en es-tu encore capable ?
Je n'ai jamais voulu avoir des liens matériels ; c'était tout ce que je voulais éviter, car c'est ainsi que le monde mauvais fonctionne.
Le matériel s’immisce comme un virus, certains en ont fait l'expérience, je ne veux pas de ce moyen pour être en relation...je veux être libre de dire, de faire...je ne suis même pas désolée.

Le journal de Souad : C'est un jeudi que ma vie s'en est allée à la dérive



Il fait soleil, je viens de rentrer avec mes enfants après une détente au parc pendant 3h
à peu près.
Ce matin-là je suis allée à mon cours, j'y vais deux fois par semaine, mon emploi du temps est chargé.
Nous sommes en mars et la saison est belle, je me sens bien, j'aime le retour du soleil, sa lueur m'inspire toujours la joie même si j'aime l'hiver, ce froid qui vous invalide, vous bafoue, parfois vous secoue.
Cependant, l'hiver est pour moi lié à la nostalgie, il est mystérieux et me fait souffrir dans mes entrailles.
Je garde sans doute des séquelles liées à l'enfance.
J'avais préparé le souper avant d'aller au parc ; une fois rentrés, nous nous débarbouillons, les enfants et moi. Lui ne rentre jamais avant 21h.
Le téléphone sonne, mon interlocutrice me signifie sa venue ; elle est accompagnée d'une tierce personne et elle veut absolument venir.
Je suis un peu surprise car elle insiste pour que ce soit tout de suite. Je me perds en explications - souper, dodo des enfants, etc - mais cela semble important.
Elle fait en sorte que les enfants soient isolés et me prend à part : « Je dois te parler, sois courageuse » me dit-elle. Je la regarde, elle tremble, elle pleure et pendant ce laps de temps aussi rapide que l'éclair, trente-six mille drames se bousculent dans ma tête. Le plus douloureux : peut-être la mort d'un des miens.
Il s'agissait d'un deuil à coup sûr. 
Que s'était-il passé ?
Je me revois debout, et elle me dit enfin : « Ton mari a une double vie, un enfant, un autre appart près de votre commerce ».
Les mots écorchaient sa voix avant que l'impact ne se loge sur moi ou en moi.
J'étais scindée âme et corps, cœur et raison.
Elle ajoute : « Tu fais ce que tu veux mais tu dois savoir ».
Je lui dis : « Ça va, t’inquiète pas, arrête, calme toi ».
Elle est désolée de me l'annoncer mais elle n'avait plus le choix. Elle formule le pardon à la place du responsable et ça je ne supporte pas.
« Ok », lui dis-je, « Depuis quand ? C'est qui ? L'enfant a quel age ? »
Je suis abasourdie. Impossible de décrire cela avec exactitude. La souffrance laisse d'abord la place à la colère.
Quand elle vient, c'est avec plus de malice, la souffrance entre comme une sangsue, elle est entrée et, jour après jour, elle a grandi avec ma douleur aussi bien physique que psychique. Au bout de quelques jours, j'étais terrassée, vidée, sans forces, je prenais des cachets pour pouvoir manger.
C'est un jeudi que ma vie s'en est allée à la dérive, mais puisque j'étais sous l'emprise de la colère, j'ai pu, dès le lundi matin, prendre rendez-vous chez une avocate pour lancer la procédure de divorce.
Lui, pas question de le revoir : devant toutes les preuves, il ne trouva pas de défense sur le coup à part que tout avait été trop vite, qu'il ne voulait pas me quitter et tout le baratin de quelqu'un qui est pris la main dans le sac. Nous ne nous sommes plus revus ; je lui avait interdit de passer la porte d'entrée. Il venait prendre les enfants devant.

Le journal de Souad : Rien

22 mai 8h02















Quand on n'a plus rien, ou que l'on ne voit plus rien, on ne s'accroche à rien.
« Rien » peut être une personne confirmant le vide qui vous habite.
« Rien » peut être le noir de l'angoisse.
Quand on n'a plus rien ou que l'on ne se rend plus compte de l'essentiel, on sombre et c'est peu dire.
Relever la tête, sans doute que je ne le fais plus.
M'arracher à ce qui n'est pas ma responsabilité.
Accepter que ce sont des périodes.
Accepter que je me réfugie là où on ne peut aboutir parce que je suis celle qui a le plus peur.
Avancer sans trébucher, peut-être que c'est réaliser que ta vie a été un don : à toi d'en disposer pour ouvrir ton cœur sans avoir peur de le perdre à chaque fois.
Qui suis-je ?

Le journal de Souad : Je ne serai plus jamais la même.

16 février 2012













Pourquoi on cherche chaque fois à nier ton état en essayant de te consoler ?
Pourquoi on ne t'écoute pas tout simplement ?
Je ne serai plus jamais la même, mais qui étais-je ?
On s'inquiète de quoi quand on déguise ta vulnérabilité ?
Je suis fatiguée et je veux l'étaler, le dire, même le hurler.
Je veux à tout prix ce que je n'ai jamais eu.

Support JENGBA : JOINT ENTERPRISE: NOT GUILTY by ASSOCIATION (JENGbA) is a grassroots campaign supporting prisoners who have been convicted under joint enterprise but who are not guilty of the index offence.

