vendredi 8 février 2013

Les problèmes de la prison





par Nordine Benallal

En prison, les problèmes sont multiples! Cela va des conditions de détention aux conditions d'hygiène, en passant par le service médical et psychosocial.
Bien sur, il ne faut surtout pas oublier les conditions de libération conditionnelle qui sont de plus en plus difficilement octroyées .
Le manque de moyens est la clé de tous ces maux; en effet, pour le moment, la ministre de la justice s'acharne a laisser pourrir l'institution judiciaire et plus particulièrement, le secteur carcéral pour peut-être justifier une régionalisation de la justice.
La surpopulation carcérale est principalement due au fait que les magistrats ont de moins en moins de scrupules a envoyer les gens en prison et que de l'autre coté du tuyau, d'autres magistrats eux sont moins enclins a octroyer des libérations conditionnelles.

Mais le problèmes est bien plus vaste; tellement vaste que l'on ne pourrait pas énumérer tous les problèmes qui forment ce problème.
Les grâces royales collectives ne sont plus octroyées depuis la mort du roi Baudouin.
La presse qui joue un rôle clé au sein de la population, en terrorisant le citoyen et en lui faisant croire que la justice est trop laxiste ou que nos prisons sont des hôtels. La presse fait aussi pression sur le politique; on a encore pu le voir récemment avec la libération de Michelle Martin. Suite a cette libération, une loi a été votée sous le coup de l'émotion populaire, cette loi est encore un grand frein par rapport aux libérations conditionnelles, surtout lorsque l'on sait que cette loi agit comme un robot. Elle ne fait que compter , elle ne prend pas en compte la gravité des faits commis mais seulement la longueur de la peine. Dans notre pays, la longueur de la peine ne reflète en rien la gravité des faits; il y des assassins qui se font moins lourdement condamner que des voleurs, donc, nous voici encore confronté a un problème moral! Accepterions-nous de laisser un violeur ou un serial killer, voire un assassin d'enfants sortir beaucoup plus tôt qu'un voleur ou un toxicomane?
Parlons du problème des drogues en prison puisque rien n'est fait a la réinsertion pour cette catégorie de détenus; la grosse majorité des détenus se drogue.
La loi de principe n'est que partiellement appliquée et le plus souvent, pour sanctionner le détenu. Lorsque le détenu souhaite faire appel d'une sanction disciplinaire, il faut squatter le tribunal des référés et dans la majorité des cas, la sanction est terminée depuis déjà bien longtemps, avant d'avoir une date pour passer devant le juge des référés.

La justice devrait aussi motiver les détenus qui suivent assidûment des cours en prison et les récompenser par des remises de peine.
Beaucoup de détenus entrent en prison et ne sont même pas détenteur du certificat d'étude de base, je pense que si quelqu'un montre la volonté de vouloir s'en sortir, il faut lui donner les moyens d'y arriver! ce serait criminel de lui mettre des batons dans les roues.
Il faut aussi faire quelque chose pour les toxicomanes, là encore, si quelqu'un montre une réelle volonté de décrocher la drogue, il faut qu'il obtienne tout d'abord un suivi sérieux et aussi une récompense qui pourrait également être obtenue sous forme d'une remise de peine.
Malheureusement, pour le moment, les prisons dans notre pays ne servent qu'a une chose: créer plus de prisonniers, plus de délinquance et plus de criminels. En d'autres termes, le vrai problème de la prison, c'est la prison elle--même.
Pour le moment, elle ne " guérit '' personne, que du contraire!
Pour tenter de compléter au mieux ce petit papier, il faut également parler des formations des gardiens de prisons.
Ces formations ne sont pas réellement efficaces puisqu'entre la vie de gardien sur le terrain et la formation que les gardiens reçoivent, il y a un énorme fossé qui fait qu' au bout du compte, leur formation ne leur sert pas a grand chose.
L'institution carcérale est tellement pourrie qu'elle se met a créer d'autres catégories de prisonniers.
Je veux parler des déportés de la prison hollandaise de Tilburg, de la nouvelle catégorie de prisonniers sous bracelet électronique (GPS) pour les préventives.
Et aussi des nouveaux détenus qui espéraient être libérés au tiers de leur peine qui, aujourd'hui, doivent encore attendre plusieurs années avant d' espérer une hypothétique libération conditionnelle.

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