dimanche 18 décembre 2011

Le Journal de Souad : Bonjour l'ami,

Photo : Marcel Mussen

Me voilà genoux fléchis, la tête baissée, mon regard ne soutient plus aucun autre.
Mes yeux sont froissés de pleurs.
Eh oui l'ami, souviens-toi de nos étourderies.
Souviens-toi de tout ce que l'on s'était promis.
Mais l'heure n'est plus aux promesses, quelles sont celles que nous avons tenues ?
Pas grand chose mon cher ami.
Le ton se fait plus rude entre nous.
J'ai même l'impression que l'on ne se comprend plus.
Le temps a coulé sous les ponts, je suis, de par ta faute, devenue une autre.
Tu vois ce texte, en le commençant, je ne savais trop à qui je le destinerai.
Mon âme, elle, le sentait, le savait et dicte encore ma conduite.
Je te fais signe comme je peux, pour ce que je veux, pour ce que je n'aurai plus.
Je suis lasse, émue, triste et déçue telle une poupée de chiffon décousue, oui, mon unique ennemi, le temps, passe et vous abîme.
Celui qui vous choisit vous possède et me voilà tel un trombone.
Je suis les genoux fléchis, tu n'entends plus ce que je te dis.
Le monde est fait de nouveautés pour celui qui s'est octroyé toutes les libertés.
Mais sache que tout à un prix; ma vie et mes plus belles années, c'est à toi que je les ai consacrées.
Je voyais en l'union le partage, le fait de tout donner par amour ; je l'ai fais sans calculer, eh oui mon cher et attitré ennemi.
J'ai partagé mon rêve de jeune fille, le sourire tu me l'avais dessiné sur un visage crispé.
Bien sûr j'avais un passé, bien sûr j'avais mes souffrances, j'avais vingt ans et tu t'étais déclaré : chevalier servant.
Achève-moi, ta main me sert depuis trop longtemps, je ne suis pas l'unique femme trahie mais à chacun son histoire et à chacun son délit.
Te doutais-tu que ce chapitre, qui avait comme thème l'amitié, échouerait en haine et en colère qui te sont destinées ?
Le jeu que tu as joué est celui du perdant, sache-le,
Et quand mon âme aura été soignée, je te réécrirai les jambes bien tendues, le sourire retrouvé et l'amour libéré.
Je voudrais déclarer « je suis guérie », mais tant que je continuerai à vomir ton nom, et crier ma colère, c'est qu'il me restera encore des choses de toi.
Bonnes ou mauvaises peu importe mais elle sont là.
L'union était censée faire la force et le revers est destructeur.

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