Jun-22-2012

Help the UK's Wrongly Convicted Tuesday in London

Stand for justice at JENGbA Campaign Fundraiser; sometimes justice is not blind but the wrongly convicted are...
CD cover of Rapper 'Goddaz'
CD cover of Rapper Goddaz has Jordan Cunliffe's picture above the letter A. Goddaz will be joined by Alabama 3 and others to be announced for the special 26 June event.

(SALEM / LONDON) 
- By the time you are done reading this account of a wrongly convicted boy in England; his mother's pursuit of justice, and her support from one of the UK's most famous wrongly convicted men, you just might be asking where you can sign up to help. 
We all must remember that one single victory for a human being's injustice, is a battle won in the war for human rights, and that is in many respects what it is coming down to.

Our newsroom was advised of an upcoming fundraiser that is worth paying attention to. It is a call to assist an important cause for justice in the UK, and I hope people in the London area get out and support this group in their mission for justice by attending the scheduled event referenced below.

Paddy Hill photo: GuardianUK
Janet Cunliffe photo: Guardian UK
Janet Cunliffe is battling the legal system on behalf of her son Jordan, who she contends, was falsely convicted of Murder.
Myself and Paddy Hill (one of the Birmingham Six who was released on Appeal after 16 long years in prison) are guest speakers. We are hoping to raise money for the JENGbA Campaign as well as raising awareness to the abuse of the law of Joint Enterprise and the horror of being a Miscarriage of Justice as Paddy Hill was and my son Jordan Cunliffe's now is.

Both Paddy Hill and Janet Cunliffe have a great deal to say about civil and legal injustice in the UK today. In fact Mr. Hill can talk about the absence of it in ways that would likely make your skin crawl.
His story is one of false conviction under extreme prejudice, and eventual appeal and freedom. This political prisoner was called a terrorist, and then terrorized for more than a decade and a half by his own government. As the record would later show, Paddy Hill and the others were victims of a terrible miscarriage of justice.
"They have nothing in their whole imperial arsenal that can break the spirit of one Irishman who doesn't want to be broken"
- Bobby Sands

As Ms. Cunliffe mentioned, he is one of the 'Birmingham Six'- men convicted for being Provisional IRA (Irish Republican Army) members complicit in the infamous 'pub bombings' of 21 November 1974 in Birmingham, England that left 21 people dead, and 182 injured.
To this day, it is not clear whether the IRA was even involved in the incident, and it is a fact that Dáithí Ó Conaill, a member of the IRA's Army Council, denied any claim to the act the day following the deadly bombings:

If IRA members had carried-out such attacks, they would be court-martialled and could face the death penalty. The IRA has clear guidelines for waging its war. Any attack on non-military installations must be preceded by a 30-minute warning so that no innocent civilians are endangered.

At the time, Wikipedia states, IRA sources in London said that the bombs might have been planted by Ulster loyalists "bent on stirring-up a wave of anti-Irish feeling in Britain".
Mulberry Bush Pub bombing: justice4the21.blogspot.com
The political and media attention allowed the British occupational war in Northern Ireland to escalate tensions under the banner of terrorism, and these men were prosecuted for a crime that another group they had absolutely no connection to, actually claimed responsibility... the small militant group, "Manchester Brigade of Red Flag 74"; an organization that reportedly broke away from the International Marxist Group and claimed to have about 500 members.

The bombings brought a wave of anti-Irish sentiment; attacks were waged on members of the Irish community in Great Britain, and then just days after the bombings, the 'Prevention of Terrorism Act' was introduced by the British Government.

The Birmingham Six faced charges based on circumstantial evidence, for murder and conspiracy to cause explosions. Three men were charged with conspiracy and two also faced charges of unlawful possession of explosives.
Convicted and sentenced to life in what a higher court later determined to be a fabricated police case, he and the other men: Hugh Callaghan, Patrick Joseph Hill, Gerard Hunter, Richard McIlkenny, William Power and John Walker, who were physically abused by police and sentenced to life in prison, waited sixteen years behind bars for a successful appeal.
The Birmingham Six on the day of their release with
Chris Mullin MP (centre) Courtesy: innocent.org.uk

A police superintendent and two other police officers would be charged with perjury and conspiracy to pervert the course of justice, Wikipedia explains. 

Unlike the Birmingham 6, the police were never prosecuted.
Paddy Hill eventually found his freedom, but for Janet Cunliffe and her son, the pain generated by this same legal system drags on. Jordan, a teenage youth, is serving a life sentence for Murder as one of three teens convicted in the death of a father that tangled with the boys, who reportedly had been drinking, after his daughter told him that they were vandalising a garden; and lost his life in a scuffle with the boys.

While her son was convicted by the courts in the death of Garry Newlove, the boy was prosecuted according to Joint Enterprise; an archaic doctrine introduced hundreds of years ago to outlaw duelling- of all things.

15-year old Jordan Cunliffe
"It means anyone associated with someone who commits a crime can be convicted alongside them for the same offence," JOINT ENTERPRISE: NOT GUILTY by ASSOCIATION (JENGbA), the group holding the upcoming fundraising event, explains.
The case against the youths coincided with a public outcry against teen drinking. By all accounts, the boys involved in this crime were made into examples of how harsh court administered penalties can be, but none of it matters of one of the boys is innocent.

