A l’attention de nos politiques, députés, parlementaires,…
21 septembre 2011
Voici
déjà 3 ans et 6 mois que le cauchemar de mon frère Ali Aarrass a
commencé.
Pour
rappel, il s’agit d’une détention brutale et arbitraire qui a
commencé le 1er
avril 2008 et qui se poursuit encore et toujours à ce jour.
Ali
a honoré son pays, la Belgique, en y accomplissant son devoir de
citoyen belge, il a fait son service militaire avec une grande
fierté. Il a pendant 28 ans vécu en Belgique tout en y travaillant
en tant qu’indépendant. Il a toujours eu un comportement
irréprochable et a un casier judiciaire vierge. Jamais il n’a
enfreint les lois du pays ni d’ailleurs.
Pour
résumer, Ali a toujours été un citoyen belge exemplaire dans sa
conduite et a aidé les autres autant qu’il le pouvait sans jamais
hésiter. Le tout, accompagné d’une grande sympathie et d’un
sourire on ne peut plus franc !
Cet
homme, ce citoyen belge, en l’occurrence mon frère Ali, a été
oublié de toute autorité belge. Oublié de tous ceux qui devraient
se sentir responsables de sa personne. Il a été négligé,
considéré comme inexistant, tout comme s’il était déjà mort !
Balayé des pensées de ceux qui sont nos élus belges, à quelques
exceptions près. Ceux qui sont censés nous représenter, nous
soutenir, nous protéger des exactions, des erreurs judiciaires ou
autres soucis qui entrainent bien souvent des souffrances atroces.
Tourments vécus non seulement par la personne concernée
directement, mais aussi par toute la famille, les proches, les amis,
tous ceux qui deviennent des soutiens par la force des choses, car
bien heureusement dans la vie il n’y a pas que des âmes
insensibles !
Le
comité de soutien d’Ali Aarrass vous a fait parvenir à maintes
reprises, multiples mails interpellant et appelant à l’aide !
Vous
rappelant tous les dangers qu’Ali traversait !
Cela
allait de sa détention arbitraire en Espagne, en isolation
constante, comme un criminel. Jusqu’aux horribles moments et
frayeurs provoquées par les craintes d’extradition. Pour ensuite
se retrouver entouré de tortionnaires sans le moindre soupçon d’âme
humaine.
Oui,
car Ali a été extradé au Maroc et torturé bestialement. Menacé,
pendu par les pieds et battu violemment, déshabillé en pleine
nature subissant les pires moqueries et humiliations, et battu encore
et encore de plus en plus sauvagement. Soumis à du courant
électrique dans ses parties intimes, violé à l’aide de
bouteilles jusqu’à déchirement de l’anus ! On lui a même
injecté un produit chimique méconnu qui lui donnait le sentiment
d’être un zombi !
Mais
quelle déontologie habite les esprits des politiques !?
Quels
objectifs vous êtes-vous fixés en signant vos mandats !?
Connaissez-vous
le sentiment d’empathie !?
Auriez-vous
opté pour la politique de l’autruche !?
Pourtant
cela pourrait arriver à n’importe qui ! L’un(e) d’entre
vous pourrait du jour au lendemain se retrouver malencontreusement
dans ce genre de mauvaise passe !
Il
y a de tas de questions qui me tourmentent l’esprit lorsque
j’essaie de comprendre votre inertie ! Mais il n’y a rien à
comprendre si ce n’est que cela vous est égal, ce qui arrive à
Ali.
Ma
colère s’accroit à chaque étape de cette épreuve qui se veut si
douloureuse.
Pourtant
je garde mon sang-froid dans l’espoir de trouver peut être encore
une écoute, un appui, une aide, une ou des démarches qui pourraient
changer la donne. Qui pourraient nous redonner confiance et voire
même nous prouver qu’on s’était trompé.
Je
rêve et cependant je veux croire que tout est encore possible et
cela malgré qu’Ali a déjà subi le calvaire.
