mardi 13 mai 2014

Nouvelle plainte de 25 détenus à Forest sur le port de matricule des agents pénitentiaires (28 avril 2014)


 
Monsieur le procureur,

Nous,

B.Yassine, B Youssef, E. Badr, D.Nejal, Q. Nordin, A. Adil, A Nordine, I. Sofyane, M. Fared, T. Cedric, L. Carlos, P. Youri, M. Akulayi, K. Toufik, C. Zohair, K. Deyan, H. Bachir, H. El Mehdi, Z. Abdel, Q. Marvin, G. Christophe, C. Halim, M. Rachid, S. Vahagn, Z. Karim,

suite à la paralysie d'une première plainte collective de 18 détenus sous mains de la justice en date de janvier 2014, à propos de détention indigne à la prison de Forest,

souhaiterions vous communiquer un « rappel » et l'allongement d'une nouvelle liste de plaignants de 25 autres personnes détenues, vu l'urgentissime des violations que nous subissons au quotidien. Notamment l'usage de violences dont nous sommes injustement victimes.

Notre première plainte collective portait sur des « malversations financières, des actes de cruautés, de barbarie et de coups et blessures volontaires, abus d'autorité dans l'exercice de la fonction publique ». Les faits : amplification des pratiques de violences (passage à tabac de détenus, humiliations, injures, provocations..) sont les attributs des agents à la prison de Forest...

A ce jour, nous 25 détenus (noms en annexe) souhaiterions mettre en exergue le fait de « manque de matricules d'agents en poste à Forest », qui volontairement cachent le matricule (obligatoire) afin de donner une pérennité aux tabassages orchestrés, ainsi qu'aux véritables mauvais traitements physiques infligés aux détenus.

Cet anonymat des agents vise volontairement aux pratiques de violences, tout en restant non identifiables pour les victimes. Cela nous renvoie à une administration dont les agents se moquent de la justice, du législatif, du code de la déontologie et qui bafoue le droits de ses citoyens... Très inquiétant !

Monsieur le procureur général,

nous souhaiterions solliciter votre autorité afin de rappeler aux agents pénitentiaires les obligations de la loi : « Les agents doivent être identifiables ».


Nous persistons que le port du matricule ferait cesser un nombre croissant de tabassages, ainsi qu'aux victimes de poursuivre les auteurs de tortures, par voie de procédures judiciaires qui condamnent ces pratiques.
Nous précisons que même les élèves-stagiaires ne répondent aux exigences de la loi. Ils sont conseillés par les aînés de ne pas se munir de leur matricule, un processus arbitraire qui démontre que non seulement les dispositions sont vides de sens, mais qu'un état d'esprit se perpétue à l'autisme des réglementations en vigueur.

Nous souhaiterions faire poursuivre notre préjudice auprès de votre service de justice, (au pire) entamer une procédure par le biais du tribunal des référés.

Monsieur le procureur général,

nous souhaiterions que vous prenez acte de notre plainte collective. Ce ne serait que légitime que la loi et l'état de droit ne s'arrêtent pas aux portes des prisons.

Merci de pouvoir véritablement entendre un premier collectif de 18 personnes et à ce jour 25 personnes détenus à la prison de Forest,dans des conditions de détention qui vont à l'encontre de toutes les dispositions et plus précisément du respect de la condition humaine.

Dans l'attente, monsieur le procureur, nous rendons publique cette plainte collective et espérons votre intervention pour que le port du matricule soit la conciliation du respect des dispositions.

Nous vous prions d'agréer nos salutations des plus distinguées,

Le collectif