Jordan Cunliffe was 15-years old at the time of this terrible, tragic event that robbed the life of a father of three. Without question, there are no words to describe this callous and tragic event that did not cost one life, but four if you think about it.

The problem with all of it, is that Jordan is legally blind, and he says he didn't lay a hand on Mr. Newlove. The prosecution contended that he was guilty - that he could see the crime, and encouraged it.

Yet as the Guardian wrote of the incident:
    For years, he has suffered from acute keratoconus, an eye condition. A medical report produced at the trial stated: "He is eligible to be registered as a blind person and is unable to perform any tasks for which vision is necessary." The report was accepted by the prosecution and read to the jury.
Janet Cunliffe rallying for her son Jordan.
He was still convicted in an emotionally charged trial. The 2007 incident was used as an example by the Conservative party's David Cameron, then leader of the opposition, who pointed to the death of Mr. Newlove as a symbol of "broken Britain".

The Guardian described the widow Helen Newlove's rage against the three convicted youths as "unrelenting".
    Newlove, who supports capital punishment – she told reporters in 2008 that the UK should have the death penalty – believes the trio convicted of killing her husband should never be released from prison.
While it is always natural for a mother to rally for her son, the conviction of Jordan Cunliffe, based on the existing evidence, truly seems full of holes.

From my perspective, it appears that he was convicted under a response to public pressure, rather than on the actual merits of the case.
Baroness Newlove, the victim's wife, continually appears in the media saying her husband was kicked in the head forty times and that my son stood and watched while this happened. This simply is not true.
Garry Newlove died due to a single blow to the neck and this was inflicted by one person. As Jordan wore no shoes and had no marks to his hands or his feet, this proves he played no part in any attack, and more importantly as Jordan was blind, to stand and watch as Baroness Newlove claims is something he most certainly could not do.

Jordan's mother says the case is an important one that shows just how unjust this legal principle is. It brings into the picture a unique problem: victim's families do not always understand what is happening during the trial; who is guilty or why. A select committee brief inquiry recently concluded this legal principle is "confusing for juries".
Jordan Cunliffe, who is legally blind, was
sent to life in prison at 15 for standing near
a crime that took place, even though he had
nothing to do with it.
If a blind 15-year old child can can slip through the net then this can happen to absolutely anyone. People need to start realising just how vulnerable they are if this law stays as it is. People need to show their support and speak out, no one should be made to take responsibility for someone elses actions, especially if they if they have no knowledge of that other persons actions, and the public need to do this now so that this does not have to happen to them or anyone else.

Janet stresses that the Tuesday, 26th June event, that will be held from 7:30 p.m. to 10:00 p.m. at The Tabernacle, 35 Powis Square, London, WA112AY, is extremely important.

A symbol of the growing awareness of the situation facing so many, is the fact that the Rapper Goddaz has written his latest single about Joint Enterprise, and he will be performing it at the Tabernacle and releasing it on the same day. As a staunch supporter of the campaign he will be donating all the proceeds to the JENGbA Campaign. Click image of the CD cover below, or here to download full size PDF with more details about the 26 June event. More entertainment is planned for this special evening; Alabama 3 will appear, along with other high profile guests.

Janet Cunliffe concluded by saying, "I know it will not be possible for everyone to attend, but please be aware, donate to the campaign or inform anyone you think may be interested."
Click image or here to download full size PDF
JOINT ENTERPRISE: NOT GUILTY by ASSOCIATION (JENGbA) is a grassroots campaign
supporting prisoners who have been convicted under joint enterprise but who are not
guilty of the index offence. We are all volunteers who have a loved one in prison for
something they did not do. We are campaigning to highlight the abuse of "joint
enterprise" to convict innocent people, including children, who are serving
mandatory LIFE sentences.

What is JOINT ENTERPRISE?

Joint Enterprise is an archaic doctrine that was introduced hundreds of
years ago to outlaw duelling. It means anyone associated with someone who
commits a crime can be convicted alongside them for the same offence.
PLEASE SUPPORT US – see our website www.jointenterprise.co
Or come along to our fundraiser in London on Tuesday 26th
Sources:
www.jointenterprise.co
Joint enterprise law questioned by mother of teen convict Eric Allison - The Guardian
Birmingham Six - Wikipedia, the free encyclopedia
Birmingham pub bombings - Wikipedia, the free encyclopedia