Je
n’ai jamais confié à Ali que les autorités belges n’ont jamais
réagi à nos incessants cris. J’ai préféré lui laisser cet
espoir, même quand il vivait les pires moments de sa vie. Il
comptait et compte toujours sur une intervention de la Belgique, pays
dont il se considère citoyen à part entière.
Le
procès d’Ali a enfin commencé, après 5 reports successifs qui
ont éloigné la toute première audience qui était prévue le 21
avril 2011 de la dernière qui a eu lieu le 15 septembre 2011. La
prochaine audience aura lieu le 6 octobre 2011.
Je
peux vous dire qu’Ali est jugé pour les mêmes faits qu’il l’a
déjà été en Espagne et dont a découlé une enquête de près de
3 ans, dirigée par le juge antiterroriste Baltazar Garzon. Ce même
juge avait prononcé un non-lieu en mars 2009, Ali fut blanchi mais
jamais libéré, car les autorités marocaines le réclamaient à
l’Espagne. (Voir détails site www.freeali.eu)
Le
15 septembre, la plaidoirie tenue par trois avocats au Maroc a été
rejetée par le juge et le procureur. Toutes les demandes formulées
par les avocats d’Ali ont également été rejetées. A savoir des
témoins d’une importance capitale, mais aussi la visite d’un
expert médical dans le domaine de la torture.
Autrement
dit, le procès d’Ali s’annonce comme on l’imaginait, inique et
horriblement injuste.
J’aurais
chers députés, chers parlementaires, trois propositions de soutien
à vous faire.
La
première consiste à vous inviter à assister à la prochaine
audience prévue le 6 octobre 2011. C’est triste à dire, mais vous
ne pouvez imaginer l’influence provoquée par la présence
d’observateurs étrangers lors des audiences au Maroc.
La
deuxième serait de financer le voyage d’une autre personne
souhaitant y aller mais n’ayant pas les moyens financiers pour le
faire, dans le cas où vous ne pourriez aller.
ING
België. Place
Saint-Denis
18, 1190 Forest
363 – 4789211 – 70
IBAN : BE60 363 –
4789211 – 70
BIC : BBRU BEBB
La
troisième, que vous veniez marquer votre présence à la même date,
devant le consulat du Maroc à Bruxelles, entre 10h et 13h.
Je
voudrais avant de conclure, vous apporter une précision que j’estime
importante.
Ali
et moi avons été éduqués par des religieuses catholiques
espagnoles jusqu’à l’âge de 15 ans (lui) et 14ans (moi). Nous
nous sommes à cet âge là retrouvés auprès de notre mère ici en
Belgique et n’avons découvert notre religion d’origine (l’Islam)
que bien plus tard. Ali travaillait dans une usine de désossement de
viande de porc dans une région flamande. Après son boulot, il
maintenait sa forme en fréquentant un club de sport, il aimait la
boxe ! Les weekends il tardait à rentrer car il faisait des
matchs. Je l’attendais car je m’inquiétais pour lui. Pourtant il
gagnait tous les combats et par KO ! Il avait à son retour un
bouquet de fleurs et une grande coupe. Sa carrière de boxeur
s’annonçait donc très prometteuse et son entraineur ne jurait que
par lui: « Ali à la frappe de cheval »
Pour
aussi étrange que cela puisse vous paraître, c’est à partir du
moment où Ali a découvert l’Islam qu’il a refusé de continuer
à faire des matchs de boxe, à la grosse déception de tout son
cercle d’amis. Et savez-vous pourquoi ? Il avait annoncé à
tout son entourage : « L'Islam
m’interdit de faire du tort à autrui! »
C’est
en larmes que je clôture cette lettre car ayant été la personne la
plus proche d’Ali je sais combien il vaut et combien il mérite
d’être soutenu.
Sachez
que je garde sincèrement espoir de vous voir réagir contre cette
injustice qui touche une personne qui ne mérite pas toute cette
souffrance !
En
espérant de tout cœur que vous ferez un geste en vue d’aider Ali
à regagner la liberté qu’on lui a volé, je vous adresse mes très
sincères salutations.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire