Je pense à
toi, Ali, mon très cher frère.
Je pense à toi si
souvent…
Ton image inonde mon
esprit à tel point que je me vois obligée de l’occuper à de tas
d’autres choses.
Il arrive même que
je l’occupe excessivement, pour ne pas sombrer dans la folie
provoquée par l’angoisse et la peur de te perdre !
Mais il n’y a pas
que l’angoisse, il y a l’inquiétude, la tristesse, la douleur,…
Une douleur profonde et
très dure à maîtriser, qui prend au ventre.
Comme si l’ensemble
de mes organes n’en formaient qu’UN pour mieux encaisser tous ces
désagréments occasionnés par ta souffrance, ton isolation, toute
cette INJUSTICE qui pour moi est grande comme le monde.
J’essaie parfois de
t’imaginer autrement qu’enfermé.
Au temps où on
s’éclatait.
Mais même comme ça, je
ne peux m’empêcher de pleurer.
Parce que je n’arrive à
concevoir l’idée que tant d’énergie positive, tant de vivacité,
tant de bonté aient pu être privé de liberté.
Penser est devenu un
calvaire, une torture morale…
Je réserve cette
pratique, malgré moi, à mes fins de journées.
Je dis malgré moi,
car ce sont les moments où il n’y a plus aucun moyen de s’occuper
l’esprit autrement.
Comme chaque soir, alors
que mon mari et les enfants montent à l’étage pour dormir, je me
recueille dans ma pleine solitude et ne cesse d’implorer Le Tout
Puissant de veiller sur toi.
Qu’Il te rende cette
détention moins pénible, qu’Il te comble de sa Toute belle
Patience.
Je prie pour toi Ali, je
prie encore et encore afin que ce cauchemar prenne fin.
L’un des moments
les plus durs est celui où je t’imagine dans ta cellule, assis sur
le bord d’un lit.
Le regard perdu dans un
silence qui ne rassure pas !
Cellule dont je suis
certaine tu as fait de tas de va et viens pour passer le temps, mais
aussi pour garder un petit peu la forme. Toi qui a toujours pris soin
de ta condition physique, à te maintenir en forme…
Ce corps qui a pourtant
subi tant de sévices, qui n’a pas été respecté, qui a été
agressé sauvagement,…
J’ai beaucoup de mal…
Je te retrouve dans mes
pensées, plongé dans tes pensées.
Seul !
Entre ces quatre murs...
Ce silence assourdissant,
entrecoupé de temps à autre de quelques bruits….
J’essaie de me mettre
dans ta peau, de ressentir ce que tu ressens, d’imaginer ce que tu
penses…
Et là…
Ma tristesse
s’accroit…
Je pleure et implore à
nouveau Dieu, de te venir en aide.
Je te vois si mal, je te
sens vidé.
Il arrive même qu’à
travers mes pensées, je prenne ta place.
Je t’imagine en larmes
Ali, pleurant tel un enfant…et comme chaque fois que je revois
cette scène, je ne peux m’empêcher de pleurer à mon tour.
Ya Rabby fait que mon
frère tienne le coup !
Donne-lui la force de
supporter toute cette souffrance et injustice !
Ya Rabby !!! Que
cette pénible et lourde solitude, devienne douce, légère et facile
à supporter !
J’imagine les phases où
tu te fais silence…
Où tu essaies de cesser
de penser, où tu tentes de faire le vide.
Mais…J’imagine aussi
que la solitude doit te peser énormément.
Tellement que tu penses et
ne fais que ça.
Tu ne peux d’ailleurs
faire que ça !
C’est malheureusement le
seul droit qui te reste Ali, celui de penser….encore et encore.
Salam
RépondreSupprimerPaix introuvable, cependant dans votre drame existe un lien exceptionnel, comment Ali aurrait supporte, survecu a tant d injustices sans toi?
Tout est humilite et generosite dans ton comportement.L espoir du l endemain, de l avenir, la foi...sont les fils conducteurs.
courage chere Farida