The Morning Star on the campaign against the use of plastic bullets

Britain

MPs join calls to end deadly use of plastic bullets

Thursday 21 June 2012

MPs join calls to end deadly use of plastic bullets
Human rights activists and MPs demanded an absolute prohibition on the use of plastic bullets today as Tory-driven austerity cuts threaten more disturbances in the months and years to come.
Following last summer's riots, the Metropolitan Police has begun to stockpile thousands of the lethal projectiles, which have been responsible for 17 deaths and hundreds of serious injuries in Northern Ireland.
Nine of those killed were children and campaigners warned that if plastic bullets were deployed on the streets of England fatalities would doubtless occur.
The warning followed comments by Britain's top civil servant Jeremy Heywood that the country faced a decade of spending cuts.
The Home Office has made provision for a number of draconian policing measures including the use of baton rounds and water cannon to quell mounting protests and acts of civil disobedience against the brutal cuts programme.
United Campaign Against Plastic Bullets spokeswoman Clara Reilly said that it had been proven that the use of plastic bullets exacerbated tensions rather than calm them.
She said: "It's important for people in Britain to understand the human devastation of the use of plastic bullets in the North of Ireland.
"The majority of victims were killed in incidents where there was no disturbances prior to the use of plastic bullets.
"With ethnic minority communities in Britain experiencing serious difficulties with policing and with increased tensions, the use of plastic bullets, with the inevitable injuries and real potential for fatalities, will light a fire that will be hard to extinguish."
Ms Reilly was joined by Paddy Kelly of the Children's Law Centre and Tottenham-based activist Stafford Scott.
Ms Kelly said the number of plastic bullets fired in Northern Ireland had risen exponentially in the last few years, from 17 in 2009 to 350 fired in one month during the marching season last year.
She warned that with the Met hoarding a stockpile of over 10,000 rounds and growing tensions between police and communities such as Tottenham, it was highly likely that "some young person will be killed by plastic bullets."
Tottenham Defence campaign spokesman Mr Scott said: "The government's policies will cause more unrest on our streets but, rather than dealing with the causes it is looking to quell them with weapons such as these."
SDLP MP for Foyle Mark Durkan told the Star: "People should not be deceived by the soft names given to these lethal weapons.
"The volume in which they have been ordered shows that they are unlikely to be used sparingly."
Labour MPs Jeremy Corbyn and John McDonnell stated that they would raise the issue as a matter of urgency in the commons and added their voices to the call for total prohibition.
paddym@peoples-press.com

Campaign against plastic bullets

Protests Don’t Kill People, Plastic Bullets Do
 June 22, 2012 · by

http://onesmallwindow.wordpress.com/2012/06/22/protests-dont-kill-people-plastic-bullets-do/

Last month, the Metropolitan police confirmed that following the riots in August 2011, its stockpile of plastic bullets, or baton rounds, had increased to over 10,000 by the end of the year; just prior to that, the Met had around 700 bullets. Through a freedom of information (FOI) request made by former Liberal Democrat member of the London Assembly, Dee Dorcey, the Met revealed that in 2010-2011 the use of plastic bullets was authorised 22 times.  

The use of plastic bullets is very much a British method of crowd control. Pioneered as a “safer” alternative to rubber bullets, they were first used in Northern Ireland in the mid-1970s. In that decade alone, over 40,000 plastic bullets were fired. This “safer” method claimed its first victim in 1975 in 10-year old Stephen Geddis.

Since then, 13 other people have died. Hundreds of others have suffered upper body injuries, been blinded or suffered brain damage, most often not in riot situations, and children in particular have been affected. Plastic bullets were not designed for crowd control and are only to be used when absolutely necessary. Although the former chief constable called for an end to their use in 2007, plastic bullet use has increased in the past couple of years, with over 350 rounds fired in June to July 2011 alone.

With the fresh rise in plastic bullet use in the North of Ireland and stockpiling across other parts of the UK, in the same week as the inquest into the death of Sean Riggs in police custody and the trial of PC Simon Harwood for the death of Ian Tomlinson, a press conference was held in parliament on Thursday 21 June, “Use of Plastic Bullets will Fuel Racial Tensions”, chaired by Labour MPs Jeremy Corbyn and John McDonnell. Speakers included veteran campaigner on the issue, Clara Reilly, from the United Campaign Against Plastic Bullets (UCAPB), Paddy Kelly from the Children’s Law Centre in Belfast and Stafford Scott, from the Tottenham Defence Campaign (TDC), a supporter of the Mark Duggan family.

The UCAPB has been campaigning for almost 30 years against the use of plastic bullets in the North of Ireland and calls for an outright ban on the use of these “lethal and excessively dangerous weapons”. Clara Reilly, of the campaign, said that they were “dismayed” last year at news that plastic bullets could be deployed during the summer riots in England. Mrs Reilly said, “it is obvious there is much work to be done in local communities around racial tension and abuse, police accountability, poor housing, unemployment and how the promotion of human rights must become a policing priority.” She also expressed concern that the further escalation of the use of plastic bullets in the North of Ireland could put an end to the peace process.

Paddy Kelly of the Children’s Law Centre in Belfast expressed concern that at least one child will be murdered this summer by a plastic bullet. In 2010, a 17-year old suffered serious injuries. She described them as a serious breach of children’s rights and had only served to escalate tensions in the North of Ireland. She also expressed her worry that with the stockpiling of plastic bullets in the aftermath of the riots in England, the upcoming Olympics and rising racial tensions, plastic bullets could be used against black and Muslim youth this summer in England. She urged people in London to be vigilant “as the consequences are severe to bear”.

Stafford Scott of the TDC expressed concern that the government appears to have a greater interest in the police having and using plastic bullets than the police force itself. Mr Scott stated that in view of the recent riots, it appears that the government is well aware that its policies will fuel more unrest. He urged the government to rethink its strategy against protesters, as the use of plastic bullets, CS gas, water cannons and other heavy-handed deterrents to protest will not stop people taking to the streets to exercise their legitimate rights.

John McDonnell MP agreed with Stafford Scott’s analysis that there is a considerable political dynamic to this policing issue. Jeremy Corbyn MP said that under the current government there has been a move from policing by consent to policing by enforcement and that there is a security paranoia developing in the UK, making it easier for the police to access and justify large stores of such weapons.

