lundi 23 novembre 2020

Abdelkader Belliraj, l’enfermement à double tour à Toulal 2, Meknes, Maroc

(photo prison de Toulal 2, Meknes, photo le360.ma )

Les nouvelles arrivent l‘une après l’autre des prisons de la monarchie. Il y a quelques semaines un garde a été mortellement attaqué par un détenu. La semaine dernière et selon la version officielle un autre détenu a succombé à une tentative de suicide. 


Pour ma part je ne peux témoigner que de la situation que vit mon mari en ces temps de pandémie. 
Depuis février 2020, il n‘a reçu aucune visite familiale en plus de son enfermement de 23h par jour. 
Son seul contact possible se fait par téléphone. 
Ce dernier lien avec sa famille est devenu très problématique. Il représente un stress supplémentaire à l’enfermement que vit Belliraj. 

Après des années de téléphonie quasi normale un nouveau système a été mis en place. Il était supposé améliorer le contact du détenu avec ses proches. Le prix de l’appel a flambé du jour au lendemain. 
Les appels qui coûtaient avant 33 centimes sont actuellement à 2dh50 la minute. Les appels vers l’étranger sont encore plus chers. Ce coût exorbitant des appels n‘en garantit aucunement la qualité. À cause des coupures répétées de la ligne téléphonique, mon mari doit maintes fois essayé avant d‘avoir l‘appel. Les coupures pendant la conversation sont aussi très nombreuses. 

Bref, l’appel en soi et qui représente la seule bouffée d‘air pour Belliraj est devenu le seul sujet de conversation. 
Une tension de plus qui s’ajoute à l’isolement et à l’enfermement de 23 heures par jour. 
Je tiens à souligner que les communications téléphoniques d‘avant la mise en place de ce nouveau système étaient fluides, sans aucune coupure et surtout très bon marché. Ceci arrangeait parfaitement le détenu qui n‘a aucun revenu sinon l‘aide financière de ses proches. 

Rachida Belliraj

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