mardi 26 mars 2013

Audience du 25 mars : Quand l'accusé se transforme en victime...


25 mars, l'audience du procès de Nordine Saïdi contre la police pour abus raciste.

Quand l'accusé se transforme en victime...

Quelle est la meilleure défense quand, en tant que responsable au sein de la police, vous êtes accusé de violence et de racisme ? Accusé non seulement par le porte-parole d'Egalité. Mais aussi par votre ancien collègue, photos de la violence qu'il a subi de votre part, incluses dans le dossier ? Accusé par encore un autre policier, qui a eu le courage de témoigner contre vous ?

Ce que nous avons vu à l'audience du 25 mars de la part de l'accusé de racisme était une excellente mise en scène inversant le rôle de l'accusé en celui de victime. C'était aussi une parfaite illustration de la difficulté de se faire entendre par la justice de la part des victimes d'abus par la police.

D'abord, tous les faits, dont on parle dans ce procès, se sont passés à Anderlecht, une commune de Bruxelles, francophone. Les insultes et les abus racistes de l'accusé, ont été faits en français. Mais, pour son procès, l'accusé, parfaitement bilingue, a choisi le néerlandais. Et le procès se passe donc devant un tribunal néerlandophone. C'est son droit, bien sûr. Mais c'était aussi sa manière de se démarquer et de créer la distance entre lui et les plaignants, qui s'appellent Nordine et Hakim, et être sûr qu'au moins la moitié des présents dans la salle d'audience ne comprend pas ce qu'il dit. Sans le vouloir, par son choix de la langue, il nous a donné une illustration d'un des problèmes majeurs de la police à Bruxelles : une police étrangère à la réalité humaine et sociale qu'elle est supposée de gérer.

Ensuite, l'accusé, monsieur Condijts, interrogé par le juge, s'exprime longuement, de manière calme et zen. Il ne quitte jamais son rôle de celui qui fait partie de l'autorité et des institutions, de « responsable de la police », qui, comme il dit, tient à son uniforme. Défenseur de l'ordre, respectueux de tous les règles et les normes, travaillant sans problèmes avec des collègues allochtones, certainement pas raciste, rien à se reprocher. Le juge lui tend la perche en disant qu'il y a apparemment deux camps au sein de la police, ceux qui l'aiment et ceux qui le détestent ? Oui, dit-il, toutes les accusations sont fausses, il est victime d'une campagne de diffamation de la part de certains de ces collègues, dont il ne comprend pas les motivations. Et en ce qui concerne Nordine Saïdi, il déclare avoir porté plainte contre lui, après que Nordine a publié sa lettre au Conseil communal d'Anderlecht sur les abus racistes dont il a été victime, sur son blog. Sur Nordine, disait-il, il avait été briefé avant l'incident, que c'était un fouteur de merde (« een keetschopper »), qui avait déjà créé des problèmes à ce marché d'Anderlecht. Quand il a arrêté Nordine, celui-ci a crié et a tiré. Mais l'arrestation s'est passée selon les règles. Preuve ? Vous vous imaginez bien monsieur le président, qu'à un marché visité en été par 60000 personnes, il y aurait eu une réaction contre son arrestation, si elle ne se serait pas faite selon les règles. Il y a donc rien eu. Par la suite, il n'y a rien d'anormal qui s'est passé. Je n'ai commis aucune faute. Nordine Saïdi ment.

La parole passe au procureur, qui lui, va pourtant dire qu'il va suivre les plaignants sur base du matériel qui se trouve dans son dossier.
Puis, après les avocats de Nordine et de Hakim qui exposent les faits, c'est le tour à l'avocat de l'inculpé.
D'abord, il va plaider contre l'accusation de l'existence d'une sorte d'omerta au sein de la police, en rendant suspects, tous les policiers qui ont osé parlé et qui ont osé témoigner contre son client. A tel point, qu'à la fin de sa plaidoirie, je croyais qu'il allait demander l'arrestation des deux plaignants, tellement sa plaidoirie s'était transformée en acte d'accusation. En fait, disait l'avocat, le policier qui accuse son client est lui-même un homme violent, cela a été prouvé dans le passé. C'est un menteur, qui a mis sous pression d'autres collègues pour qu'ils témoignent en sa faveur. C'est un profiteur, qui est resté en congé de maladie injustement après l'incident avec son client. Pendant tout ce temps, il est resté assis sur son « luie kont », un fainéant assis sur son cul.
Je n'exagère pas.
Quant à Nordine, l'avocat de l'accusé n'en a pas dit grand chose. A part que l'arrestation s'est faite selon les règles et que Nordine est un menteur. Seulement, il a aussi ajouté quelques documents au dossier. Bien sûr, disait-il, ces pièces n'ont rien à voir dans ce dossier, mais elles démontrent de qui on parle ici. Trois « pièces », sous forme de copies. D'abord, la plainte de Caroline Fourest contre Nordine pour la comparaison avec Breivik. Ensuite, l'exclusion de Nordine du Mrax. Et pour finir, « des organisations juives qui disent que Nordine est un raciste ». Et c'est ce monsieur qui va déclarer que mon client est un raciste, s'exclame l'avocat ?
Le verdict est prévu pour le 22 avril.

dimanche 24 mars 2013

Appel a solidarité contre la maltraitance et l’abus raciste, dont a été victime Nordine Saïdi il y a 4 ans.


Je vous appelle à être présents demain matin 25 mars à 8.45h sur les marches du Palais de justice à Bruxelles pour le procès de Nordine Saïdi, porte parole du parti Égalité, contre la police d’Anderlecht pour la maltraitance et l’abus raciste, dont il a été victime il y a 4 ans. Après son arrestation pour sa participation à une action BDS, Condijts, adjoint du commissaire, lui tient les propos suivants, en présence d’autres policiers : « Bougnoule, si ça ne te plaît pas ici, retourne dans ton propre pays. Attache une ceinture autour de ton ventre et va te faire exploser dans ton pays à toi. » « Tu as appris ton texte par cœur en te branlant le soir », « vous, les Arabes, avez une bite à la place du cerveau ».
Nordine est ensuite amené dans les sous-sols où on lui demande d’enlever sa veste, ses chaussures et de prendre une couverture. En le mettant dans la cellule, Condijts dit : « Pour la prière, c’est là », en l’indiquant de la main la direction des toilettes.

http://www.egalite.be/?p=5705

samedi 23 mars 2013

J'avais 17 ans lorsque je suis entré en prison et aujourd'hui, j'en ai bientôt 34 !!!


5 ANS, 3MOIS, 11 ANS, 12 ANS, 12 ANS, 27 ANS et 10 ANS !



Voilà toutes les peines que les tribunaux ont prononcées à mon égard. En voyant cela, on peut raisonnablement penser que les faits pour lesquels j'ai été condamné sont horriblement graves.
En fait, oui, les faits pour lesquels j'ai été condamné sont graves mais je reste ce que l'on nomme un délinquant d’habitude (personne qui commet des délits qui ne sortent pas de l'ordinaire).
En effet, j'ai été principalement condamné pour vols à main armée (jamais de meurtre, viol & autres).
En fait, j'ai commencé à commettre des délits très jeune, pensant, à tort, être le personnage d'un jeu ou d'un film, ce qui peut se comprendre lorsque l'on est gamin.
Mon malheur est d’être tombé très jeune entre les mains de la justice; celle-ci, contrairement à moi, n'a pas trouvé drôle ce que je faisais . Et là, ont commencé les peines de prison (peines d’exception, régimes de détention d’exception, tribunaux d'exception). En effet, je suis l'une des rares personnes en Belgique à avoir été condamné par une cour d'assises pour des vols avec violence et à avoir été condamné à une peine de 27 ANS !!! de prison par un jury populaire.
Chose que j'ai ressentie comme une injustice! Cela, tout comme les autres condamnations, m'a fait réagir à chaque fois en commettant une évasion. Ce qui a fait aussi réagir la justice et l’administration pénitentiaire, par des peines de plus en plus lourdes, voire spectaculaires, pour l'une et des régimes de plus en plus sévères, durs, allant même jusqu’à la violation de la dignité humaine, pour l’autre.

De mon côté, plus les peines et les régimes étaient sévères, plus mes évasions étaient comiques pour certaines et plus spectaculaire pour d'autres.
C’était le jeu de la surenchère entre la justice, l’administration pénitentiaire et moi !!!

Fort heureusement, personne n'en est mort! Aujourd'hui, cela fait près de 16 Ans !!! en tout et pour tout que je suis en prison.

Je suis des cours, j'essaye du mieux que je peux de me construire un plan de détention pour espérer voir la fin de ce tunnel. Beaucoup de personnes issues du monde judiciaire et autres me donnent un coup de main pour tenter de mettre un point final à cette détention qui n'a aucune valeur pédagogique et encore moins réparatrice, qui s'apparente plus à un règlement de compte, une peine de mort ou à un incitant au meurtre.

Lorsque l'on croise, en prison, des personnes qui, elles, ont commis des meurtres, des viols, des actes de pédophilie et qui, elles, se font libérer et que moi, je ne suis même pas au début de mes peines après presque 16 ANS ! de détention, il y de quoi devenir fou!

J'avais 17 ans lorsque je suis entré en prison et aujourd'hui, j'en ai bientôt 34 !!!
Sur ma deuxième peine, j'en suis à près de 14 ANS !!! N'est-ce pas suffisamment payé lorsque l'on sait que les faits ont été commis par un jeune gamin qui a payé sa bêtise en purgeant les meilleures années de sa vie en prison?
Qu'attend-on de moi? Devenir fou? Une nouvelle évasion? Me suicider? Je ne comprends pas pourquoi tant d'acharnement...

Au fait, j'ai oublié de me présenter : je m'appelle Nordin Benallal, je suis à Watermael-Boitsfort; le 30/05/79, j'ai donc 33 ans et je pense être Belge !

lundi 18 mars 2013

J'ai été détenu aux Baumettes à Marseille...

J'ai été détenu aux Baumettes à Marseille au « deuxième nord » - une aile réservée aux détenus isolés : les pointeurs, les violeurs, les détraqués et autres personnes mises dans cette aile parce qu'elles ne peuvent pas, pour des raisons de sécurité, voire de vie ou de mort, être mélangées avec les autres détenus de droit commun. C'est la première fois que je connaissais la détention aux Baumettes...

J'ai tenu un journal que j'ai mis en ligne : brunodesbaumettes.overblog.com , afin de témoigner de la vie d'un détenu. Ce journal n'est ni une 'confession', ni une 'mise en accusation', c'est seulement la transcription d'un quotidien, dans un quartier particulier d'une prison... particulière.

Par ailleurs, j'ai ouvert une page intitulée : "Paroles de taulards" : sur laquelle j'ai mis en ligne le lien vers votre blog où vous reproduisez le texte de J-M Mahy : un homme debout

salutations
bruno des baumettes...

mardi 5 mars 2013

5 heures pour Ali Aarrass, 5 ans de détention illégale : ça suffit !


Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s sympathisant(e)s pour la justice,

Le 1er avril 2013, nous organiserons une action à l'occasion du cinquième anniversaire de la détention d’Ali Aarrass.
Ali Aarrass a été détenu le 1er avril 2008, 5 ans après, nous ne l'oublions pas !!!!!

A cette occasion, un évènement aura lieu au Vaartkapoen à Molenbeek: "5 heures pour Ali Aarrass »

Différents artistes sensibles à la cause d'Ali Aarrass seront présents et s'exprimeront avec leur talent et leur humilité au service d'une cause qui nous concerne tous, en tant que belges.

Soyons nombreux pour lancer un appel fort, pour soutenir les proches d'Ali, et pour montrer notre détermination à l'Etat belge,et tant que justice ne sera pas rendue !!!!!!

FREE ALI AARRASS NOW !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Horaire: De 14 h à 19h !!!!!

Adresse du jour: Salle Vaartkapoen: Rue de l'Ecole, 76 à 1080 Molenbeek.

PS: Le lundi 1er avril est un jour férié (lundi de Pâques... :) 
 Anissa Filalli et Farida Aarrass

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