La prison représente un laboratoire d’analyse du social, dans la mesure où elle concentre dans un espace délimité et de façon amplifiée, bien des phénomènes observés dans d’autres champs de la société. Finalement elle ne représente qu'une grossière caricature de la manière dont nous concevons notre « vivre ensemble ». La déshumanisation qui habille ses murs au quotidien, est à couper le souffle !
Nous sommes au cœur d'une crise de santé publique mondiale. Et à ce titre, l’univers carcéral est l'un des microcosmes les plus touchés ! Nier ce fait observable au détriment de vies humaines, est une violence institutionnelle intensionnelle et une amputation des droits humains élémentaires !
Le confinement de plusieurs milliers de détenus claquemurés les uns sur les autres dans des cellules crasseuses et exiguës, l'absence totale d’hygiène, les règles élémentaires de sécurité sanitaire impossible à appliquer, l'enfermement 23h sur 24h et les médecins qui désertent leur poste, abandonnant les exclus de la société à une angoisse de mort véritable, en crachant sur leur serment d’Hippocrate ! Mais aussi le renforcement de dépressions massives aboutissants quelques fois à des suicides sous le poids d'une intense pression psychologique. Aurait-on tendance à oublier qu'un jour où l'autre, un détenu sera libéré et réinséré dans la société civile ?
Peut-on finalement blâmer un personnel mal outillé, mal formé et sans armes véritable pour endiguer la pandémie en milieu clos ? Si notre chère Ministre de la santé avait l’amabilité d’annuler l’arrêté Royal interdisant les rapidtets, nous pourrions maîtriser plus rapidement la catastrophe sanitaire qui touche notre monde, notre pays, nos familles ! Et où sont les désinfectants ? Les masques ? Les gants ? Les distances de sécurité entre individus ? La prison fait entièrement partie de l’identité même d'une civilisation donnée. Albert Camus ne disait-il pas qu'une société ce juge à l'état de ses prisons ?
Nous sommes véritablement inquiets lorsque nous entendons notre Ministre de la Justice, affirmer que le pénitencier est sous contrôle et que les systèmes de fonctionnement internes restent inchangés. Serait-ce l'aveu d'un homme qui cache délibérément la réalité au public ou est-il si loin de cette réalité que nous vivons tous les jours sur le terrain, qu'il ne maîtrise plus son sujet ? Un homme qui met délibérément le feu à sa cellule dans l'espoir d'en être peut-être sauvé, n'est-il pas plongé dans une affliction insupportable ?
Plus d'une quarantaine d'individus agents pénitentiaires comme détenus ont été contaminés. Les prisons du pays sont immobilisées. Les préaux sont annulés, les visites interdites et quelques ailes ont été vidées dans le but de créer un semblant de confinement. La nourriture n'arrive plus à destination, les stocks des magasins étant pillés. Oui le détenu fait ses courses en grande surface, comme chacun d’entre nous. Certaines familles n'ont plus de nouvelles, ou si peut, étant donné que les prisonniers ont reçu 10€ de crédit d’appel, seulement. Quelques-uns d’entre eux ont été libérés par la force des choses, tandis que les jugements sont annulés et toutes les procédures en arrêt. La libération provisoire et conditionnelle de 360 exclus sur 12.000, n'est qu'une goutte d'eau perdue dans l’océan, Monsieur Geens !
Les agents pénitentiaires ne sont pas non plus protégés ! Ce qui amène le corps de métier à déposer un préavis de grève totale dans toutes les prisons du pays. La Belgique ayant été condamnée de nombreuses fois par le passé pour non-respect de la dignité humaine, l'ONU ayant émis un avis favorable et plus qu'urgent pour désengorger les prisons et notre « gouvernement de crise » ayant décidé l’application stricts de différentes mesures, il serait grand temps d’intervenir avant que les morts ne se comptent par centaines, entre les effets du virus, le nombre croissant de suicides et la violence des mutineries qui sévissent derrière les barreaux.
Les établissements pénitentiaires ne se vident pas, mais continuent à accueillir de nouveaux entrants qui doivent simplement prendre leur température. Or, nous savons tous que les effets du Covid 19 varient en fonction des individus touchés, des âges et de leur santé. Et nous savons également que nombre de personnes sont porteuses seines, sans fièvre, mais bien contagieuses !
Les familles qui ont un proche incarcéré sont extrêmement inquiètes et ne savent plus comment rassurer leurs enfants. Les épouses vivent un moment véritable de tortures psychique, tandis que les mères tremblent sous l'effet du désespoir. Un petit garçon a récemment demandé à sa maman « si papa allait bientôt mourir ? » Tandis que les mineurs placés en foyers résidentiels de l'aide à la jeunesse qui ne possèdent plus qu’un seul parent, malheureusement incarcéré, sont désemparés ! Doivent ils devenir orphelins ?
Les débordements vont être de plus en plus importants et de plus en plus incontrôlables ! Souvenez-vous de la grève de 2016 qui avait, elle, causée pas moins de 4 morts, en l'absence totale de virus. En Italie dans la prison de Foggia, près de Milan, les émeutes ont déjà causé la mort de plus d'une dizaine d'individus incarcérés !
Doit-on s'attendre une fois de plus à de nouveaux drames humains à l'ombre de notre société ? Attendez-vous que les morts s’entassent pour réagir enfin ? Devons-nous préparer nos enfants à la mort de leurs parents alors deux fois condamnés ? Est-il cohérent que notre système judiciaire, ayant puni les actes qualifiés infractions d'une poignée d’individus, décide de ne pas respecter ses propres législations ? L'inhumanité et le manque de volonté tuent davantage que les virus ! Pensez-y !