The two MPs attending stated that they would take action on this issue. John McDonnell said that stopping the cuts and austerity measures is the only real viable alternative to preventing the type of social disorder such violent tactics are intended to quell.

The solution does not lie in arming the police or heavy-handed and dangerous policing but in dealing with the underlying causes of the increasing social unrest, embodied in the wide-sweeping cuts to public services, growing (youth and) general unemployment and the closure of facilities that foster social cohesion. Stockpiling these weapons creates hysteria and an impetus for their use, given their ease of access.

Recently, measures have been introduced further restricting the right to protest around parliament and severe sentences have been given to people taking part in student protests. Coupled with the austerity and privatisation agenda, the CEO of private security firm G4S also predicted this week that in five years’ time, large parts of the police service, a crucial public service, will be run by private firms. The prospect of unaccountable private “policemen” running around with plastic bullets is frightening.

In the North of Ireland, accountability has also been an issue with the public authorities. Families and individuals who have been affected have attempted to take legal action. Many court cases have been brought and while large amounts of compensation have been paid, an admission of wrongdoing in itself, only one policeman has ever been charged, in 1984 for the murder of John Downes; he was, however, acquitted. The police, army and government have not been held accountable in any way.

Plastic bullets are used elsewhere, including in Spain and the Occupied Territories. In spite of its use in the North of Ireland over the past few decades, there has been little reporting about this issue in the mainstream British media. Clara Reilly said, “the public has no idea of what plastic bullets are and what they can do, or they would otherwise be opposed to their use”.

lundi 11 juin 2012

Warda Mohamed : "Euro 2012 : et si on parlait de Mahmoud Sarsak ?"



Mahmoud Sarsak. 
Ce nom ne vous dit probablement rien. En grève de la faim depuis 85 jours, ce célèbre footballeur palestinien est pourtant sur le point de mourir dans une prison israélienne au moment où vous lisez ces lignes. Son crime ? Avoir voulu se rendre en Cisjordanie pour jouer un match avec son équipe nationale.

Arrêté il y a presque trois ans, alors qu’il allait disputer un match
Le footballeur professionnel de 25 ans est une star dans son pays. Originaire du camp de réfugiés de Rafah dans la bande de Gaza, Mahmoud Sarsak a été arrêté le 22 juillet 2009 au check-point d’Erez, alors qu’il se rendait à Naplouse (Cisjordanie) pour participer à un match de l’équipe nationale palestinienne de football. Après trente jours d’interrogatoire, il a été incarcéré sans procès, sans accusation précise et qualifié de “combattants illégal”, d’après Europalestine. Depuis cette date, sa détention administrative a été renouvelée six fois, toujours selon ce site. Mettant ainsi fin à son rêve.

Grève de la faim massive
Comme lui, 2000 prisonniers avaient entamé une grève de la faim sans précédent, ultime recours pour dénoncer la détention administrative pratiquée par Israël, qui lui permet de garder en prison des individus sans preuve, motif valable, ni procès. Sous la pression, Israël avait fini par céder. Mais n’a pas tenu ses promesses : des prisonniers ont été kidnappés après leur libération ou ont vu leur détention administrative renouvelée. Alors, le mouvement continue.

L’Association Palestinienne de Football essaie d’attirer, sans succès, l’attention de la FIFA, de l’UEFA et de la FFF (où une action a été menée) sur ce dossier afin que ces institutions demandent une libération immédiate du joueur. L’Euro 2012 était le rendez-vous rêvé pour évoquer le sort de cet homme. Il s’est transformé en cauchemar de l’indifférence.

Déjouer la mort
Mahmoud Sarsak est en grève de la faim depuis 85 jours, un record. Son état est critique. Son décès a même été annoncé sur les réseaux sociaux ce matin (où une campagne de soutien est en cours).

Le 10 mai dernier, le journaliste Dave Zirin écrivait dans le journal The Nation :  
« Imaginez qu’un membre de l’équipe de basket-ball des États-Unis, par exemple Kobe Bryant, se retrouve enlevé par un gouvernement étranger alors qu’il se rendait à un tournoi international, et soit gardé en prison pendant trois années sans procès ou même sans avoir connaissance des raisons pour lesquelles il a été emprisonné… Il y aurait des chances que de puissantes organisations de sports au niveau international - l’IOC, la FIFA - traitent le pays à l’origine de l’emprisonnement comme un paria jusqu’à ce que Kobe soit libéré. Et il y a de fortes chances que les Laker-haters (équipe de Los Angeles) portent des auto-collants qui diraient : « liberté pour Kobe ».

Euro 2012 : mobilisation ou silence complice ?
Sarsak n’a pas l’aura internationale de Bryant et ne suscitera pas de réactions de la part des instances sportives. Pourtant, Mahmoud Sarsak est un héros aux yeux des Palestiniens. Et de ceux qui défendent et portent sa cause. Pas assez connu. Trop Palestinien. Engagé, mais visiblement pas pour une cause assez noble pour que l’on daigne en parler, Sarsak ne sera pas évoqué durant cet Euro 2012. Pas plus que les autres détenus palestiniens menant le même combat pour la justice.

