samedi 10 septembre 2011

Je pense à toi si souvent…




Je pense à toi, Ali, mon très cher frère.
Je pense à toi si souvent…

Ton image inonde mon esprit à tel point que je me vois obligée de l’occuper à de tas d’autres choses.

Il arrive même que je l’occupe excessivement, pour ne pas sombrer dans la folie provoquée par l’angoisse et la peur de te perdre !

Mais il n’y a pas que l’angoisse, il y a l’inquiétude, la tristesse, la douleur,…

Une douleur profonde et très dure à maîtriser, qui prend au ventre.
Comme si l’ensemble de mes organes n’en formaient qu’UN pour mieux encaisser tous ces désagréments occasionnés par ta souffrance, ton isolation, toute cette INJUSTICE qui pour moi est grande comme le monde.

J’essaie parfois de t’imaginer autrement qu’enfermé.
Au temps où on s’éclatait.
Mais même comme ça, je ne peux m’empêcher de pleurer.
Parce que je n’arrive à concevoir l’idée que tant d’énergie positive, tant de vivacité, tant de bonté aient pu être privé de liberté.

Penser est devenu un calvaire, une torture morale…
Je réserve cette pratique, malgré moi, à mes fins de journées.
Je dis malgré moi, car ce sont les moments où il n’y a plus aucun moyen de s’occuper l’esprit autrement.

Comme chaque soir, alors que mon mari et les enfants montent à l’étage pour dormir, je me recueille dans ma pleine solitude et ne cesse d’implorer Le Tout Puissant de veiller sur toi.

Qu’Il te rende cette détention moins pénible, qu’Il te comble de sa Toute belle Patience.
Je prie pour toi Ali, je prie encore et encore afin que ce cauchemar prenne fin.

L’un des moments les plus durs est celui où je t’imagine dans ta cellule, assis sur le bord d’un lit.
Le regard perdu dans un silence qui ne rassure pas !
Cellule dont je suis certaine tu as fait de tas de va et viens pour passer le temps, mais aussi pour garder un petit peu la forme. Toi qui a toujours pris soin de ta condition physique, à te maintenir en forme…
Ce corps qui a pourtant subi tant de sévices, qui n’a pas été respecté, qui a été agressé sauvagement,…
J’ai beaucoup de mal…

Je te retrouve dans mes pensées, plongé dans tes pensées.
Seul !
Entre ces quatre murs...
Ce silence assourdissant, entrecoupé de temps à autre de quelques bruits….
J’essaie de me mettre dans ta peau, de ressentir ce que tu ressens, d’imaginer ce que tu penses…
Et là…
Ma tristesse s’accroit…
Je pleure et implore à nouveau Dieu, de te venir en aide.
Je te vois si mal, je te sens vidé.

Il arrive même qu’à travers mes pensées, je prenne ta place.

Je t’imagine en larmes Ali, pleurant tel un enfant…et comme chaque fois que je revois cette scène, je ne peux m’empêcher de pleurer à mon tour.

Ya Rabby fait que mon frère tienne le coup !
Donne-lui la force de supporter toute cette souffrance et injustice !
Ya Rabby !!! Que cette pénible et lourde solitude, devienne douce, légère et facile à supporter !

J’imagine les phases où tu te fais silence…
Où tu essaies de cesser de penser, où tu tentes de faire le vide.

Mais…J’imagine aussi que la solitude doit te peser énormément.
Tellement que tu penses et ne fais que ça.
Tu ne peux d’ailleurs faire que ça !
C’est malheureusement le seul droit qui te reste Ali, celui de penser….encore et encore.

1 commentaire:

  1. Salam
    Paix introuvable, cependant dans votre drame existe un lien exceptionnel, comment Ali aurrait supporte, survecu a tant d injustices sans toi?
    Tout est humilite et generosite dans ton comportement.L espoir du l endemain, de l avenir, la foi...sont les fils conducteurs.
    courage chere Farida

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