Pour les familles de détenus belges
Maïté Lønne, auteure du livre « Une fenêtre entre deux murs » aux édition Du Rapois
Nous sommes au cœur d'une crise de santé publique mondiale. Et à ce titre, l’univers carcéral est l'un des microcosmes les plus touchés ! Nier ce fait observable au détriment de vies humaines, est une violence institutionnelle intensionnelle et une amputation des droits humains élémentaires !
Le confinement de plusieurs milliers de détenus claquemurés les uns sur les autres dans des cellules crasseuses et exiguës, l'absence totale d’hygiène, les règles élémentaires de sécurité sanitaire impossible à appliquer, l'enfermement 23h sur 24h et les médecins qui désertent leur poste, abandonnant les exclus de la société à une angoisse de mort véritable, en crachant sur leur serment d’Hippocrate ! Mais aussi le renforcement de dépressions massives aboutissants quelques fois à des suicides sous le poids d'une intense pression psychologique. Aurait-on tendance à oublier qu'un jour où l'autre, un détenu sera libéré et réinséré dans la société civile ?
Peut-on finalement blâmer un personnel mal outillé, mal formé et sans armes véritable pour endiguer la pandémie en milieu clos ? Si notre chère Ministre de la santé avait l’amabilité d’annuler l’arrêté Royal interdisant les rapidtets, nous pourrions maîtriser plus rapidement la catastrophe sanitaire qui touche notre monde, notre pays, nos familles ! Et où sont les désinfectants ? Les masques ? Les gants ? Les distances de sécurité entre individus ? La prison fait entièrement partie de l’identité même d'une civilisation donnée. Albert Camus ne disait-il pas qu'une société ce juge à l'état de ses prisons ?
Nous sommes véritablement inquiets lorsque nous entendons notre Ministre de la Justice, affirmer que le pénitencier est sous contrôle et que les systèmes de fonctionnement internes restent inchangés. Serait-ce l'aveu d'un homme qui cache délibérément la réalité au public ou est-il si loin de cette réalité que nous vivons tous les jours sur le terrain, qu'il ne maîtrise plus son sujet ? Un homme qui met délibérément le feu à sa cellule dans l'espoir d'en être peut-être sauvé, n'est-il pas plongé dans une affliction insupportable ?
Plus d'une quarantaine d'individus agents pénitentiaires comme détenus ont été contaminés. Les prisons du pays sont immobilisées. Les préaux sont annulés, les visites interdites et quelques ailes ont été vidées dans le but de créer un semblant de confinement. La nourriture n'arrive plus à destination, les stocks des magasins étant pillés. Oui le détenu fait ses courses en grande surface, comme chacun d’entre nous. Certaines familles n'ont plus de nouvelles, ou si peut, étant donné que les prisonniers ont reçu 10€ de crédit d’appel, seulement. Quelques-uns d’entre eux ont été libérés par la force des choses, tandis que les jugements sont annulés et toutes les procédures en arrêt. La libération provisoire et conditionnelle de 360 exclus sur 12.000, n'est qu'une goutte d'eau perdue dans l’océan, Monsieur Geens !
Les agents pénitentiaires ne sont pas non plus protégés ! Ce qui amène le corps de métier à déposer un préavis de grève totale dans toutes les prisons du pays. La Belgique ayant été condamnée de nombreuses fois par le passé pour non-respect de la dignité humaine, l'ONU ayant émis un avis favorable et plus qu'urgent pour désengorger les prisons et notre « gouvernement de crise » ayant décidé l’application stricts de différentes mesures, il serait grand temps d’intervenir avant que les morts ne se comptent par centaines, entre les effets du virus, le nombre croissant de suicides et la violence des mutineries qui sévissent derrière les barreaux.
Les établissements pénitentiaires ne se vident pas, mais continuent à accueillir de nouveaux entrants qui doivent simplement prendre leur température. Or, nous savons tous que les effets du Covid 19 varient en fonction des individus touchés, des âges et de leur santé. Et nous savons également que nombre de personnes sont porteuses seines, sans fièvre, mais bien contagieuses !
Les familles qui ont un proche incarcéré sont extrêmement inquiètes et ne savent plus comment rassurer leurs enfants. Les épouses vivent un moment véritable de tortures psychique, tandis que les mères tremblent sous l'effet du désespoir. Un petit garçon a récemment demandé à sa maman « si papa allait bientôt mourir ? » Tandis que les mineurs placés en foyers résidentiels de l'aide à la jeunesse qui ne possèdent plus qu’un seul parent, malheureusement incarcéré, sont désemparés ! Doivent ils devenir orphelins ?
Les débordements vont être de plus en plus importants et de plus en plus incontrôlables ! Souvenez-vous de la grève de 2016 qui avait, elle, causée pas moins de 4 morts, en l'absence totale de virus. En Italie dans la prison de Foggia, près de Milan, les émeutes ont déjà causé la mort de plus d'une dizaine d'individus incarcérés !
Doit-on s'attendre une fois de plus à de nouveaux drames humains à l'ombre de notre société ? Attendez-vous que les morts s’entassent pour réagir enfin ? Devons-nous préparer nos enfants à la mort de leurs parents alors deux fois condamnés ? Est-il cohérent que notre système judiciaire, ayant puni les actes qualifiés infractions d'une poignée d’individus, décide de ne pas respecter ses propres législations ? L'inhumanité et le manque de volonté tuent davantage que les virus ! Pensez-y !
Pour les familles de détenus belges
Maïté Lønne, auteure du livre « Une fenêtre entre deux murs » aux édition Du Rapois
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