Dans le meilleur des cas, il aura droit à une minute de silence quand il mourra. Mais ce n’est pas de silence dont Mahmoud Sarsak a besoin. C’est au contraire de bruit, de beaucoup de bruit.

dimanche 10 juin 2012

Ameer Makhoul : "Malcolm X said: “The only thing power respects is power.”

How hunger strikers "tied the hands of the occupation": a view from Israeli prison

9 June 2012
 

Palestinians have achieved three consecutive victories in the last few months. In October 2011, there was the release of prisoners (the exchange deal involving the kidnapped Israeli soldier).

Then there was a series of individual hunger strikes, which lasted for unparalleled periods of time. These began with Khader Adnan, who went on hunger strike to protest against the Israeli policy of administrative detention.
Adnan’s action spurred an open-ended hunger strike by prisoners, started by more than a thousand prisoners on 17 April. It ended on 14 May, with more than 2,000 prisoners taking part. The strike began a new page in the history of the Palestinian struggle for liberation, written by the prisoners along with their Arab and international supporters.

The agreement signed on 14 May 2012 between the authorities in charge of the strike and Israel — with Egyptian and international mediation and guarantees — confirmed that the prisoner movement not only scored a major achievement, but realized a clear victory. We can now speak of two periods, the before and after, with the watershed moment being the hunger strike of 2012.

Clear aims, coordination and preparation

From the beginning, the strike had several strong points. The most important of these was the clarity of its aims — key goals achievable through struggle and determination. These goals fused with the significant and highly conscious coordination between the prisoners on strike and those leading it inside the prisons, and between the latter and the wider political authorities outside.
Strong points became clear. There was no detailed involvement with everyday demands and issues. Thereby, a situation was avoided where larger aims would become entangled with specific demands. This tied the hands of the occupation, which could not manipulate these aims.

A huge role was also played by the strong, clear approach to the media taken by the leadership of the strike, while Israel failed in its attempts to broadcast a contrary view. There was also an accurate reading of Palestinian, Arab and international realities. A central goal was determined through prior planning — the possibility of reviving the Palestinian popular movement and making the most of the significant Egyptian role as a principal party to support the strike and guarantee the achievement of its goals. This risk proved worthwhile as was evident in the Egyptian sponsorship of the agreement to end the strike.

Another significant achievement was the clear preparation and the impressive readiness of the international solidarity movements to launch their campaigns all over the world, particularly in Europe and America, to support the prisoners in their fight for freedom. They declared 17 April as Palestinian Prisoners’ Day.
This resulted in international public pressure in favor of the Palestinians’ right to confront the collusion of their government with the Israeli occupiers. These movements adopted a clear discourse on the humanitarian and political rights demanded by the prisoners. They also proved the importance of cumulative efforts to internationalize the cause of the prisoners and the cause of Palestine.

The strike adopted an approach which has blown the policy of “postponement” — imposed by Israel with official American and European support — out of the water. This is what happened in Oslo, where crucial components of the Palestinian issue were postponed to fit the policy of dictation and domination over the Palestinian leadership.

One of the issues postponed under that formula was the release of prisoners, but this too was brought back to the top of the official Palestinian agenda by the strike. The strikers refused to accept that the prisoners were pawns under the mercy of the occupation.

The strike also succeeded in neutralizing the negative effect of Israeli public opinion by not addressing it at all. This is because if it had moved, it would have gone against the just demands of the prisoners. It is a colonialist public opinion, extremely hostile to Palestinian rights, and therefore cannot support its own victims.

Only one victorious side

There is a difference between achieving specific matters within a wider set of demands and achieving all the goals of a decisive act of struggle. There is also a difference between a clear victory and a case in which each side thinks they’ve won. The outcome of the strike, as expressed in the agreement, is clear — there is only one victorious side, the prisoners.

This was the first time that negotiations were carried out directly with those involved in the case. It is also the first time a decision has been made by the occupier — the General Security Service (Shabak or Shin Bet) — not the Israeli Prison Service, which in the scale of Israeli oppression is just a subcontractor of the Shabak and the security services.

The strike neutralized the Israeli Prison Service and the longer it went on the more direct the dealings with the principal player, the Shabak, became. This is because of the strength of the strike and its solid basis. It forced the Israeli apparatus to reveal itself, because it limited its ability to manipulate and maneuver.

But the most important issue here is the success of the strike in removing the strategic oppression tools the Shabak has used for decades, particularly the laws of administrative detention and solitary confinement in prisons. In this way, the rules of a deeply rooted, coercive game were broken.

As a result of its strength, the strike also revealed the hostility and criminality of the Israeli judicial system, which since its conception has been an instrument to whitewash the racist colonialist project, the Israeli state’s crimes. It gave them legitimacy, justifying administrative procedures, the British mandate’s emergency laws, and continuous solitary confinement, all under the guise of security. And here we saw the Shabak forced to back down over some of them, confirming that the Israeli judicial system played and still plays the role of “palace guards” for the ruling security apparatus.

As for the popular international movement, which turned into official efforts, the Arab role, particularly the Egyptian, and the carrying out of multi-sided negotiations (the prisoners, Israel, Egypt and international pressure) — all these created a new atmosphere, an equation more akin to real negotiations than simply an occupying country dealing with its victims. The strike also confirmed that Israel’s power is not absolute, that its strength and sway can crumble in the face of targeted Palestinian efforts.

