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photo Marcel Mussen
Le 30 novembre 1991
Les jours passent sans que je m'en
rende compte.
Ce matin, je suis à la prison de
Forest.
Je viens rendre visite à mon frère.
Ça fait trois semaines que je ne suis
plus venue.
Je suis fatiguée, même épuisée de
penser.
Je ne suis plus allée au cours depuis
mardi, je n'ai même pas pris la peine d'avertir l'école et les
stages.
Voilà que je suis perdue, rien n'a d
'intérêt à mes yeux.
Je me suis disputée avec une amie, je
ne cherche après personne, je me sens comme une vermine, je n'arrive
pas à extérioriser ce que je ressens, toujours cette envie de tout
abandonner.
Je me livre à la lassitude, sans
combat.
Ma douleur, celle qui domine, c'est
l'absence de ma sœur, sa mort.
Quand j’accoure vers mon frère, je
voudrais panser sa douleur afin d'atténuer la mienne.
Tout en pensant à son isolement, au
manque face à sa toxicomanie.
Pourtant, je suis affaiblie, j'ai la
foi, mais la mort, c'est la fin, la mort, ce sont les remords car on
ne peux plus réparer.
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