par Nordine
Benallal
En prison, les problèmes
sont multiples! Cela va des conditions de détention aux conditions
d'hygiène, en passant par le service médical et psychosocial.
Bien sur, il ne faut
surtout pas oublier les conditions de libération conditionnelle qui
sont de plus en plus difficilement octroyées .
Le manque de moyens est la
clé de tous ces maux; en effet, pour le moment, la ministre de la
justice s'acharne a laisser pourrir l'institution judiciaire et plus
particulièrement, le secteur carcéral pour peut-être justifier une
régionalisation de la justice.
La surpopulation carcérale
est principalement due au fait que les magistrats ont de moins en
moins de scrupules a envoyer les gens en prison et que de l'autre
coté du tuyau, d'autres magistrats eux sont moins enclins a octroyer
des libérations conditionnelles.
Mais le problèmes est
bien plus vaste; tellement vaste que l'on ne pourrait pas énumérer
tous les problèmes qui forment ce problème.
Les grâces royales
collectives ne sont plus octroyées depuis la mort du roi Baudouin.
La presse qui joue un rôle
clé au sein de la population, en terrorisant le citoyen et en lui
faisant croire que la justice est trop laxiste ou que nos prisons
sont des hôtels. La presse fait aussi pression sur le politique; on
a encore pu le voir récemment avec la libération de Michelle
Martin. Suite a cette libération, une loi a été votée sous le
coup de l'émotion populaire, cette loi est encore un grand frein par
rapport aux libérations conditionnelles, surtout lorsque l'on sait
que cette loi agit comme un robot. Elle ne fait que compter , elle
ne prend pas en compte la gravité des faits commis mais seulement la
longueur de la peine. Dans notre pays, la longueur de la peine ne
reflète en rien la gravité des faits; il y des assassins qui se
font moins lourdement condamner que des voleurs, donc, nous voici
encore confronté a un problème moral! Accepterions-nous de laisser
un violeur ou un serial killer, voire un assassin d'enfants sortir
beaucoup plus tôt qu'un voleur ou un toxicomane?
Parlons du problème des
drogues en prison puisque rien n'est fait a la réinsertion pour
cette catégorie de détenus; la grosse majorité des détenus se
drogue.
La loi de principe n'est
que partiellement appliquée et le plus souvent, pour sanctionner le
détenu. Lorsque le détenu souhaite faire appel d'une sanction
disciplinaire, il faut squatter le tribunal des référés et dans la
majorité des cas, la sanction est terminée depuis déjà bien
longtemps, avant d'avoir une date pour passer devant le juge des
référés.
La justice devrait aussi
motiver les détenus qui suivent assidûment des cours en prison et
les récompenser par des remises de peine.
Beaucoup de détenus
entrent en prison et ne sont même pas détenteur du certificat
d'étude de base, je pense que si quelqu'un montre la volonté de
vouloir s'en sortir, il faut lui donner les moyens d'y arriver! ce
serait criminel de lui mettre des batons dans les roues.
Il faut aussi faire
quelque chose pour les toxicomanes, là encore, si quelqu'un montre
une réelle volonté de décrocher la drogue, il faut qu'il obtienne
tout d'abord un suivi sérieux et aussi une récompense qui pourrait
également être obtenue sous forme d'une remise de peine.
Malheureusement, pour le
moment, les prisons dans notre pays ne servent qu'a une chose: créer
plus de prisonniers, plus de délinquance et plus de criminels. En
d'autres termes, le vrai problème de la prison, c'est la prison
elle--même.
Pour le moment, elle ne "
guérit '' personne, que du contraire!
Pour tenter de compléter
au mieux ce petit papier, il faut également parler des formations
des gardiens de prisons.
Ces formations ne sont pas
réellement efficaces puisqu'entre la vie de gardien sur le terrain
et la formation que les gardiens reçoivent, il y a un énorme fossé
qui fait qu' au bout du compte, leur formation ne leur sert pas a
grand chose.
L'institution carcérale
est tellement pourrie qu'elle se met a créer d'autres catégories de
prisonniers.
Je veux parler des
déportés de la prison hollandaise de Tilburg, de la nouvelle
catégorie de prisonniers sous bracelet électronique (GPS) pour les
préventives.
Et aussi des nouveaux
détenus qui espéraient être libérés au tiers de leur peine qui,
aujourd'hui, doivent encore attendre plusieurs années avant d'
espérer une hypothétique libération conditionnelle.
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