Dissolving divisions and boundaries

It is true that the strike was not comprehensive. It was Hamas who took the decision to launch it, along with Islamic Jihad, and with the support of the Popular Front for the Liberation of Palestine. Members of the Palestine Liberation Organization/Fatah took part in it. Those who initiated the strike kept their word when they guaranteed that all factions were represented in the authoritative body and leadership of the strike, each according to their role and numbers.
Although the strike included no more than a third of the prisoners, with Hamas being the most heavily represented, this in no way weakens its legitimacy. There might have been an argument prior to the strike about declaring it officially, but the moment it began, it became the prisoners’ strike. It became the responsibility of those prisoners taking part in it, and even those who were not, to make it succeed, support it, and share responsibility for it.
The strike proved that when our people or the prisoners’ movement engage in large-scale battles with the occupying oppressive state, the whole nation gets involved.
It is worth confirming that support for the Palestinian cause and Palestinian rights in their entirety is above political factions, rendering such divisions marginal and the people united. When the struggle of our people in Galilee, the Triangle, the Naqab desert and the coast meets with that in Jerusalem, Gaza, the West Bank and those in exile, all boundaries between our people dissolve.

Mobilizing every corner of the homeland

Reconciliation is not the goal of the Palestinian people, it is the responsibility of the political factions involved. The goals of the Palestinian people are return, freedom, liberating the homeland and the people, and self-determination. What is more important than reconciliation is the unity of the struggle and its integration on the basis of the fundamentals of Palestinian rights, not on curtailing them.
This is where the strike succeeded in mobilizing an unprecedented Palestinian movement in every corner of the homeland. With the support of the international movement, this turned the equation on its head in the last stages of the strike, when the prisoners became the ones holding the occupiers and the prisons under siege.

The Palestinian popular movement was followed by an important and effective movement. The initiative launched by the prisoners’ affairs ministry, the freed prisoners, the leadership of the Palestinian Authority and the Palestine Liberation Organization is a promising model for overcoming factional divisions.

It is now clear that coordination is possible, roles can be complementary, even if the divisions continue. It is clear that the unity of the goal and the people over the prisoners’ struggle is the basis. This is an integrated working model which is capable of achieving victories.
In his last speech in February 1965, Malcolm X said: “The only thing power respects is power.” This is one of the most important lessons of the strike. How do we create this power through determination and justice, and how do we use it well as prisoners and as a people? We must not forget that the most important goal of the prisoners, and the people, is freedom, and that requires more power. The hunger strike in 2012 is a victory on the road to freedom.

Ameer Makhoul is a Palestinian civil society leader and political prisoner at Gilboa Prison.

This article is co-published by Al Akhbar English and translated from Arabic.

samedi 9 juin 2012

Je suis le prisonnier palestinien

 
Je suis le prisonnier palestinien 
Samiha Nawati
Vendredi 25 mai 2012

J’ai faim
J'ai soif
Je souffre
Je suis isolé.

Mais , j’ai la patience
la volonté et la foi
Et j’ai un lueur d’espoir
Malgré la vie qui est noire
Ici dans la prison

Je ne suis pas coupable
Ou terroriste
Je suis accusé
De mon amour de la Palestine
De Jérusalem
Et du rameau d’olivier
Je suis accusé
de mon amour de la mosquée Al-Aqsa
Et des lieux saints.

Derrière les barreaux
Je suis menotté
Mon corps est brûlé
Je suis torturé
Personne n’est avec moi
Que Dieu et la foi

Je respire
Bien que je n’ai pas de vie
Parce qu’il n’ya pas de vie
Sans ma famille
Sans ma fille
Sans le soleil de mon pays
Sans son ciel bleu
Sans ma liberté
Il n’y a pas de vie

Je meurs de faim
Pour la liberté
Je lutte
Et je résiste.

C’est moi
Qui ne connait pas l'humiliation,
Le désespoir et la tristesse
qui m'entourent
C’est moi
Le prisonnier palestinien

Samiha Nawati
Etudiante-département de français
Université Al-Aqsa Gaza  
Source : Ziad Medoukh

mardi 5 juin 2012

Hungerstrike for Unity

Group of prisoners on hunger strike to demand unity



Occupied Nablus-Arab Nyheter 

Eight Palestinians jailed in Israel have been on hunger strike for a week to demand Palestinian factions implement a reconciliation deal, the Palestinian Prisoners Society said Sunday. 

 The prisoners said they will not eat until political parties end the five-year division between the Gaza Strip and the West Bank. Another group of detainees will join the hunger strike on the anniversary of the split on June 14, the group said. 

 "We chose this time specifically to tell all those who are thinking of procrastinating with the reconciliation process that we won’t allow that to happen, even if we pay the price with our lives for the implementation of the reconciliation," hunger striker Nasser Al-Shawish told the society. 

 For seven days, Nasser Al-Shawish, Mohammad Hamama, Abdul Atheem Abdul Haq, Issa Zain Al-Din, Abdul Rahman Othman in Gilboa prison and Nasser Abu Kushk, Ahed Nasasrah and Bilal Bahloul in Shatta jail, have been on hunger strike.

 Hamas and Fatah have led separate governments in Gaza and the West Bank since they split amid bitter fighting in 2007. 

 In May 2011, Fatah leader President Mahmoud Abbas and Hamas chief Khalid Mashaal pledged in Cairo to form a government to prepare for elections within one year. The deal stalled as factions continued to trade accusations over its implementation. 

 In recent weeks party leaders again pledged to establish a unity government of technocrats to oversee elections, after the electoral body was given the green light by the Hamas government in Gaza to start preparations for a poll.

"N'attendez pas que nous soyons dans des sacs mortuaires"

05 juin 2012

le "dernier appel de détresse" de deux Palestiniens en grève de la faim


"N'attendez pas que nous soyons dans des sacs mortuaires" :

le "dernier appel de détresse" de deux Palestiniens en grève de la faim

Par Mahmoud Sarsak et Akram Rikhawi
3 juin 2012 - Mahmoud Sarsak et Akram Rikhawi, qui sont en grève de la faim depuis 78 et 59 jours respectivement, ont envoyé aujourd'hui un appel de détresse urgent depuis la prison Ramle d'Israël. Il a été publié par Addameer sur sa page Facebook en Arabe (1) et traduit à la hâte par Electronic Intifada :
Message des prisonniers Mahmoud Sarsak et Akram Rikhawi depuis la prison
(النص بالعربي)


'N'attendez pas que nous soyons dans des sacs mortuaires' : le 'dernier appel de détresse' de deux Palestiniens en grève de la faim


Au nom de Dieu Compatissant et Miséricordieux,

Aux masses de Palestine, qui s'accrochent à la terre, qui s'en saisissent comme à des charbons ardents, à tous les révolutionnaires et à tous les gens épris de liberté de par le monde, qui soutiennent notre cause et notre victoire à travers l'histoire ; à ceux qui nous ont toujours prodigué leur fermeté et leur courage dans l'adversité, nos compagnons arabes et musulmans, et les gens épris de liberté du monde ;

Au président de l'Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas (Abu Mazin), et au frère ministre des Prisonniers et des Ex-Prisonniers M. Issa Qaraqe, et à l'honorable combattant de la liberté Qaddoura Faris, président du Club des Prisonniers, et aux partis et mouvements nationaux et islamiques :

Ceci est un dernier appel de détresse urgent depuis la captivité, la mort lente et programmée dans les cellules du soi-disant hôpital de la prison Ramle, pour que vous sachiez que vos fils et frères luttent toujours contre la mort, et vous ne leur prêtez aucune attention et vous oubliez leur cause - comme si, après la fin de la grève générale, toutes les revendications des prisonniers avaient été satisfaites.

Nous sommes toujours ici, continuant notre grève de la faim illimitée et cette bataille continue depuis 78 jours de grève pour l'un d'entre nous, et 59 jours pour l'autre.

Nous pensions que vous nous soutiendriez dans notre grève de la faim, mais au contraire, vous vous êtes tenus inertes sur nos blessures et notre douleur.

Depuis ici, nous vous interpellons, vous, nos frères, les gens dignes de respect, pour que vous preniez vos responsabilités, car après Dieu, nous n'avons que vous et les gens épris de liberté du monde pour que notre cause soit victorieuse.

Deux : Tandis que la grève de la faim continue de miner nos corps et de saper ce qui nous reste de force, nous vous interpellons pour que vous nous aidiez dans notre bataille à tous niveaux et domaines, locaux, régionaux et internationaux, surtout dans les médias, et en particulier à la télévision palestinienne qui représente le peuple palestinien.

Et également dans les journaux, dans les médias radiophoniques et électroniques, pour que nos voix parviennent aux gens épris de liberté dans le monde et dénonce cette entité, et pour la victoire de notre cause.

Nous disons : il est encore temps et il vaut mieux que le soutien vienne tard que pas du tout. Il vaut mieux que vous nous receviez vivants et victorieux plutôt que comme corps sans vie dans des sacs noirs.

C'est pourquoi, nous deux grévistes de la faim, nous restons en grève, Mahmoud Sarsak depuis 78 jours, et Sheikh Akram Rikhawi depuis 59 jours et qui était déjà malade, après avoir passé 8 ans, malade, à la clinique de la prison Ramle, et qui lutte aujourd'hui contre la mort.

Nous vous informons que nous resterons en grève jusqu'à la satisfaction de nos revendications et que nous ne nous soumettrons pas aux exigences du service pénitentiaire, indépendamment du fait que nous souffrons de restrictions, de provocations et de marchandages, et nous n'accepterons les promesses et les demi-mesures malgré la détérioration de notre santé et notre entrée dans un phase difficile et dangereuse, en particulier après avoir perdu plus de 25 et 18 kg.

Notre peuple, nos dirigeants à Gaza, en Cisjordanie et à l'extérieur, et les gens épris de liberté dans le monde, nous vous appelons, ainsi que tous les peuples du monde qui croient en la justice de notre cause : ne nous abandonnez pas dans les mains vindicatives des geôliers qui prennent ce qu'ils veulent de nos corps fragiles.

C'est vous qui êtes en mesure de nous soutenir pour la victoire de notre bataille.

Vos frères qui restent en grève de la faim jusqu'à la victoire ou le martyre,

Mahmoud Sarsak
Akram Rikhawi